Cybernetic Lifeform Node.

Les petits bonheurs, c’est tout leur concept, çà ne tient souvent à rien. En l’occurrence, chez moi, çà n’a tenu qu’à une expression pas très polie.
Alors que j’étais un peu perdue, un peu déphasée et que je me demandais encore où tout cela allait bien pouvoir nous mener.
Il n’a suffit que de « What’s the fraaaaaaaaaaaaaaack ?!? », et c’était reparti pour un tour.
Voici comme j’ai atterri sur l’épisode pilote de « Caprica ».

Si vous n’êtes pas des fidèles de « Battlestar Galactica », sur que Caprica pour vous, c’est un drôle de nom qui ressemble à celui d’une épice.
A ce propos, comment appelle t’on les fans de BSG ? Pas de terme générique genre « trekkies » ? C’est un scandale.
Bref, Caprica, c’est surtout la plus importante des Douzes Colonies de Kobol, comprenez la diaspora humaine qui se fera, quelques décennies plus tard, pulvériser par les Cylons.

L’action de cette série, comme son nom l’indique, va donc se concentrer sur cette charmante planète, en particulier sur Caprica City, autour de deux familles, les Graystones et les Adams, les uns comme les autres promis à un grand destin.

« Caprica » nous conte donc l’émergence des premiers Cylons, tout en exposant assez habilement le contexte géopoliticoreligieux dans lequel cette matrice de « Battlestar Galactica » évolue.

Au cœur du récit, Zoé Graystone (pas hyper bien jouée), fille du professeur Graystone, passe son temps libre dans un univers virtuel où se retrouvent les jeunes capricans pour s’adonner à toute sorte de vices, dans une ambiance de décadence totale.
Première séquence du pilote, cette immersion dans les pires travers de la société de Caprica a de quoi désarçonner, même si elle se révèle au bout de compte, et avec le recul, riche en informations.
Indépendamment d’être un petit génie de l’informatique, Zoé est une ado rebelle, en guerre contre ses parents et secrètement adepte du culte du Dieu unique.
Le Galactiquien averti lui trouvera sans doute de nombreux points communs avec les futurs Cylons, dont le père de Zoé sera l’inventeur.

Il faut attendre un tragique accident pour que Graystone père fasse la connaissance de Joe Adams, un avocat originaire de Tauron.

C’est à ce moment que le récit bascule. Si pour l’instant, le rôle d’Adams semble limité à une intrigue annexe le reliant à sa planète (que l’on verra peut être, du moins je l’espère, ayant adoré la description qu’il en faisait à son fils), ceux de Graystone et de sa fille plongent directement au cœur de la question des Cylons et de l’origine de leur création.
Une thématique fascinante, surtout si elle est développée comme elle le mérite, et qui renvoie au rôle de démiurge de Graystone, en donnant aux Cylons une aura malsaine qu’ils n’avaient jamais réussi à atteindre jusqu’alors.
Des Cylons que l’on découvre nés dans le deuil et la douleur, façonnés par l’amour d’un père pour sa fille, laquelle semble contenir en germe ce qui fera dans quelques années les traits de caractère de cette race (au passage, on découvre aussi l’origine de la fameuse « projection » cylon).

A côté d’une mise en place un peu lente mais efficace de l’enjeu principal de la série, Ronald D. Moore renoue avec les codes propres à BSG. La société des Douze Colonies n’est qu’un miroir tendue vers la notre, traversée de thématiques profondément actuelles : lutte technologique entre super puissance et pays émergents, intégrisme religieux, communautarisme, racisme. Le tout agrémenté d’une humanité profonde, transcendée par la juste présence des Cylons, qui prennent véritablement ici le chemin d’une humanité parallèle.

Toujours comme dans BSG, la musique de ce pilote, signée Bear Mc Creary, apporte une ambiance particulière et familière, avec ce thème au piano rappelant un peu celui des Cylons dans la série mère (en moins pénible).

Si le casting n’est pas franchement transcendant pour le moment, ni les personnages véritablement enthousiasmants, le potentiel des acteurs de ce drame laisse présager de bons développements futurs.
Je me doute bien que Paula Malcomson (« Deadwood ») n’est pas là pour faire joli, ni que Polly Walker (« Rome ») va se contenter de manipuler grossièrement son monde sagement derrière son bureau. Je trouve d’ailleurs assez encourageant pour la suite de voir réunies deux actrices ayant campé les rôles féminins parmi les plus forts de ces dernières années sur le petit écran.
En passant, j’ignore si c’est un hasard, mais je trouve que l’actrice jouant Lacy,la meilleure amie de Zoé, a de faux airs d’Helen Tigh. Un lien de parenté entre les deux personnages est-il à envisagé ? Sommes-nous dans le clin d’œil ? Dans le hasard le plus complet ? Suis-je la seule à leur trouver une ressemblance ?

« Caprica » s’annonce donc sous des auspices favorables et il me tarde de découvrir la première saison et de suivre l’ascension des Cylons, de voir grandir le petit Will Adams, bref, j’ai envie de me faire surprendre, retourner comme une crêpe, bluffer, avec cette nouvelle série qui a tout pour être une grande. A condition de passer le cap de la saison 3 (je crains le syndrome « and will happen again »…).

Note : ***

PS : BSG sans le Galactica, c’est parfois un peu triste.
PPS : BSG sans Starbuck, çà fait du bien.

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