Ailes Angels.

Quand on me propose d’aller voir un film pour fêter la fin de mon angine, je dis banco. Quand on me dit que le film en question, se sera « Le Séminaire » et que Jean Claude Convenant, j’ai fait 4 ans de fac avec lui alors merci bien, non, çà ira pour cette fois, il ne me reste plus qu’à me rabattre sur autre chose.
Or, çà tombait bien, à la même heure, pour la même durée et le même prix, il y avait « Ricky ».

De « Huit Femmes » à « Angel », j’ai toujours suivi François Ozon, même dans la piscine (comprenne qui pourra). Et puisque « Ricky » ne semblait pas parler de malades en phase terminale genre « Le Temps qui reste (à se taper ce film) », je ne voyais aucune mauvaise raison de ne pas y aller.

Alexandra Lamy, Sergi Lopez, j’achète. Un bébé, je suis nettement moins cliente déjà, mais sachant que le marmot a des ailes, et que donc, dans le Ricky, il y a du fantastique qui sommeille, je me dis pourquoi pas.

Kathy est une mère célibataire travaillant en usine et vivant en HLM, qui rencontre un beau matin, à l’autre bout de la chaîne de visage des bouchons un bel espagnol qui va fissa lui pondre en enfant, lequel sera baptisé Ricky par sa grande sœur, aux goûts onomastiques très sûrs.
Lorsque Ricky grandit, deux bosses apparaissent sur son dos et bientôt voilà que des ailes lui poussent. Kathy décide de cacher cette anomalie, par peur pour son fils. Mais le destin, ce grand malin, va en décider autrement, gnagnagna.

Si l’on s’en réfère à la bande annonce, le cœur du sujet semblait être les ailes de Ricky et donc, la différence, la gestion de l’étrangeté au quotidien, les paradoxes qui en découlent, la curiosité des autres et tout le tremblement.

Au final, on en prend pour trois quart de films en forme d’un numéro de Strip Tease (l’émission, hein…) sur la vie trépidante des pauvres.
Pauvres que François Ozon connaît hyper bien, au point de faire porter à Alexandra Lamy un pull en angora rayé pour aller draguer Sergi Lopez, genre de truc que l’on a plus vu même dans les pays de l’Est depuis au moins 1989.

Après trois plombes d’exposition, on en vient enfin au cœur du sujet, Ricky et ses rémiges, sur l’origine desquelles on n’aura jamais le début d’un commencement d’explication. Pas plus que l’on ne comprendra le happening débilos où sa mère le laisse s’envoler dans la nature « parce que c’était beau quand tu voles…. », ni le final pseudo mystique avec le passage dans l’eau qui purifie et l’apparition divine qui va bien…
Pourquoi Ricky avait-il des ailes ? Qu’étaient-elles censées représenter ? Quel est le sens de cette fable ?
Autant de questions sans réponses donnant une sensation de creux certain à un film sans objet, sauf peut-être pour le réalisateur, qui aurait gagné à se filmer tout seul pendant deux heures, si c’était pour nous mettre de la gueule d’ange à l’écran.

Assez déstabilisant, pour ne pas dire désolant, de la part de quelqu’un ayant été capable de nous pondre « Angel », pas le film le plus subtil de sa génération, mais au moins une œuvre jusqueboutiste, comme son personnage principal.

Si quelqu’un a compris « Ricky », qu’il veuille bien se manifester, qu’on en cause. J’en suis venue à la conclusion que le bébé n’a jamais existé, peut être mort à la naissance, ou avorté, et que Kathy s’invente cette histoire pour panser la plaie, jusqu’à accepter la mort de son enfant en refusant la sienne…
Mais là, je m’égare, sans doute…

Note : *

Un commentaire Ajoutez les votres
  1. Donc « Ricky », c’est pas « la belle vie » (désolé, elle était facile, je sais)…
    Quant à la piscine d’Ozon, s’il y a Ludivine Sagnier, je veux bien me faire maître-nageur !
    Peut-être aurais-tu dû te faire un « Séminaire Caméra Café », qui, même s’il ne casse pas quatre pattes à un canard et qu’il part en cacahuète à la fin (j’ai même pas eu le courage d’en faire une critique sur le site de Llu…) a au moins le mérite de faire passer une heure trente de détente !
    En parlant de détente, cette suite prend vraiment le large avec « Espace Détente » qui, lui, était très bien, et bien dans l’esprit de la mini-série.

  2. Peut-être, mais j’ai fait un calcul pragmatique. La place coûtant le prix que l’on sait, qu’allais-je faire ?
    Me cogner « caméra café » pendant 1h30 alors que je n’étais déjà pas du tout cliente de la série, ou tenter le coup avec « Ricky » sur lequel je ne savais pas du tout à quoi m’attendre ?

    J’ai choisi la seconde option, quelque part, je n’ai pas regretté, sachant que « Espace Détente », j’avais déjà essayé, mais je n’avais pas pu…

  3. Ben non, jamais été cliente. L’humour d’entreprise ne me parle pas trop en fait, n’étant pas concernée et ne retrouvant pas les stéréotypes incarnés par les personnages.

    En plus de cela, j’ai toujours trouvé Caméra Café moyennement joué en fait et sans grande spontanéité (exception faite de Bolloch et Solo, qui sont vraiment impeccables).

    Du coup, je n’ai jamais accroché à ce programme court, cette case de M6 me voyant pointer aux abonnés absents.
    Jusqu’à ce que je me pointe le premier soir de Kaamelott…

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