Lisse comme un bidet.

Attendez… Avant de me proclamer folle clinique après un titre pareil, lisez un peu la suite.
Ainsi vous comprendrez que je vous parle du front de Nicole Kidman, et par extension d’ « Australia », le dernier délire de Baz Lurhmann, responsable mais pas coupable du fantasque « Moulin Rouge » et du flamboyant « Roméo+Juliette ».
Annoncé avec tambours et fracas, mais pourtant largement boudé voire dédaigné par la presse, ce film, premier d’un nouveau triptyque (je rappelle que « Moulin Rouge » cloturait le cycle du rideau rouge) mérite pourtant tellement mieux que les « ah ! oh » polis de nos critiques nationaux devant l’absence de rides chez Nicole « Quadra » Kidman.
Alors une fois de plus, je brandis haut le glaive de la reconnaissance et m’en vais bouter les esprits chagrins hors de ce blog.

Tout d’abord, rendons à Lurhmann ce qui appartient à César, « Australia » est une œuvre épique.
Ici le moindre plan menace de déborder du cadre, que le réalisateur rempli raz la gueule de grands espaces et de sentiments comme il le faisait avec les décors surchargés de falbalas dans « Moulin Rouge ». Le ressenti pourrait s’apparenter à la carte postale de luxe, ou une très longue publicité pour l’Océanie, mais l’on sent aussi vite que l’on s’est braqué, que les intentions de Lurhmann sont ailleurs.

Non, celui-ci n’est pas là pour nous faire gamberger sur la faim dans le monde, la guerre, le terrorisme ou Barack Obama. Sa seule ambition (ais-je vraiment osé dire « seule » ???) est simplement de raconter une histoire. Un de ces contes dont se nourrit le jeune Nullah, narrateur de ce récit aux allures d’odyssée.

Ici, les plus chafouins se laisseront désarçonnés par une introduction orageuse, mêlant les temps et les espaces, ne nous laissant d’autre choix que de nous raccrocher à la voix du garçon, seul repère dans cet univers trop grand, trop étranger.
Une plongée dans les codes de Lurhmann qui peut agacer, tant les vingt premières minutes flirtent avec la farce, genre ne faisant absolument pas honte au réalisateur, lequel a même l’audace de le maîtriser sur le bout des doigts.

Merci d’ailleurs à Nicole Kidman, totalement en phase, et à Hugh Jackman, hyper en phase aussi, comme d’hab…

Dans ce passage introductif aussi délirant parce qu’il sort tout droit de l’imagination de Nullah, qui sera ensuite témoin direct des évènements, visiblement une bonne partie de la presse s’est perdue.

Dommage, tant la suite est … Ben titanesque, en fait…

S’enchainent allègrement les grands espaces sur lesquels se glisse l’histoire simple, peut être même un peu banale, portée par un casting investi et aussi pétaradant que la mise en scène.

Elément indispensable à toute bonne histoire : un vieux mystérieux…

Et derrière cet emballage que l’on pourrait hâtivement jugé vide, Lurhmann cache une boite à malices remplies de références, de vérités historiques, d’une peinture acerbe mais juste de cette société d’apartheid australien.
Et de poser les bonnes questions sur l’identité, et l’impérieux besoin de toujours raconter des histoires.

On serait tenté de rapprocher de par son envergure « Australia » d’un « Autant en Emporte le Vent », « Out of Africa », ou encore « Titanic », mais résolument, le film demeure inclassable, objet précieux et baroque.

Comme le disait le poète du MI6 : rien que pour vos yeux.

Note : ****

PS : oui, Nicole a le front lisse comme un bidet. Oui, Nicole est super belle, mais elle commence quand même à faire un petit peu peur…

PPS : non Hugh Jackman n’a pas le front lisse comme un bidet. Non, Hugh Jackman n’est pas beau, mais je lui paierais bien une bière, quand même…

PPSS : j’accorde les droits d’auteur du titre au Jedi Gris, parce que derrière chaque grand titre, il y a souvent un grand Jedi. Mais à lui, je paie un diabolo citron…

Un commentaire Ajoutez les votres
  1. Pour ne pas rajouter un commentaire sur L’homme et son chien, je n’ai pas vu Australia donc difficile d’en parler.

    Les images extraites du film sont saisissantes. Si j’ai le temps j’irai m’enfermer dans un cinéma.

  2. Comment que t’es gentille de faire deux commentaires pour remplir la liste ^^.

    vraiment, dès que tu as le temps, vas-y, çà vaut le détour.

  3. Je l’ai vu à l’UGC Danton juste à côté du lycée (ça tombe bien, flemmarde comme je suis j’aurai pas voulu trop bouger).
    Je te promets rien, j’ai réservé mon samedi post devoir d’histoire sur la France rurale de 6h pour aller le voir, mais faut voir si mon cerveau sera encore en état de marche.

    De rien pour le remplissage 😛

  4. Mmmh ! Bizarre ! J’avais laisser un commentaire, mais apparemment, j’ai dû oublier de le valider, bêta que je suis !
    En gros je disais que la bande-annonce m’avait bien emballé (et puis jusqu’à présent j’ai aimé ce qu’avait fait Baz Lurhman) mais que les critiques m’avait quelque peu découragé. Mais après avoir lu ta critique, j’avais changé d’opinion.

  5. Le dernier pour rééquilibrer.

    Je regardais les critiques de presse et de spectateurs sur Allociné, c’est effarant de voir combien les avis divergent. Reste à se fier à ton avis (les critiques de presse sont généralement à côté de la plaque)

  6. Tiens la remarque de Graal me pousse à vous demander si vous voulez que j’enlève cette fonction de prévisualisation ?

    M’est déjà arrivé d’oublier de cliquer sur envoyer moi aussi.
    Même si c’est pratique pour ajouter des petits trucs en cours de route comme ici : voilà ça a dépassé L’homme et son chien :p

  7. Bon, je viens de relire la fin du commentaire de Graal (désolée, cerveau en pause, je suis atrocement malade. Et oui, je geek quand même. J’arrive pas à dormir).

    Ce ne sont pas les critiques qui m’avaient découragée, mais plutôt l’affiche du film qu’on voyait partout qui me semblait annoncer un film mièvre. N’ayant pas votre culture cinématographique et n’ayant pas remarquer le nom du réalisateur, je ne pouvais même pas me douter que ça pouvait être bien. Ceci dit, ne pensez pas que je n’ai pas vu les deux autres films (quand même ! C’est juste que comme les compositeurs, je ne retiens jamais le nom des réalisateurs…)

  8. La prévisualisation, c’est très bien, çà permet de se corriger, quand on écrit comme moi au kilomètre et au galop^^.

    Ne t’en fais pas pour ton cerveau, après un devoir de 6 heures, il sera tout à fait apte à analyser Australia ainsi que sa fin (un peu étonnante pour Baz Luhrmann d’ailleurs, cette fin…)  !

    Sinon, bravo pour ce sublime exemple de remplissage de section commentaire !
    Je vous invite donc à revenir ici une fois que vous l’aurez vu.

    Je vous laisse, j’ai des Cylons à chasser…

  9. Je sors (presque) du ciné, où je viens de voir « Australia ».
    Magique, est le premier mot qui me vient à l’esprit pour en parler. Magie du cinéma pour être précis. Celle de nous faire vibrer, rire, pleurer et surtout rêver !
    Baz Luhrman est un fou, un doux dingue ! Il transcende un scénario sans originalité en un spectacle de son et lumière en copiant les codes de l’Age d’Or Hollywoodien et en lui faisant un incroyable pied de nez au passage, rendant certains passages « burlesques » !
    Tout est sous contrôle, ça se voit, rien n’est laissé au hasard dans sa démarche cinématographique. En ayant « Moulin Rouge » en tête, on comprend que Luhrman a une vision outrancière du cinéma. Il ne fait pas dans le conventionnel : trop facile ! Les codes du cinéma, il les chevauchent allègrement, proposant une version alternative aux films de grands espaces.
    Les critiques, conformistes à l’extrême, n’ont pas goûté à cette vision onirique d’une Australie à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale, uniquement perçue à travers les yeux d’un petit métis avide de magie, de rêves et d’histoires enchanteresses.
    Ce film, inclassable, doit se voir comme Dorothy du « Magicien d’Oz » voit le monde : « Over the Rainbow »…

  10. —————-Spoiler———————

    Reste pour moi le problème de la fin. Honnêtement, dans les vingt dernières minutes, il y a quelque chose qui me gène. Cà tient sans doute au retour du grand méchant vilain (David Wenham qui maitrise très bien le rictus « môôôôôvais », çà nous change un peu de ses rôles habituels) qui semble un peu artificiel et à ce happy end qui a tendance à faire un peu retomber le souffle épique du récit.
    Sans rire, dans toute grande aventure, il faut du mort, du sacrifice héroïque qui claque. Or, dans « Australia », seuls les personnages secondaires meurent et franchement, tout le monde s’en fout (je n’ai pas eu le temps de m’attacher au vieil alcoolo, ni à la mère de Nullah, personnellement).

    Ce qui rendait « Moulin Rouge » aussi magique, c’était justement la mort de Satine, coup de massue finale (ou devrais-je plutôt dire, introductif : « The woman I love is dead » dès la première minute, çà pose les enjeux dramatiques), faisant de l’ensemble du métrage une parenthèse enchantée laissant espérer jusqu’au bout qu’une autre fin soit possible.

    Et si l’on se réfère au film précédant « Moulin Rouge », à savoir « Roméo+Juliette », c’est encore plus vrai puisque la fin de l’histoire est gravée dans l’inconscient collectif.

    Qui aurait-il fallu tuer ? Nicole ? Pourquoi pas. Comme Hugh Jackman, elle aurait très bien pu succomber en sauvant l’enfant, lequel serait ensuite parti dans le bush avec son pépé.
    Sacrifier Nullah eut-été un peu raide, étant donné que sa mort n’aurait rien apporté à personne, surtout pas à lui même.

    Certes, on ne tue jamais assez d’enfants au cinéma, mais tout le monde ne sait pas massacrer les gosses avec autant de talent que Guillermo del Toro (Ofélia, dans « Le Labyrinthe de Pan » : une mort censée, et un véritable sacrifice héroïque, comme dans les grandes histoires).

    Pas impossible que l’on soit passé derrière Lurhmann pour modifier la fin voulue de son film, comme c’est si souvent malheureusement le cas.

  11. Il est certain que la mort d’un des vrais héros aurait rendu la dramaturgie du film encore plus forte mais en même temps, cela n’aurait pas collé avec le côté rêve éveillé vécu par le petit Nullah. Car j’ai vraiment l’impression que tout le film repose en fait sur lui et qu’il influe sur les évènements grâce à ses pouvoirs balbutiants. Tuer un des héros aurait peut être « réveiller » Nullah et l’aurait découragé de partir dans le bush, le pays des esprits et du songe…
    M’enfin ce que j’en dis, ce n’est que ma vision personnelle du film !

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