Dix Mille ou le retour de Balou galou.

Avant d’aller plus loin, il faut que je vous explique qui est Balou galou. Ce nom étrange provient d’un film des ’60 (glorieuse décennie d’avant les pattes d’eph) où un groupe d’aventuriers échouait sur une île dans laquelle vivaient des dinosaures et des hommes préhistoriques (ce thème du monde perdu était à l’époque furieusement tendance), lesquels ne disaient que : « Balou galou », et des fois « Stolou ». Ce monument de kitsch m’ayant profondément marquée, je lance un appel et offre une récompense à qui me trouvera le titre original de « Balou galou »… Merci.

Un chewing gum Emile ?

Mais le sujet de cette note n’est pas là, je m’égare. Non, je suis venue vous parler de « 10 000 », lancé à grand renfort de promo sauvage et cartonnant présentement aux Etats-Unis de l’Amérique. C’est dire si c’est gage de qualité…

Premier avertissement : il s’agit d’une réalisation du glorieux Roland Emmerich, auteur inspiré de « Independance Day » et du « Jour d’Après », entre autres grands tralala où y’a rien que des gens qui meurent, massivement, mais proprement, la faute à de grandes catastrophes.

Second avertissement : il n’y a qu’un nom connu au générique, Omar Shariff. Ne perdez pas votre temps à le chercher dans le film, c’est lui qui fait la voix off. Le reste du casting affiche tout de même la fille qui dit «what the fuck, I just want a coffee ! » à George Clooney dans la pub (réalisée par Michel Gondry d’ailleurs). Ah, et un mec qui était dans « Die Hard IV » (le chef du FBI qui n’était jamais au courant de rien).
Et ben croyez moi ou pas, mais après avoir vu le film, on comprend pourquoi tous ces gens n’arrivent pas à percer dans le monde du cinéma (comment çà je suis méchante ???).


Balou galou ! Stolou !

Mais je voulais juste un Nespresso !

Troisième avertissement : Attention, film référencé. J’entend que la moitié des scènes sont pompées à droite à gauche, hommage appuyé ou manque d’inspiration, allez savoir…
On retrouve donc l’attaque des raptors dans les hautes herbes du « Monde Perdu » (mais sans raptors), les rituels chamaniques dans la hutte avec un très bel éclairage naturel du « Nouveau Monde », les méchants qui viennent d’on sait pas où et on veut pas trop le savoir de « Stargate », la jungle hostile de « Apocalypto », et j’en passe…

Maintenant, passons aux choses sérieuses : la gentille tribu des Yagals chasse un gibier absent dans sa vallée. En résumé, ils crèvent la dalle.

Je ne sais pas si c’est le manque de nourriture, l’hypoglycémie tout çà, mais alors qu’une prophétie leur donne le jour et l’heure précise de l’attaque de leur village par des « démons » (à moins que çà, Roland Emmerich, il fait pas le film), ils se laissent avoir comme des bleus.

Parmi les rescapés, un grand duduche, D’ley, dont toute la pilosité s’est concentrée sur la tête, se met dans le crâne d’aller sauver les autres, réduits en esclavage par les « démons » (qui sont juste des types à cheval. Cela dit, bon, le choc culturel, tout çà…), d’autant que la fille qui envoie braire George Clooney est comprise dans le lot et que D’ley lui aussi, il voudrait bien en boire un, de café.

Commence alors une course poursuite dans des paysage tous aussi improbables que grandioses, parsemée de rencontres de peuples opprimés par les vilains « démons » et leur « dieu », et d’actes de bravoure grandioses de la part du héros dont le charisme avoisine celui d’un citron vert.

Scénario prophétique (« c’est lui, le mec que la prophétie annonce, il est venu ici parce qu’une prophétie lui a dit de le faire. Et il vient casser la gueule du méchant qui a aussi une prophétie qui lui annonce que la prophétie…….. »), interprétation mégalithique (les acteurs possèdent le même registre d’expression qu’un dolmen), réalisation poussive…
Et même pas le charme suranné de Balou galou…
Moi je vous le dis, tout se perd…

Note : 0

PS : et sinon au ciné, what else ?
PPS : Pourquoi je suis allée le voir alors que les bandes annonces annonçaient déjà le pire ? Parce que quand il y a des hommes préhistoriques, j’y vais…

Un commentaire Ajoutez les votres
  1. Tu es attirée par les hommes poilus et au vocabulaire limité ? /me sort très vite !

    Ah et je constate que tu es beaucoup plus douée pour parler d’un film que tu n’as pas aimé, dommage que tu ne sois pas lue à plus grande échelle (ou heureusement pour le film…), les gens ratent vraiment quelque chose ^^

    Remarque tu parlais très bien de There Will Be Blood aussi, ça doit être que je préfère quand tu incendies un film. Mon côté mauvais qui ressort sûrement 😛

  2. « Tu es attirée par les hommes poilus et au vocabulaire limité ? » J’ai toutes mes chances alors… ^^

  3. @Llu : Je le savais bien que tu avais un mauvais fond ^^

    @Graal : Ce point de vue n’engageait que Llu. Et toc :p

  4. Si c’est royal, alors, je le prends comme un honneur (même si le fil de fer barbelé que tu y as rajouté laisse des traces…) !

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