Le Grand Alibi.

J’en dis ce que j’en dis, mais je pense que le meilleur des alibis, c’est quand on n’en a pas. Sans rire, les types, dans les livres ou films policiers qui ont fatalement un alibi vérifiable par au moins cinquante personnes pour le soir et l’heure du meurtre, sont toujours les coupables. Voilà pourquoi moi, je n’ai jamais d’alibi : c’est beaucoup moins suspect.

J’aurais donc du, si j’avais été maligne, éviter de m’en coltiner un, d’alibi, celui-ci fut il grand et avec d’authentiques morceaux de Lambert Wilson dedans.

Rappel des faits :
Invité pour un week-end de détente par un ami, Pierre Collier se fait froidement assassiner dans la piscine de son hôte, d’une balle dans le buffet. Alors que tout semble accuser sa femme, notoirement trompée par la moitié de Paris, les enquêteurs réalisent peu à peu que toutes les personnes présentes avaient leurs petites et grandes raisons de lui tirer dessus…

A la base, nous avons donc une intrigue inspirée par Agatha Christie (« Le Vallon ») ce qui laisse présager du bon.
Ensuite, un casting pour le moins prestigieux : Pierre Arditi (omniprésent au cinéma en ce moment, c’est François Berléand qui doit se faire des cheveux blancs…), Lambert Wilson (la classe), Miou-Miou (dont le prénom est…), Valeria Bruni Tedeschi (qui n’est pas que la sœur de…, se serait bien de le rappeler), Anne Consigny (mange un peu, Anne), Caterina Murino (surtout là pour faire joli, mais elle le fait plutôt pas mal…) et le désormais trop rare Mathieu Demy (qui avait disparu des écrans pendant un bout de temps).

Seulement, la mayonnaise ne prend pas.
A la limite, on pourrait presque dire que cette expression a été inventée pour ce film (mais on ne le dira pas). Bons ingrédients, mais incapacité de la réalisation à agencer le tout, multiplication des incohérences (dont une ENORME), et, plus grave que tout, zéro intérêt pour le spectateur, qui pas une seconde ne va se mettre à douter de l’innocence des uns et des autres.
Le thème du trou de mémoire, pourtant potentiellement plein de promesses, est exploité maladroitement et trop vite abandonné pour jeter le moindre trouble dans les esprits.

Dommage de se vautrer dans un énième film chorale sans rien au bout qu’un numéro d’acteurs en représentation, trop contents que l’on ai pensé à eux pour compléter une distribution de prestige.
Dommage aussi de saboter le travail d’Agatha Christie.
Sur ce, je vais aller me mater un Hercule Poirot sur TMC…

Note : 0

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