Loki contre les Vengeurs (special edition with moar suits and moar tights).

Longtemps préparé et attendu par la presse comme l’évènement super-héroïque de l’année, « Avengers » par Joss Whedon est sans aucun doute le film qui me faisait le plus peur pour 2012. J’ai pourtant beaucoup d’amour dans mon petit cœur de pierre pour Joss Whedon, père de «Buffy», «Angel», et de «Firefly» (que ceux qui ont décidé son annulation soient maudits sur 42 générations).
Sauf que…
« Avengers » se voulait la réunion du gang de super-héros venus affronter des super-vilains. Jusqu’ici, pourquoi pas, en plus l’idée vient de Stan Lee, donc on peut présager qu’elle soit viable (attention, tout comme le costume d’un super-héros, une bonne idée de comic ne fonctionne parfois QUE dans le comic).
Réunir des dons et des personnalités aussi diverses que ceux de Hulk, Iron Man, Thor, Captain America, Black Widow et Hawkeye, pourquoi pas ?

Oui, pourquoi pas ?

Et ben parce que …

Résumé des épisodes précédents :

Iron Man : Tony Stark construit un exosquelette surpuissant dans une cave en Afghanistan et devient un justicier alcoolique en fer blanc.

Iron Man 2 : Tony Stark pisse dans son armure et perd mon respect pour toujours et à jamais.


Note : mes billets sur les deux « Iron Man » se sont perdus dans le Warp : hasard ? Coïncidence ?

Hulk : je n’ai vu ni le un ni le deux, s’il vous plait ne me jetez rien au visage parce que je suis tout de même allé voir…

Thor : au royaume de Ferrero Asgard, le petit Thor, 15 ans, joue avec un gros marteau. Jaloux de sa stupidité, le roué Loki monte un plan débile pour prendre le pouv… Nan, pour montrer à son papa Odin qu’il le aime krékré fort comme ça. Super-vilain le plus naze ever => spotted.


Des dieux ridicules dans un plan cadré de travers ? Pas de doute, vous regardez « Thor », de Kenneth Branagh.

Captain America : bon film, un vrai super-héros, le meilleur opus de la série, et de loin. Je vous préviens, je défendrai le petit corps de Cap jusqu’à la mort s’il le faut. Non mais.

Comme vous pouvez le constater, la série « Avengers » partait sur des bases très élevées. Sur ce postulat, comment Joss Whedon allait-il donc pouvoir redresser suffisamment la barre pour faire de son film une réussite totale ?
La réponse, dans la suite de ce billet.

Alors vous le voulez mon sentiment profond sur « Avengers » ? Beh c’est pas mal, étant donné que ça aurait pu être tellement pire. Et quand je dis « pire », je pense à « Thor » et « Iron Man 2 », les deux plus grosses purges de la série. Il va de soi que ça aurait également pu être mieux, un peu comme « Captain America ».

Le truc, dans la vie, c’est qu’il y a deux sortes de personnes : celles qui savent faire des films, et celles qui savent faire des séries.
Joss Whedon, il sait faire des séries.
Il l’a prouvé à maintes reprises, voir les exemples cités plus haut, et s’il y a une chose dont on ne peut douter, c’est de sa capacité à construire des personnages et à instaurer des dynamiques de groupe redoutables. Sans doute la première raison pour laquelle on est ici venu le chercher pour réaliser ce film.
Je n’irais pas jusqu’à dire que c’était une grossière erreur, mais peut-être aurait-il dû s’en tenir à l’écriture du scénario.

Même si, et ça me fait tellement plaisir de l’écrire, il s’avère bien meilleur réalisateur de film d’action à gros budget que Kenneth Branagh. Tout ça sans jamais ou presque se montrer original ou inventif. Le plus risqué visuellement, c’est un basculement de caméra quand les héros se disputent : allégorie de la zizanie ambiante => wooooaaah.

Voilà, si toi, petit spectateur tu venais voir les super-héros de ton enfance déboiter des extraterrestres en enchainant les poses de combat awesome et les plans iconiques, je pense que tu peux t’abstenir d’aller voir ce film. Tu te ferais du mal pour rien.

Whedon fait pourtant semblant de se donner du mal pour échafauder un semblant d’iconisation, mais on en reste à quelques plans fugaces, comme cette réunion d’équipe autour de Loki dans le final. Mince, insuffisant même, au regard des attentes projetées dans un projet pareil. Une fois encore, il ne faut pas non plus venir pigner : si on a vu les films précédents, celui-ci se contente de rester dans la lignée générale de « l’œuvre », à savoir un produit « cool », et franchement médiocre.

Aveu, note d’intention, je n’en sais rien, à un moment, l’un des personnages (Tony Stark, je crois bien), s’interroge sur le côté un peu vieux jeu de Captain America. Les héros appartiennent au passé, témoins d’idéologies d’un autre temps et produits d’un contexte bien particulier. Une fois ce constat posé, j’ai presque envie de dire que Whedon avait les coudées franches pour se lancer à corps perdu dans une entreprise de démolition du concept de super-héros qui doit faire très très mal aux fans des comics, mais qui s’avère assez efficace chez les autres.

Comprenez que ma connaissance de l’univers Marvel est pour le moins parcellaire et que, comble de mon infortune, j’ai toujours été cliente de la Whedon touch, vous savez cet humour si particulier, un brin désinvolte, pour le moins désacralisant, qui fonctionnait si bien dans « Buffy » ou dans « Firefly ». Du coup, je ne peux pas dire avoir détesté « Avengers », et si je suis loin de l’avoir adoré, j’aurai au moins passé un moment agréable. Tout au long duquel j’ai un peu déploré le manque de peps de l’ensemble, le manque d’implication total que je pouvais avoir pour cette histoire et l’absence d’aura des « Avengers ».

C’est-à-dire que c’est bien gentil de faire de l’humour, mais j’aurais tout autant apprécié la poilade si en parallèle, Whedon avait fait l’effort de nous démontrer par l’image qu’à l’écran, on voyait des super-héros, pas un cosplay culturiste.

On sent bien que Whedon est de toute façon à l’étroit dans le format. Il a sous la main des personnages aux backgrounds riches, dont je sais qu’il aurait pu faire quelque chose. Mais en 2h20 d’un film censé présenter la formation d’une équipe pour lutter contre une invasion extraterrestre, tout en tentant (maladroitement) de faire un résumé des trouzmille épisodes précédents, difficile de tirer quelque chose de vraiment intéressant dans le fond. Je me demande d’ailleurs comment quelqu’un qui n’aurait pas vu la moitié des films précédents peut s’y retrouver dans celui-ci.
On a donc droit à un survol de Black Widow et Hawkeye (sans doute les plus mal servis. D’ailleurs, si vous vous étiez demandé pourquoi Jeremy Renner jouait moins d’une minute dans « Thor », et bien c’était pour ça.), un Iron Man peut-être un peu moins over the top que chez Favreau et qui a ses meilleures interactions avec Captain America, lequel a été un peu sacrifié sur l’autel du « pas de temps, cut the crap ! » mais compense par sa classe internationale. Quant à Hulk, il a sans doute le back ground et la psychologie la plus développée de tout le film, mais le pouvoir le plus incohérent de la bande.

Un coup il est totalement incontrôlable et un autre, juste quand ses potes ont besoin de lui, il devient parfaitement maître de ses actes. C’était tout naze. Mais bon, à ce moment du film, j’avais déjà un peu démissionné. Le script aussi d’ailleurs, avec un climax final ressemblant à s’y méprendre avec celui de « Transformers 3 », une référence de qualitay. Et que dire de rôle totalement merdique joué par Phil « C’est quoi son nom déjà ? » dont la mort, dont tout le monde se fout royalement, est censée motiver les Avengers à travailler ensemble ? Pas évident de faire plus foireux.

Côté super-vilain, Loki est et restera un des antagonistes les plus minables qu’il m’ait jamais été donné de voir. Un loser assez pathétique, jamais inquiétant une seconde, la faute à un personnage dont les motivations sont, depuis « Thor » complètement idiotes. Comprenez, un méchant uniquement motivé par son immaturité et son besoin de reconnaissance, ça ne fait jamais un méchant qui fait vraiment peur. Tu sens le Lokinet toujours à deux doigts d’exploser en plein vol pour cause de plan mal conçu, voire d’absence totale de plan : «Je veux conquérir le monde pour… pour…euh… Beh je veux conquérir le monde ! Ah, voilà, comme ça mon papa sera fier de moi et pi je serai plus fort que Thor, dont je suis si jaloux ! »

Non, sérieux… La crise d’adolescence d’un dieu de Asgard, ça passait chez Kenneth Branagh parce que c’était tout aussi débile que le reste du film, mais là, il n’y avait pas moyen de modifier un peu ce personnage ?
Je sais pas, les mecs, vous avez des comics et tout une mythologie comme source d’inspiration, soit une matière plus que conséquente pour nuancer votre super-vilain mais non, vous préférez en rester à l’idée du mec censé être intelligent, doué et rusé (mais on verra que dans sa version ciné, Loki a perdu tous ses attributs), qui est jaloux à mort de son frère rustre, bourrin et bas du front. Et dont le seul moteur dans la vie est de dépasser ce « modèle ».

Un background particulièrement foireux, une aura en berne, que ne renforce ni la scène où Black Widow le manipule aussi facilement qu’on peut le faire d’une collégienne, ni le fait que son costume le fait vachement ressembler à un bouquetin-disco.

A partir de là, on peut se demander quel est l’intérêt réel de « Avengers », l’action par exemple => non plus.
Bon, shaky cam et sur-découpage sont les amis des blockbusters des temps modernes. Mais ne seront jamais les amis de la 3D, format dans lequel j’ai vu ce film assez déroutant car oscillant entre des plans trop sombres pour le spectateur équipé de lunettes, et quelques plans exploitant de façon spectaculaire les effets de jaillissement : totalement inutile, pour résumer.
Les combats sont illisibles, moches, pas innovants, un comble quand tu réunis une équipe de super-héros, tout de même mais dans l’affrontement final, on a tout de même droit à un plan séquence qui rassemble tous les héros et qui s’avère plutôt sympa. Et qui se conclut par une scène trololo entre Hulk et Thor. Là encore, selon ta sensibilité marvelienne ou whedoniste, tu ris, ou tu pleures.

Ah, Thor, puisque l’on parle de lui, je voulais signaler quelques petites choses : Kenneth Branagh est une buse. On le savait déjà mais Whedon confirme en parvenant à mettre en scène sans qu’il soit ridicule le dieu de la foudre et du tonnerre et son marteau. Parce que filmer un mec qui vole avec un marteau de guerre dont le manche est beaucoup trop court pour épargner à son porteur les affres du ridicule (merci Loki), ce n’est pas facile. Surtout quand Thor recharge Mjollnir en lui faisant faire des tourbilol. Chez Whedon, ça passe bien. Chez Branagh, c’était ridicule.
Par contre, je sais pas vous mais moi, je suis Tony Stark, Natasha Romanov ou Steve Rogers, comprenez je suis un humain , et je vois soudain un grand monsieur tout musclé surgir d’un éclair, je fais au moins semblant d’être impressionnée : c’est un extraterrestre, quand même. Accessoirement, c’est aussi un dieu. Bon, Cap a raison de souligner qu’aucun dieu digne de ce nom n’oserait porter les costumes d’ABBA. Mais Cap, y’a pas grand-chose qui le bouleverse, depuis qu’il a vu le salut d’Hydra («  »Heil Hydra ! » ») et puis il n’a pas connu le disco (il ne connait ni sa chance, ni les Bee Gees).
Qu’importe, la réunion au QG du Shield était un rien WTF, dans sa décontraction et son festival de répliques bitchies envoyées de Tony Stark à Thor, Black Widow et Cap, tout le monde ayant l’air de trouver la situation parfaitement normale. Bon. Après je suis peut-être facilement impressionnable.

Voilà le souci de « Avengers », cette constante décontraction qui fait perdre de vue les enjeux. Ce n’est pas un film de super héros, c’est un gentil et sympathique buddy movie. Quand on repense à la fausse bande-annonce en mode « Friends » qui est sortie il y a quelques mois, on se dit que les mecs qui ont réalisé ce montage n’étaient finalement pas si loin que cela de la vérité.
Du coup, pour apprécier le film, mieux vaut ne pas être trop exigeant, ni aimer les super-héros Marvel. Ou s’attendre à un truc aussi iconique et efficace que « X-Men First Class » qui se pose tout de même là, malgré des imperfections, en matière de film de groupe avec des super-héros dedans. Sérieux, dans « Avengers » tu as tout de même des dieux et des super soldats qui fritent des jormungands dans les rues de New York mais ce n’est jamais aussi épique qu’une seconde de Magneto faisant décoller le sous-marin dans « First Class » (tel Jacques Cheminade, ma prescience m’aura bien inspirée de revoir cette scène juste avant d’aller à ma séance de « Avengers »). Un mec tout seul avec un foutu sous-marin contre les Avengers, eh, y’a pas comme un souci ?
Histoire de ne pas donner tout le mérite aux X-Men, j’ajouterais que « Captain America » était du même niveau. Peut-être même meilleur parce que nanti d’une très intéressante réflexion sur le mythe du surhomme et d’une réalisation particulièrement intelligente.

Pas facile de livrer son sentiment sur ce film qui oscille en permanence entre l’indéfendable, et l’acceptable, cultivant ce sentiment tenace de passer à côté de quelque chose, mais restant sympathique tout de même. Sympathique comme Perceval dans « Kaamelott », en fait. Et qui ne tient que par la magie des dynamiques de groupe que Whedon parvient, malgré tout, à construire.

« Avengers » reste quand même le manifeste puissance mille de cette incapacité contemporaine à intégrer le concept de super-héros. Dans notre époque au cynisme triomphant, pas évident de vendre ces demi-dieux en proclamant haut et fort leur vraie nature. Ils sont les mythes des temps modernes, les nouveaux démiurges, mais va vendre ça aujourd’hui, en ces temps où l’on glorifie davantage la victime que le héros, où l’idée de l’homme providentiel fait doucement sourire… Pas que se soit impossible, attention. « Captain America » y parvenait très bien. Sauf qu’il se déroulait en pleine Seconde Guerre Mondiale et que de fait, le concept de héros s’intégrait parfaitement. Quelque part, c’est lui qui souffre le plus dans « Avengers », perdu dans une époque qui ne peut reconnaitre l’existence du super-héros (le final, vraiment mollasson, où l’on découvre des citoyens reconnaissant à la télé, sonnait assez faux, malgré le caméo de Stan Lee).
La trilogie X-Men et « First Class » jouaient aussi habilement sur ce tableau, le dernier plus particulièrement, exposant l’affrontement idéologique entre le professeur Xavier et Magneto comme les bases d’un conflit prochain et inéluctable entre l’humanité et les mutants, sur le thème de la supériorité des uns sur les autres.

A côté de ça, « Avengers » donne l’impression de bricoler dans son coin. Gênant.

Alors oui, si vous n’êtes pas exigeants, si vous aimez les pop corns movies efficaces mais pas très malins, si vous n’avez pas peur de voir des scènes comme le final de la baston entre Hulk et Loki (honnêtement, j’ai beaucoup ri, j’ai trouvé que c’était plus que mérité, compte tenu du niveau de bêtise du Asgardien), si vous aimez les répliques qui tuent balancées sur un ton désinvolte et les concours de kiki entre garçons très musclés (étonnant : le nombre conséquent de asshots sur Captain America comparativement à ceux sur Black Widow. Je m’étonne, hein, je me plains pas…), « Avengers » devrait vous convenir pour un vidage de tête de deux heures. Si vous aimez Joss Whedon, ça devrait passer encore mieux.
Si tu aimes les films d’action bien réalisés, et si en plus, tu es fan des héros Marvel, tu vas souffrir profondément dans ta chair.

Note : **

EDIT OF DOOM. AVENGERS INITIATIVE.

Alors je vous avais promis le retour des hommes en collant, les voici donc de retour dans un cette suite totalement inutile donc complètement indispensable au billet.
Car j’ai eu le temps de réfléchir et de revoir le film, puis de re réfléchir par derrière et donc de me faire une idée plus précise de ce qui m’a un peu fait bouder mon pur plaisir régressif au visionnage de ce film.
Et ça démarre par un petit tour d’horizon de la franchise, sous la haute autorité de président de la Marvel Studio : Kevin Feige, l’homme qui aimait donner des films de super héros à réaliser à des mecs juste parce que ces mecs, ils sont sympas.

« Hulk », de Louis Leterrier.

Pas vu, pas prise.

« Iron Man », Jon Favreau.


Les sous-titres dans affiches Marvel ont ceci de fabuleux qu’elles disent en général l’inverse de ce qu’il y a réellement dans le film.

Si j’étais producteur et que je cherchais un réalisateur pour un film de super héros, je pense que mon premier réflexe serait sans doute de me tourner vers des gens qui ont de hautes compétences en matière de films d’action. Pas forcément à gros budget, non, juste des mecs qui ont un sens de l’image, du découpage, de la narration.

Donc, Jon Favreau, qui n’a absolument rien de tout cela en bagage, a été en toute logique élu pour réaliser deux films sur Iron Man, héros déglingo et furieusement awesome de chez Marvel.
Ok… ça part pas super gagnant.

Et de fait, » Iron Man », s’il n’est pas totalement mauvais, peut difficilement être qualifié de bon. L’action est filmée en mode aléatoire (un coup tu comprends, un coup tu comprends plus), le scénario tient la route avec une caractérisation du personnage qui reste correcte, sans plus. Comprenez que malgré le fait que Robert Downey Jr. soit taillé pour le rôle, son show en roue libre dessert finalement plus Iron Man qu’autre chose.
Alors oui, les amateurs de comics hard core viendront sans doute me souffler dans les bronches pour me dire que « siiiiiii, Tony Stark il est trop comme ça dans les comics », ce à quoi je répondrai que en l’espèce, je suis en train de regarder un film, donc je me fiche un peu de savoir si Tony est aussi insupportable dans les cases que dans sur la pellicule. Pour moi, son personnage ne fonctionne à l’écran que parce qu’il est cool, et que Robert Downey Jr sait super bien jouer ce genre de mec. Par contre, pour parvenir à faire croire qu’il est un des plus brillants cerveaux de la planète, y’a encore du boulot. D’autant plus que le film ne contente juste de souligner à coup de dialogues que « Tony est tré intélijan ». Oh, si les dialogues le disent, c’est que ça doit être vrai. Un peu comme quand un homme politique t’explique qu’il va sauver la France.
Désolée, à aucun moment je ne suis convaincue du fait que Iron Man soit un putain de héros ou même qu’il ait une quelconque profondeur. Pour moi, c’est un guignol en armure. Pour la stature du personnage, on repassera.

« Iron Man 2 », toujours de Jon Favreau.

Le degré zéro absolu du film de super héros, un interminable teaser racontant les aventures d’un gros con en armure qui a, il parait, des traumas, et serait menacé de mort imminente. Sauf que le mec est tellement insupportable qu’au final, tu regrettes que Tony Stark ne crève pas d’un empoisonnement du sang pour que Don Cheadle prenne sa place, parce que y’a pas à dire, War Machine est carrément plus génial que le soit disant héros de ce film sans scénario, filmé avec les pieds et qui porte en lui la pire des notes d’intentions : Iron Man qui pisse dans son armure.
Le super héros désacralisé observé au travers du prisme d’un cynisme triomphant, dans un bouillon de fan service de bas étage.
Pathétique.

Thor, de Kenneth Branagh.

Toi, jeune, innocent, naïf et courageux, tel Steve Rogers, tu pensais qu’avec « Iron Man 2 » la franchise avait touché le fond du néant sidéral.
Bon, très clairement oui. Mais dans le genre grosse vautre, « Thor » se pose là. A la décharge de Branagh, le film est sérieusement plombé par un scénario qui se détache violemment et sans intelligence du comic pour se rouler dans la fange des histoires de merde en compagnie d’une galerie de personnages demeurés ascendant mongolos.

Une fois encore, Feige est allé chercher pour la réalisation une figure totalement déconnectée de l’univers du cinéma d’action. Il parait que cette idée est motivée par l’envie de donner à chaque film un ton qui lui est propre et pour mieux mettre en valeur les personnages. Il parait.

Kenneth Branagh c’est la caution shakespearienne de la franchise. C’est surtout la caution « film de merde ».
Tout juste « Thor » est-il sauvé par un background intéressant mais traité par-dessus la jambe, sans aucun respect pour les personnages d’origine.


Docteur en astrophysique : toutafé.

Les Asgardiens, qui sont des extraterrestres certes (mais avant tout, ici, chez nous, sur Midgard, des dieux), se contentent de faire un genre de cosplay géant en rigoulant comme des gamines.
On a droit à Odin, qui est aux divinités primordiales ce que Lady Gaga est à Jean Sébastien Bach, à un quatuor de dieux totalement inutiles dont la présence n’est justifiée que par le besoin compulsif du scénario d’intégrer des noms et des visages dont on n’a rien à faire, fan service quand tu nous tiens (oui, je vous le dis, si c’était pour en faire le meilleur pote de Thor avec des seins, il aurait mieux valu se passer de Sif), à une astrophysicienne biclassée midinette qui pouffe devant les muscles d’un gros handicapé du bulbe sous stéroïdes (ahah, la crise de lol quand Selvig vient récupérer Thor en le faisant passer pour un physicien).


« Beeeuuuaaaaargh, viens ici petit doctorat ! »

Ah ça, dans « Thor », t’en as de la blagounette. Et t’as aussi deux plans correctement cadrés, tout le reste étant penché à 45° pour une raison non encore élucidée à ce jour.

Tant qu’à basher ce film, autant le faire de façon un peu constructive. « Thor », dans les comics, suite à son bannissement sur notre bonne vieille Terre, est un docteur amnésique qui bosse avec une infirmière du nom de Jane Foster. Même qu’il en est secrètement amoureux, sauf qu’il ose pas l’aborder, vu qu’il est boiteux et laid.
Alors ben je sais pas moi, on pourrait, partant de ce postulat, imaginer le scénario suivant : Thor, sous son nom d’emprunt de Donald Blake, travaille dans le labo de Jane Foster, oui, disons qu’elle est astrophysicienne, pourquoi pas, lorsqu’ils sont soudain contactés pour enquêter sur un étrange phénomène survenu au Nouveau Mexique (tant qu’à faire de garder quelques éléments du film). Et ben ça tombe bien, Don en est justement originaire (suite à son bannissement, c’est là qu’il s’est réveillé, CQFD. Ceci toujours dans mon « Thor » imaginaire qui tente de sauver les meubles). Alors qu’ils enquêtent, Don est approché par quatre personnes, trois hommes et une femme, qui disent le connaître et savoir qui il est vraiment. Forcément, vous aurez reconnu ses potes Sif, Olaf San, Athos et Obélix (pour garder une fois encore quelques scories du film de Branagh), arrivés par le Bifrost, ce qui a généré le phénomène sur lequel nos scientifiques travaillent.
Mais Thor, dans son exil et sa perte de mémoire, a aussi oublié l’existence de Sif, sa fiancée, qui ne peut que constater que Thor en pince pour Jane.
DRAMA !
Donc un jour qu’elle en a ras la tresse, Sif traîne Thor vers le site du crash de Mjöllnir (arrivé en même temps que Thor quelques années plus tôt) et lui balance tout sur sa véritable identité. Don, interdit, accepte malgré tout de toucher le marteau, et là, BAM !
Flashback dans ta face. Séquence asgardienne, raid sur Jotunheim, trahison de Loki, bannissement.
« OHMONDIEU » fait Don qui se souvient alors de tout (mon film aura de grand dialogues). « Et ouais », lui répond Sif. Maintenant, se serait sympa que tu ailles botter le cul de Loki, qui a profité du sommeil d’Odin pour prendre sa place (attention, quand je dis sommeil d’Odin, je veux parler d’un genre de coma dans lequel le vieux plonge de temps à autre pour recharger les batteries, pas d’une sieste sur un rocking chair).
Sauf que Thor, il sait pas trop. Il est heureux sur Terre, il y a Jane, il n’a plus envie de s’emmerder avec ces conneries. Alors il tergiverse, suffisamment longtemps pour que Loki réalise que Sif et ses potes sont en train d’essayer de ramener son frère pour le renverser.
On peut imaginer que notre dieu fripon envoie quelques méchantes saloperies tuer Thor (oui, l’Homme Absorbant, si vous voulez. Oui, cette « chose » existe, j’invente rien. Et non, rien à voir avec Bob l’Eponge). Face aux destructions, ce dernier comprend que seul son pouvoir peut venir à bout de ces créatures, que ce pouvoir lui donne la responsabilité de protéger les innocents et les faibles, que dans le passé, il était un dieu et que les hommes avaient foi en lui pour les protéger. Il se sort donc les doigts du fondement et invoque Mjöllnir qui lui obéit, et retrouve son apparence asgardienne. Ensemble, ils vont casser leur face de mécréants aux créatures de Loki, avant de monter un plan d’infiltration en Asgard.
Sur ce, il laisse derrière lui la pauvre Jane, on peut imaginer des tas de trucs autour de leur relation qui évolueraient pendant ce film, mais bon, cut the crap, servez-vous de vos imaginations pour écrire une fanfiction dérivée, je peux pas TOUT faire non plus.
Bon, mission d’infiltration réussie, combat contre Loki et ses illusions, contre les dieux qui ont rejoint son parti en ralliant ceux loyaux à Odin (oui, ça manque un peu dans le film de Branagh, des gens qui contestent la prise de pouvoir de Loki, à part les 4 Pas Fantastiques. Accessoirement, ça feraita aussi une vraie belle bataille épique), le vilain bouquetin from outter space est neutralisé, tout le monde est content, Thor monte sur le trône en attendant le réveil d’Odin.
Lui qui était aveuglé par son orgueil s’est trouvé enrichi de son exil sur Terre, car en vivant ce que vivent les humains, en étant l’un d’eux et les côtoyant, il a appris plein de choses sur la vie, la mort, la foi. Le film pourrait même se fendre d’une petite scène où Thor remercie son père de lui avoir donné cette leçon.

‘oilà.

C’est pourtant pas compliqué.

(Attention, cette proposition de scénario est loin d’être parfaite. C’est juste une idée, croyez pas que j’ai pris le melon. Mais franchement, c’est pas pire que le truc de Branagh)


« Beeeuuuaaaah, méchant doctorat ! »

L’intérêt de cette version (le seul en fait) c’est de montrer une évolution du personnage qui soit cohérente. Thor croyait être humain, n’avait plus aucun souvenir de qui il était et c’est bien parce qu’il est passé par cet état qu’il se révèle digne d’endosser à nouveau ses pouvoirs, non plus comme un dû, mais comme une responsabilité.

Un thème (des pouvoirs, et ce qu’il convient d’en faire) que l’on aurait du retrouver au cœur de chaque film de la franchise Avengers.
Or, un seul d’entre eux propose cette réflexion.

« Captain America », de Joe Johnston.

Quand j’ai appris que “Captain America” était en chantier (le film, pas le monsieur…) j’ai eu je l’avoue un peu peur. Et en même temps très hâte.
En ce temps là, j’avais en effet déjà lu « Civil War » et pas mal avancé sur The Ultimates (où je découvre ébahie l’existence de Helicarrier), inutile de vous dire que Cap était donc un de mes, pour ne pas dire mon préféré.
Du coup, j’étais un peu, comment dire… frileuse, surtout en apprenant que le film se déroulerait dans les années 40, soit le contexte d’apparition de Cap, période durant laquelle il était un peu patriote over 9000.

Il était donc nécessaire de trouver un équilibre entre la réalité du personnage à cette époque, et ce qu’il est par la suite devenu. Sinon, c’était la vautre assurée. D’ailleurs, je pense sincèrement que « Captain America » est la plus risquée et la plus difficile des adaptations Avengers.

Joe Johnston s’en sort pourtant à merveille, livrant une copie propre, certes pas parfaite, mais nourrie d’une vraie réflexion sur ce qui fait un super héros. Tout part donc de Steve Rogers, pour finir avec Steve Rogers. « Captain America » n’est jamais le portrait d’un super héros, mais celui d’un homme un peu plus musclé que la normale, prêt à tout pour défendre sa cause. Une cause qui d’ailleurs n’est pas de défendre les couleurs de son beau pays qui est le plusse beau de la Terre de l’univers de la galaxie ever, mais bien de défendre les faibles et les innocents contre les brutes (ici, les nazis).
Avec intelligence, Joe Johnston fait le choix de ne jamais iconiser Rogers. Les cadrages ne sont pas faits pour mettre en valeur sa super puissance ou ses super répliques (« The suit ? I get use to it » => best line ever sur un des pires costumes de toute l’histoire des super héros).

Le seul moment où on rentre de plain-pied dans la mise en scène de la gloire est celui où Rogers participe malgré lui aux tournées d’une troupe dans laquelle il incarne Captain America, et devient, comme c’était le cas dans les comics de l’époque, un instrument de propagande.
Mal à l’aise dans ce rôle, Rogers parvient à gagner ses galons en sauvant à lui tout seul un groupe de prisonniers. Son action, certes courageuse, n’est motivée par rien d’autre que le besoin impérieux de Rogers de sauver les siens. De fait, Johnston n’en fait jamais une figure héroïque, pas un seul instant pendant ces scènes d’évasion, même pas dans la séquence de son retour triomphal, où Rogers est noyé dans la masse des soldats qu’il vient de libérer.
Et la suite du film nous le montre accompagné du Howling Commando, une fois encore sans qu’il soit mis en avant.

Bref, tout tourne donc autour de l’histoire d’un mec qui ne voulait pas être un héros, juste un soldat venu se battre pour ses idéaux.

On peut reprocher à « Captain America » son manque général de dynamisme, ou le fait que Crâne Rouge soit certes très crédible comme méchant à la trajectoire inverse de celle du gentil, mais trop rapidement expédié dans un final qui ne laisse que peu d’illusions quant à son retour, ou que Hayley Atwell et son personnage ne servent pas à grand-chose.

Mais globalement, par son approche très intelligente, qui questionne sans cesse le mythe du super héros et reste rivée au point de vue de son personnage principal (en plus, le casting est un des autres points forts de ce film, ça tabasse un peu à tous les étages).

Bref, j’étais heureuse, je sortais le cœur léger de la salle, me disant que ça, au moins, la franchise Avengers ne l’avait pas raté, que c’était tout ce qui comptait après tout, et je remerciais Joe Johnston chaque soir dans mes prières.

Et puis j’ai récemment appris qu’il ne réaliserait pas le prochain «Captain America». Il est bien trop bon pour ça. Nan, à la place, on va prendre les frères Russo, de «Community», qui font des comédies pour la télévision. Comme ça on va pouvoir loler sur le dos de Cap, dont l’histoire se déroulera de nos jours et, je cite, le verra confronté à notre époque tant différente de la sienne tout ça.
Gaudriole incoming, les gros !

POURQUOI !!!!!! *à genou, les bras tendus vers le ciel déversant des hectolitres de flotte sur ma face*

« Non, mais c’est bien, « Community ». Si ça se trouve, se sera chouette, comme film. Regarde un peu, Joss Whedon, il a fait un truc pas mal dans « Avengers ».

Pas mal… « Avengers ». Ouais. Voyons ça d’un peu plus près.

Avengers et shawarma, allégorie.


Question piège : pourquoi sur ces affiches officielles, Iron Man est devant, et le chef du groupe au fond comme un personnage de seconde zone ?

Je ne vais pas revenir sur ce que je pense de Joss Whedon (du bien, tant qu’il reste à la télé en fait). Ni sur le fait que j’ai mis une note de ** à « Avengers » parce que je ne m’étais pas ennuyée et que globalement j’avais bien ri.
En fait, je ne sais pas du tout que faire de ce film. Plus j’y repense, plus je suis démunie.
Non parce que le scénario, déjà, est cousu de fils blancs. La réalisation aussi. Les gags furieusement lolesques sont drôles, mais si tu prends deux minutes pour réfléchir au-delà de la poilade, euh… comment dire…

Pop corn movie, assurément. Bon divertissement, si on veut. Bon film, ahem. Bon film de super héros, jamais.

« WAAAAAAAAAT !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! » hurlez vous en chœur. « Mais TOUT LE MONDE SANS EXCEPTION trouve que c’est le meilleur film de super héros de tous les temps alors qui es-tu petite prétentieuse qui réécrit le scénario de « Thor » le soir quand t’as rien de mieux à faire pour OSER DOUTER de la surpuissance de ce film ! HATER !!!!!!!!!!!!!!!!!! »

Non, sérieusement.

Loki :

le super méchant de « Thor » puis de « Avengers », outre son look ridicule (mais il a pas eu le choix, c’est le même dans les comics), est le evil guy le plus foireux que je connaisse. Ses plans prennent l’eau de partout, ses répliques semblent avoir été écrites par Nadine Morano, ses motivations sont médiocres. Cocktail détonant. Loki n’est jamais inquiétant. Pas une seconde. Alors qu’il y avait matière, quand même, puisque ce monsieur s’avère être le dieu de la rouerie, des coups de pute, de la manipulation, le maître des illusions et le roi de l’emmerdement maximum. Loki a un profil type de petit con, certes, mais un petit con qui aurait les moyens de te faire trembler. Vous avez vu « Sherlock » ? Ben le personnage de Moriarty y sera plus proche d’un Loki vraiment sérieux que l’ersatz de Professeur Chaos de la franchise « Avengers ».

Hawkeye :

utilisé mollement, son personnage ne sert qu’à donner toutes les infos sur le SHIELD à Loki. Vous allez me dire que c’est déjà pas mal. Sinon, son traitement est totalement minable. A part tirer des flèches sans regarder sa cible, tel un Legolas en lycra, Hawkeye ne sert strictement à rien, même pas dans le combat final. Il aurait pu disparaître, voir carrément être absent du script qu’il n’aurait manqué à personne.

Black Widow :

le film nous apprend que si elle est dure, froide et méthodique, c’est parce qu’elle est russe. Je suis bien contente d’être venue. Sinon, la meilleure espionne de l’univers Marvel se contente de faire des high kicks, de se cambrer en tirant au pistolet… Je crois qu’on a fait le tour… Ah non, elle utilise ses capacités une fois, pour tromper Loki dans un dialogue totalement capillotracté dans lequel tu sens à chaque seconde que Black Widow a déjà lu le script et donc sait précisément où mener Loki pour obtenir la réponse à la question « qu’est ce que tu fous là, mec ».
Non mais si, revoyez cette scène, c’est fou. Tu sens le truc bricolé pour tenir debout, mais l’ensemble de l’échange, avec Black Widow qui craque et pi qui craque plus, n’est qu’un cache-misère sans aucune progression logique.
En plus, Loki se fait avoir comme une collégienne, ce qui ne fait que ternir son aura.
Autre exemple de merdouillage total avec ce perso : dans le combat final, nos Avengers préférés se retrouvent réunis dans une rue de New York. Cap fait son boulot, il donne des ordres. Pas trop con jusqu’à ce qu’il demande à Black Widow de rester avec lui au sol.
WAAAAT ? Cap ! Sérieux ? Je sais bien que tous les hommes rêvent d’avoir la silhouette en combi moulante de Scarlett Johanson dans leur champ de vision, mais tout de même, c’est la guerre !
Y’a un endroit où elle serait à sa place à cet instant précis, c’est dans la tour Stark. Parce qu’elle est une pro de l’infiltration et qu’elle pourrait justement tenter d’y trouver un moyen pour fermer le portail.
Heureusement, au bout de quelques minutes, Natasha remarque toute seule qu’elle ne sert à rien, et demande à Captain America la permission de sortir. Et ben c’est pas dommage.

Hulk :

à quoi n’a sert t’il donc ? La pô compris. Mais alors là rien de rien. Au début du film, Bruce Banner fait sa chochotte parce qu’il ne peut pas contrôler « l’autre » et que s’il pète les plombs, il risque de tout faire péter dans la foulée. Dont, acte. Cela lui permet de servir le plan de Loki et donc de faire avancer le scénario, qui est déjà en train de patiner comme un fou parce que : comment Loki pourrait savoir pour l’Avengers Initiative et la présence de Hulk dans leurs rangs ? Par Hawkeye, oui, certes. Mais quand Hawkeye part avec lui, Nick Fury n’a pas encore pris la décision de réunir l’équipe (et se faisant de ressusciter un projet avorté, si j’en crois la première scène dans la tour Stark). Alors comment sait-il ? Mystère et boule de gomme. Ah ben en fait, c’est ça ! Hawkeye aurait du rester un agent infiltré au SHIELD par Loki, une taupe qui se serait révélée lorsque Natacha serait parvenue à faire parler le bouquetin, par déduction logique. Par exemple, hein.
Toujours est-il qu’alors que le combat final lui aussi patine comme un fou, Bruce Banner se pointe, se change en Hulk, et là, juste pour faire avancer le scénario une fois encore, il peut se contrôler.
C’est ce qu’on appelle dans le jargon un deux ex machina ou un serious plot hole.

Iron Man :

bah là, j’ai rien à dire, sauf que Tony Stark et sa cool attitude étaient tellement du pain béni pour Whedon qu’il s’en donne à cœur joie, à tel point que j’en ai eu marre avant la première moitié du film. Et que pour la première fois de ma vie, j’ai encouragé Thor à lui démonter sa tête quand il s’est permis d’insulter sa tenue. Et je n’ai jamais autant détesté Captain America d’être un foutu gentleman avec des manières et du savoir vivre made in années 40. Franchement, un pain dans sa tête, c’était trop te demander ?
Ceci dit, Iron Man a une super qualité qui me le rend presque sympathique : c’est le seul homme capable de tomber dans l’espace. N’essayez pas chez vous, c’est très dangereux.

Captain America :


Ok, je vais rire et je reviens…

Personnage non traité, dont les problèmes de décongélation sont expédiés en deux répliques : « Putain, je comprends rien à vos références les mecs » et « la Bannière Etoilée, c’est pas un peu con ? »
Sinon, c’est moi où il donne toujours l’impression d’avoir peur de déranger quand il donne des ordres ? Et au hasard, Nick Fury n’aurait-il pas pu se fendre d’une bonne réplique sur le fait que à partir de l’instant où il a mis ses bottes, Cap est le chef des Avengers, alors ferme ta bouche Stark, sinon je te présente à un certain Joffrey B.

Sinon, quelque chose m’intrigue.
Observez attentivement cette photo.

Voilà, maintenant arrêtez de rire et analysez un peu l’image. Si je résume, le nouveau costume de Cap est 20 fois plus moche et criard que l’ancien (alors que dans le film de Johnston, ils arrivaient à en proposer une version qui ne donnait pas trop envie de vomir). Elle est pas facile, la vie de Steve Rogers, c’est moi qui vous le dit.
Surtout que, détail qui tue : personne n’a jugé utile de lui donner une arme. Dans son film, il avait tout de même souvent un flingue, c’est vrai que c’est plus facile pour tuer les nazis qui sont à 20 mètres.
Je suppose que le SHIELD a trop la foi dans son Cap et s’imagine qu’il va pouvoir repousser une invasion extraterrestre avec ses petits poings et son bouclier freesbie (elle est VRAIMENT pas facile, sa vie).
Alors sachant qu’il se bat avec son bouclier et ses super poings, est-ce que quelqu’un peut me dire à quoi sert sa ceinture à laquelle sont attachées ce qui ressemble pourtant furieusement à des recharges de munitions ? Eh oh ! Que le responsable se dénonce tout de suite ! Agent Coulson !

L’agent Coulson :

Réalisant que le costume qu’il a dessiné pour Captain America est atrocement ridicule, bien qu’ayant le mérite de mettre en valeur le meilleur profil du super soldat, l’agent Coulson préfère mourir en se sacrifiant héroïquement.
Je précise que la mort de l’agent Coulson est un heureux prétexte.
Déjà parce que tout le monde se fout de l’agent Coulson. Non sérieusement. Vous y étiez attachés, vous ? Vraiment ? Vous le trouviez sympa, indispensable, intelligent, courageux, drôle, gentil, utile ? Je suis généreuse, je vous autorise à ne choisir qu’un de ces adjectifs.
Ensuite, à ce moment de l’histoire, le scénario patinait encore comme un fou.
C’est pas un scénario en fait, c’est Brian Boitano.
Donc, pour trouver un liant, une raison, un motif de se battre ensemble aux super zéros rassemblés sur le porte-avion volant du SHIELD, Nick Fury jette des cartes Captain America dans la tête de Steve Rogers et se met à jouer du violon en espérant que ça va les faire pleurer. Comme ils sont tous de grosses chochottes en collants, sauf Iron Man qui est une grosse chochotte déguisée en Ferrari, ils décident de s’unir pour vengay la mort de l’agent Coulson.
Caybo.
Sauf que caycon en fait.
«-Salut, les Avengers. Moi, Nick Fury, j’ai fait appel à vous car vous êtes des héros trop balaises, et sympas, et j’ai besoin de vos capacités pour repousser une invasion extraterrestre. Alors, ça vous branche de sauver le monde ?
Captain America : Oui, colonel mon colonel ! Car je ne vis que pour servir blabla… Mais Iron Man, il fait rien qu’à m’embêter !
Iron Man : Ouais, sauver le monde, sauf que non, je préfère rester là à rien branler dans mon t-shirt Black Sabbat et à embêter Captain America.
Bruce Banner : Ben je sais pas, voyez-vous, c’est que je contrôle pas mon pouvoir, je suis un danger public et… Oh, bonjour, monsieur Boitano !
Black Widow : Attention ! Loki nous manipule mais je vais jeter de l’huile sur le feu car j’ai envie de voir ce que ça fait quand monsieur Banner s’énerve. Sauvez le monde, sinon, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre. Normal, je suis russe.
Thor : Baston ! »
Vous ne voyez pas comme un problème ?
JOSS, C’EST LES AVENGERS PAS UNE COUR DE RECRE.
A quel moment des super héros préfèrent se mettre sur la gueule (et là, j’ai envie de dire, nonobstant le pouvoir de Loki parce que Iron Man commence à gonfler tout le monde longtemps avant que l’Asgardien ne soit capturé) plutôt que d’agir comme des adultes pour sauver le monde quand on vient le leur demander gentiment ?
Y’a pas comme un truc qui est pas super bien écrit dans ce scénario ?
La mort de Coulson, on s’est tape, et l’alibi scénaristique qu’il incarne est tellement léger que sitôt tu y réfléchis deux secondes, hop, il s’envole.

Nick Fury :

Le directeur du SHIELD n’est pas une danseuse. Encore que là, j’en doute un peu, vu sa capacité de réflexion et d’analyse qui frise le degré en dessous de zéro. Si Loki avait un adversaire la mesure de sa malice dans ce foutu porte-avion, c’était bien Nick. Lequel se contente de jouer les gros bourrins et de n’avoir aucune capacité d’anticipation. Rien, nada, peau de zob.
J’ajoute que ce mec a tiré au lance-roquette sur un avion transportant une tête nucléaire. Bon. J’arrive encore à admettre vaguement qu’il préférait sans doute que la bombe explose au milieu de l’Atlantique plutôt qu’à Manhattan. Bien que je ne sois pas du tout sûre qu’à ce moment-là, le porte-avion ait été au-dessus de l’Atlantique (ça me fait un bien fou d’écrire ce genre de phrase impliquant l’existence d’un porte-avion volant. Ça valait les deux étoiles que j’ai mises à ce film).
Bref, au jour d’aujourd’hui, je me demande toujours à quoi sert Nick Fury. A part manger des donuts et jouer à Albator, je veux dire.

Thor :


« Y’a vraiment personne qui peut me dire ce que je fous là ? »

Mince, j’avais failli l’oublier, ce con. Ben il est passé faire coucou, c’est bien. Voilà. Bon, bon, bon… Sinon là comme ça, à quoi il sert dans l’histoire, je vois pas bien.
Pourtant, j’ai lu un jour que Thor était le super héros que les super héros appelaient quand ils avaient besoin d’un super héros…
Ah si ! A la fin quand, il décide de rentrer chez mémé avec Loki en remorque déguisé en Hannibal Lecter (ou alors juste bâillonné pour l’empêcher de dire encore plus de conneries), y’a pas comme un tout petit problème ?
Je sais pas, mais bon, certes, les Avengers se sont révélés au grand jour pendant leur héroïque défense de New York, cela justifie-t-il cependant que le départ des Asgardiens se fasse en plein jour, dans un parc bourré de monde ?


« Bon, ben, salut. A la prochaine. »

Voilà. Sorti des bonnes dynamiques de groupe, des répliques bien bitchy comme on les aime, « Avengers » c’est un scénario faible en contenu mais super fort en patinage, servi par une réalisation qui préfère se concentrer sur les effets comiques plutôt que sur débuter un travail d’iconisation quelconque.
Citez-moi un seul plan iconique dans ce film. Et non, le pauvre truc avec Cap, Hawkeye et Black Widow qui marchent au ralenti ça marche pas : c’est lame.
Oui, le plan où ils dominent tous Loki. C’est à la fin. GG.

Un exemple que je trouve édifiant : dans le combat final, la police de New York, un peu sonnée par le débarquement impromptu de terroristes de l’espace en mobylettes volantes, peine à organiser l’évacuation des civils. Soudain, bondissant sur le toit d’une voiture, Captain America !
Les flics l’observent d’abord avec méfiance. Je les comprends. Un mec moulé dans un lycra flashy qui se bat avec une cible de jeu de fléchettes, ça n’inspire pas tout de suite la confiance. On pourrait arguer que Captain America étant tout de même un héros national légendaire, ces flics devraient le reconnaître même vaguement. Bon, il est censé être mort depuis 1945. Je ne pense pas que qui que se soit ait rendu publique sa résurrection. Alors admettons qu’ils ne le reconnaissent pas du tout (mais la serveuse qu’il sauve peu après, oui : elle est peut-être fan de comics aussi, j’en sais rien. Ou alors c’est encore une coquille dans le scénario. Je me demande bien…).
Cap fait alors son Cap et commence à donner des ordres.


« Et donc, voyez, les mecs d’Hydra, ils faisaient comme ça : « Heil Hydra », mais avec les deux bras. A côté, avec mon costume, j’avais l’air menaçant, c’est vous dire… »

Les flics ronchonnent un peu, c’est qui ce crétin en collants qui nous explique comme faire notre travail, oh ! Et là, BAM, des extraterrestres reptiliens de l’espace intersidéral en scooters débarquent : panique générale !
Mais heureusement Captain America leur met de grands coups dans la margoulette avec ses petits poings et son bouclier. Vu que de toute façon, il n’a pas de flingue, il a pas trop le choix.

Bon alors là, c’est ce que l’on peut appeler une scène iconique. Enfin dans l’idée. Le mec déboule de nulle part, donne des ordres, les gens râlent et se demandent pourquoi ils devraient obéir et soudain, notre héros leur montre pourquoi : parce qu’il roxx du poney.
Toi, sur ton siège, tu la sens trop venir la blague. Et elle vient. Une fois le combat achevé, le flic se met à relayer les ordres de Cap sans poser de questions.
C’est là que la réal de Whedon coince un peu, et me gêne. Parce que le plan sur Cap s’interrompt quelques secondes trop tôt. La caméra glisse sur le flic trop vite, juste dans le but d’appuyer l’effet comique. Cap n’est pas montré comme un héros, juste comme le prétexte à faire une bonne blague.

Idem dans ce plan séquence pourtant super dans les intentions qui se conclut par le coup de poing de Hulk à Thor.
Oui, c’est drôle, c’est cartoonesque.
Mais pourquoi ?
Pour conclure le combat débuté plus tôt dans le porte-avion ?
Je ne peux pas dire que j’ai craché sur cette scène, la preuve, j’ai ri, mais honnêtement, je ne sais pas trop quoi en faire.

Et que dire de la fin du combat de Hulk contre Loki (quel comique troupier ce Hulk !).
Une fois encore, Whedon en appelle aux mânes des cartoons avec une séquence très efficace et un final franchement mérité pour ce gros faisan de Loki.
Ce n’est pas la scène en elle-même qui me dérange, en fait. C’est plus le fait que tout le film, et le caractère totalement merdique du bad guy, tendent vers cette conclusion. Voilà, on était censé avoir un climax chargé d’enjeux, mais non. Rien. Le méchant est trop bête, même pas peur, bouhou.


Ah mince, non, je me suis trompée…

« Ich bin tru iveul ! Mouhahahah ! »

Alors bon, autant sur le principe d’un film destiné à réunir l’équipe pour la première fois, à la limite, tu te dis que cette partie de balle au prisonnier dans les rues de New York, c’est cool et fun. C’est l’apéro quoi (autour de l’Apéricube Cosmique : et ouais, moi aussi je peux le faire).
Le plat de résistance sera donc Thanos, destructeur de monde, dont l’unique amour est la Mort à laquelle il a promis un truc comme toutes les âmes de l’univers, je suis plus trop sûre (beaucoup de gens, et les petits chiens et les chatons aussi : l’enfoiré).

Donc là, j’aimerais autant voir des héros crédibles et puissants, bien utilisés si possible (un pistolet pour Cap, svp, et un cerveau pour Thor, aussi), une équipe composite et badass qui se bat pour sauver le monde et pas pour les cartes collector vintage de l’agent Coulson.

Si Whedon reste aux manettes, ça pourrait le faire. Ça pourrait je dis bien, si j’en crois ce qu’il a été capable de faire de Buffy, dont la première saison ressemble en gros, dans le ton, à ce film. Par la suite, il a su monter sa mayonnaise et faire de son héroïne une figure crédible, une légende contemporaine dont les aventures ont su prendre avec le temps en maturité et en noirceur.
C’est tout ce qu’il faut souhaiter pour le prochain « Avengers ».


Reality sucks.

Et pour le troisième, qui serait l’adaptation de « Civil War », traduction de la lutte fratricide entre Captain America et Iron Man au sujet des droits des super humains. Avec un final posant justement la question des pouvoirs, des responsabilités, de la disparition des symboles et du désenchantement. En tout cas un matériau qui porte en germe de très intéressantes pistes de réflexions.
Whedon, avec sa réalisation un peu scolaire, ça je vous le dis tout de suite par contre, ne sera pas capable de donner à ces deux films l’ampleur qu’ils méritent. C’est au niveau du scénario que je l’attends vraiment. Et d’un traitement propre à l’image. Pas besoin d’en faire des tonnes non plus. De bonnes intentions menées à bien suffiront juste à éviter le naufrage.

Oh, question subsidiaire, Joss dit que Captain America est le personnage central du film. Oui, moi aussi ça me l’a fait quand je l’ai lu : Oo ?
Non parce que ce n’est pas évident de prime abord. Mais comme il y avait, je cite « trop de Cap », ils ont viré quelques scènes avec lui, dont celle de ses retrouvailles, 70 ans après, avec Peggy Carter.
WHY ?

Voilà, pour clarifier mon propos sur « Avengers » par cette logorrhée aussi indigeste qu’imbuvable. Si vous êtes encore là, je vous aime.


« Coucou, moi non plus je ne sers à rien dans ce film, sinon pour le fan service. Par contre, vous me verrez dans le 3, voilà, voilà… »

Bonus track special featurette with suits :
après la première américaine, Joss Whedon a fait tourner une scène post-générique qui n’a été ajoutée que sur les copies américaines.
« Queuah ? C’est un scandale ! Mais qu’est ce qu’on a raté ! Au secours ! »
Ce que l’on a raté, c’est une scène dont une fois encore, franchement, je ne sais pas que faire : nos héros se retrouvent au kebab à la fin de leur journée bien remplie, pour manger des shawarmas. La scène dure une minute, sans dialogues.
Deal with it.

Avec un peu de chance, ils passaient ça, dans le restaurant…

PS : Sur un certain serveur dans un certain MMo, j’ai pour surnom «Porte-avion volant », charmant sobriquet destiné à se moquer d’une bêtise que j’ai dit un jour à quelqu’un qui se plaignait que les montures volantes dans WoW étaient trop petites :
«-Tu voudrais pas un porte-avion, non plus ?
Ouais, sauf que le principe d’une monture volante, c’est que ça vole. Un porte-avion, c’est un bateau ! »

Alors aujourd’hui, je voudrais remercier Nick Fury et le Shield. Et dire ceci à Angus : je t’avais bien dit qu’un jour, je me vengerais.

Mouhahaha !!!!!!!!!!

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