Bergman vs.Abrams.

Vous en rêviez ? Eric Libiot l’a fait.
Bon, d’accord, je ne suis pas toujours tendre avec les critiques de presse, pas non plus avec les critiques télé me direz-vous, mais quand ils donnent le bâton pour se faire battre, que voulez-vous, moi, je cogne.

Ce soir, je découvre donc des images de marches et de projections des derniers films présentés à Cannes et voilà que comme Alfred Hitchcock, Quentin Tarantino s’amuse à jouer les caméos.
Pas dans les films, sur les marches et pendant les projections. Suivez un peu…
Et le commentaire de s’étonner : « Regardez ! C’est Quentin Tarantino ! Il est arrivé hier à Cannes, c’est fou, depuis qu’il est là, il va voir TOUS les films ! »

Donc pour madame Massenet (qui n’est pas critique ciné, mais qui a tellement fréquenté la plage du Martinez ces dernières années que je ne peux pas croire qu’elle soit inculte en la matière), il faut que je le dise : Tarantino est ce que l’on appelle un cinéphile. Un vrai. C’est une créature étrange qui bouffe de la pellicule, qui se fiche de savoir de quel genre est le truc qu’il regarde du moment que visuellement, çà lui parle.
Ariane, pour ta gouverne, il a basé toute sa filmo sur le concept de la cinéphilie. Tiens, « Pulp Fiction », Palme d’Or, à revoir, pour mémoire.

Mais non, vous vous en doutez bien, ma victime ce n’est pas Ariane Massenet, qui ne faisait rien que son boulot, commenter des images (comment çà, le boulot des journalistes c’est informer ? Ah…) trendy avec des gens hype.

Non, ma victime, en fait, c’est moi. Victime d’être tombée sur la critique élogieuse la plus méprisante qu’il soit possible de pondre sur « Star Trek », rédigée par monsieur Eric Libiot « Ingmar is God », chroniquer cinéma pour l’Express.
Vous savez le pire ? Il lui met deux étoiles. Soit une bonne note pour un film de genre hollywoodien, selon l’Express. A lire sa critique, je me demande pourquoi il lui colle une telle note. Si on le suit objectivement, il n’y a rien à sauver. Une seule étoile, la note qu’il accorde en général aux blockbusters de facture honnête, aurait amplement suffit.

A croire qu’il s’est contenté de prendre la température chez les collègues et que devant les bons échos, il s’est senti obligé de remonter sa note.

Bon, le pire reste la comparaison entre les dialogues qu’il n’a écouté que d’une oreille ( D.i.s.t.o.r.t.i.o.n. : çà doit être répété vingt fois en deux heures. Mais lui, il comprend « dilatation ») avec ceux des films de Bergman, son demi-dieu à lui.
Genre, c’est exactement comme si j’avais décidé de faire un comparatif avec la filmo de Malick.
Tout le monde trouverait çà ridicule. Ecrit par Eric Libiot dans l’Express, çà fait tout de suite hyper sérieux (et monsieur fustige les dialogues, c’est son droit, mais ne dit pas un mot sur la réalisation, plus que moyenne, du film ? Je serais mauvais esprit, j’y verrais un lézard).

J’aurais bien envie de rebondir aussi sur le délicieux et si subtilement méprisant : « genre science-fiction pur et dur pour garçons »… Pas pour hommes, hein, pour garçons.
Vous, là, bandes de gros arriérés mentaux qui lisez de la SF, allez vous passez un peu de Biactol.

Et moi alors, je me sens comment après avoir lu Herbert, Philip K. Dick et toute la clique ?
Comme un garçon qui aime bien les trucs qui ne sonnent pas comme du Bergman.

Lire un tel sujet de hauteur ce week-end, c’est la goutte d’eau qui met le feu aux poudres, après avoir découvert huit jours plus tôt que le rayon SF-Fantasy de ma Fnac avait été déplacé dans les livres pour enfants.
Je me demande comme Lovecraft se sent, à deux couvertures de Dora l’Exploratrice.

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