Daybreak.

Seigneurs de Kobol, protégez-nous…

Au terme de cette saison, que dis-je, de cette série, un seul commentaire s’impose, une maxime qui aura rythmé Battlestar Galactica depuis son commencement.

Mesdames et messieurs : WHAAAAAAAAAAAAT THE FRAAAAAAAAAAAAAAAAK !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!???


A qui d’autre pouvais-je bien offrir la une ?

Il fallait que je m’y attende, un série finale dans lequel Bill Adama se vomit dessus, et avec des grumeaux en plus, çà sonnait comme une note d’intention.
Mais à ce point de merdouillage final, çà confine au génie.

Non pas que tout soit mauvais, bien au contraire. On parle de BSG tout de même et qu’on le veuille ou non, la série portait en germe depuis le début une réflexion sur notre monde et des questions sur notre humanité qu’elle n’a jamais réellement abandonnés.
Simplement, tout ceci est depuis si longtemps en suspend qu’au final, lorsque toutes les choses importantes sont laissées sur le bord de la route, et les choper par le colbac pour les réinjecter dans l’intrigue finale, çà ne donne rien d’autre qu’un épilogue trop long et chiant à mourir, quand bien même il reste cohérent avec les personnages et les axes choisis par la saison 4.

Dans la catégorie des « bien, très bien, mieux que bien », il y a évidemment l’attaque contre la colonie, magnifique barout d’honneur pour la vieille carcasse qu’est devenue le Galactica, et qui rappelait le temps où Starbuck n’utilisait son cerveau que pour pondre des stratégies de combat totalement débiles mais toujours inattendues.
Dans ce même paragraphe, on peut également caser la fin des Final Five, qui se savonnent la planche grâce à Tory, dont on a enfin découvert l’utilité : mourir la nuque brisée par son ancien amant d’il y a deux mille ans.
Comme j’avais adoré la voir pédaler dans la semoule juste avant de plonger les mains dans la cuve à bacta, j’ai d’autant plus savouré le moment où ce brave Tyrol a pété les plombs.
En prime, Gaius Baltar s’offre une très belle conclusion, avec Caprica, la boucle se bouclant enfin pour deux personnages dont la dernière scène était juste parfaite.
Soulagement final, les Agathon vont bien. Ouf, parce que j’ai eu rudement peur pour eux tout de même.

Dans la catégorie « peut mieux faire », les flashbacks à la « Lost », merci, on donne déjà ailleurs, pas besoin de çà ici.
Même si elles étaient souvent totalement idiotes, ces petites réminiscences du passé de nos héros offraient un beau contrepied aux images d’apocalypse, et avaient le mérite de nous les rendre un peu humains, avec des préoccupations un peu plus simples que de coutume.
Je mets ici aussi la scène où le vieux Bill fait son grand appel aux bonnes volontés, assez forte dans sa réalisation, mais un peu bancale aussi lorsqu’il joue les effarouchés de voir le doc Cottle venir du côté des suicidaires, jusqu’à le repousser de l’autre côté de la ligne. Pendant ce temps là, la fine fleur de la flotte le rejoint pour sauver Héra, mais visiblement, çà le gène beaucoup moins…
L’épilogue était lourdingue, avec trop de scènes, trop de longueurs, un montage chiantissime. Même s’il restait nécessaire pour tout le monde, il m’a sincèrement ennuyée.

Ce qui aura provoqué quelques « What the frak ?!? » aussi sonores dans ma tête qu’ils étaient silencieux dans mon salon, parce que je ne suis pas une sauvage et je n’aime pas causer pendant les films, tient en quelques volets.

Déjà, le happening sur l’opera house était, comment dire… beuh.
Je veux dire, tout çà pour çà, pour se retrouver dans le CIC avec Héra et manquer de se faire dégommer en chœur pendant un gunfight ?
Mais au secours la résolution de l’intrigue dont on ne savait pas quoi faire quand on l’a écrite une saison plus tôt en espérant qu’elle pourrait bien servir un jour.

Ensuite, notre meilleure amie, Kara Thrace and her special destiny… Lapoconpri. Vraiment pas.
Si on suit le fil rouge de cette saison 4, Dieu étant à l’origine de tout, l’alpha et l’omega, tout çà, alors quoi, il a laissé Kara se crasher sur Terre puis lui a donné un Viper tout neuf sorti de son usine à « divine Vipers » ? Ouais, WTF…

Ensuite, avec son über Viper, Kara trouve la Terre, mais celle-ci est irradiée. Ou Dieu est farceur, ou what the frak ? Ben, WTF…

Et parce que ce n’est pas fini, Dieu en personne vient rafraichir la mémoire de Kara en lui jouant du piano ce qui lui permet de faire tout un tas d’équation et de trouver la Terre fort opportunément, parce qu’elle sait déchiffrer la Matrice de Bob Dylan.
Ouais, là, y’a plus de frak qui tienne : c’est clair, personne ne sait où il va avec Kara, qui devait, pour mémoire, guider la race humaine à sa fin.

Or j’y vois plutôt un recommencement. Le côté héraut de la mort n’était pas aussi évident que les carences d’une équipe de scénaristes totalement à côté de ses pompes et qui aurait mieux fait de penser à la cohérence de son univers plutôt qu’aux intrigues sentimentales.

Mais là où BSG touche le fond et n’arrive même plus à donner du talon pour remonter, c’est que le dernier argument : back to the trees, it’s so fun live with monkeys.

Sans rire, que l’idée vienne de Lee, tel qu’on le connaît, c’était logique. Mais que tout le monde dans la flotte dise un grand voui à « pas de villes, pas de technologie, vive le primitivisme », c’est un peu facile.

Certes, on peut comprendre que 40 000 survivants éreintés par 4 ans de fuite et sans doute convaincus après deux guerres contre des machines des dangers de la technologie aient envie de voir si la culture du maïs sans OGM peut être marrante.
Mais de là à voir tout le monde s’installer avec les indigènes pour apporter « le meilleur de l’humanité » à…. L’humanité, alors que celle-ci est dans une conformation telle que de toute façon si tu lui expliques que les toasters c’est le mal, elle va te répondre au mieux « balou, galou », au pire « stolou », c’est un peu facile.

Remarquez, la flotte coloniale contenait peut être 40 000 Levi Strauss en puissance, mais je trouve cet argument un peu faible.

J’ai également été un peu gênée par la fin proposée à Héra, l’être le plus précieux de l’univers tout de même, destinée à se faire bouffer par un lion de l’âge de pierre et qui devient la mère mitochondriale de l’humanité dans le National Geographic. La gloire posthume à 150 000 d’écart, je suis sûre que çà lui fait une belle jambe.
Pas Ron ? Ah…

Ron, tiens, parlons-en, qui lit son journal à New York et n’aime pas qu’on l’appelle Dieu.
Cà va le melon ? Au lieu de te complaire dans le succès de tes deux premières saisons, tu n’aurais pas préféré faire de BSG non pas une série qui comptera, mais LA série de SF la plus forte jamais créée ? Tu n’aurais pas aimé enterrer Star Trek pour de bon (enfin, cette dernière ayant très bien survécu à sa troisième saison, j’ai bon espoir à long terme pour BSG) ?

Désolé, mais ce final, c’était petit bras. Tout petit bras. Et peu importe que l’attaque de la colonie était un pur bonheur au point que j’en ai oublié de mâcher mon sandwich au pain complet.
Le reste, c’était peanuts.

J’en profite pour dire aussi que pour la troisième fois de suite, on a décidé de prendre le spectateur pour un crétin en lui collant comme dernière image des robots qui dansent (subtilitééééééééé) en écoutant Jimmy Hendrix chanter Bob Dylan (subtiiiiiiiiiiiiil…) le tout pour bien nous faire comprendre ce que Chip Angel Six et Chip Angel Baltar on tout bien expliqué (subtilimeeeeeeent) deux secondes plutôt…
Toute cette subtilité, j’en reste baba.

Suivra une critique intégrale, pour tenter, avec un peu d’objectivité, de sauver les meubles de cette grande œuvre malade qui a élevé le deus ex machina au rang d’art.

BSG pourra devenir le maître étalon de la facilité scénaristique.

Frak.

PS : pendant l’épilogue, il y a au moins deux fois où j’ai cherché des yeux la porte de sortie en me disant « there must be some kind of way out of here… ». C’était un aveu, Ron.

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