« Même la plus petite personne peut changer le cours des choses. »

Ayé cette fois c’est la bonne, 2012 est officiellement pliée. J’ai enfin vu « Jack Reacher », le dernier film de l’année que je voulais voir en salle. Ainsi, entre « Le Hobbit » et ce nouveau film de Cristopher Mc Quarrie starring Tom Cruise, décembre 2012 aura été placé sous le signe du nanisme. Une belle cohérence thématique…

Après « The Life of Pi » et « Le Hobbit », justement, un film tel que « Jack Reacher » fait du bien. Du bien parce qu’il offre un spectacle à la fois très propre et très anodin. Film sans grande ambition ni sans grande conséquence, il s’impose pourtant comme un bon divertissement bien construit, bien joué, bien filmé, manquant un peu de peps, certes, mais ne cherchant jamais à être autre chose que ce qu’il prêtant être.
Bref, un bon petit film, qui fait du bien par où il passe, d’autant qu’il nous sert un héros de la vieille école, un qui sent fort sous les bras, un genre du bulldozer à la verticalité contrariée, ami des punchlines badass et de la justice expéditive.

Et ben dites-moi, limite ça mériterait qu’on sabre le champagne cette affaire-là.

Garantie avec un personnage principal que n’aurait pas renié en leur temps des Stallone ou Schwarzenegger (lequel aurait d’ailleurs parfaitement correspondu au héros du roman ici adapté, du moins d’un point du vue physique), et sans shaky cam, « Jack Reacher » est un peu l’anti Jason Bourne que l’on espérait plus.
Pas du tout placé sous le signe du trip régressif à la « Expendables », mais assumant parfaitement son côté série B bardée de testostérone et d’action décomplexée, le film échoue certes à imposer une véritable identité visuelle, mais il réussit parfaitement à faire exister son personnage titre.
Car c’est là la grande réussite de « Jack Reacher », de nous proposer une construction habile et efficace autour de ce qui pourrait devenir le héros d’une nouvelle franchise.

Dommage d’ailleurs que tout ce travail fourmi pour nous vendre un Jack Reacher super enquêteur, super tireur, super combattant, super vanneur, super fort, super génial soit légèrement sabordé par de ridicules adversaires qui peinent à lui tenir la dragée haute. Disons que Tom Cruise est un sacré acteur. Et que si on lui met en face des mecs comme *je sais plus ton nom, petit Mickey, mais tu seras dans « Die Hard5″… Et ben ça promet* tout juste sauvé par un rôle bien écrit, ou un méchant aussi vieux que mystérieux mais qu’on ne sait pas trop trop à quoi il sert en fait et puis Werner Herzog joue comme une chaise aussi, il faut le dire (mais mieux que Rosamund « ferme ta bouche » Pike, quand même, incarnant ici Maitre Boobs, l’avocate), beh……….. Et même si j’étais très contente de revoir David Oyelowo ( parce que décembre 2012 c’était aussi le mois du recyclage d’anciens de « Spooks » sur grand écran), son expression perpétuelle d’ourson Cajoline grognon n’aide pas toujours à le rendre super crédible.

C’est bien le gros problème de « Jack Reacher » dans le fond. Non seulement le rôle titre n’a pas d’antagonistes qui semblent vraiment à sa hauteur, ce qui donne un final sous tendu, mais en plus Christopher Mc Quarrie, s’il sait mettre en scène l’action et réussit à construire son héros, reste un rien trop lisse pour doter son film du dynamisme qu’il méritait. S’il livre des scènes d’action ultra propres dont une course poursuite très bien exécutée, il lui manque un supplément d’âme qui aurait pu faire basculer le film de la case « bien » à la case « holy shit mother fucker« .

Ceci étant dit, j’ai beaucoup aimé l’idée de Mc Quarrie autour de l’éblouissement. Reacher y voit une faille dans le scénario si parfait du meurtre de 5 innocents, mais ce thème revient aussi comme pour rappeler que toute l’affaire n’est qu’une supercherie destinée à éblouir, détourner l’attention des personnages de ce qu’il s’est réellement produit. Ce gimmick, aussi discret soit-il, est une manière intelligente d’exploiter formellement une des composantes essentielles de l’histoire. Une idée qui prouve qui si Mc Quarrie n’est pas un très grand réalisateur, il a cet immense mérite d’être un bon réalisateur qui fait bien son boulot.

Et qui m’a permis de finir mon année ciné de très agréable façon.

Note : **

PS: Tom Cruise producteur, est-ce que ça a un lien avec le fait que la moindre femme croisée dans ce film se pâme dès qu’elle croise son visage d’airain et ses pectoraux d’acier ? Je demande parce que ça m’a paru un rien over the top quand même.

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