Cette semaine, le thème de l’épisode était « des gens dans des grands salles« . Enfin je crois. Y’avait beaucoup de grandes salles avec des gens dedans tout de même : à Braavos, à Meereen, à Port Réal. On sent qu’il y a du budget décor à claquer cette saison.
Et du budget bateau aussi, parce que sérieux, je crois que l’Unique n’a jamais autant turbiné depuis le début de la série !
Et que je t’envoie à Braavos alors que la semaine dernière j’étais encore à Port Réal, et que je repars aussi sec de l’autre côté du continent avec les Greyjoy…
Vous allez le casser, bande d’inconscients !!!
Cet épisode était ma foi un peu étrange. Une moitié intéressante, mais un tantinet chiante, et une dernière partie très intense, très bien jouée, très collée la tronche dans les livres aussi, mais l’important c’est surtout que ça fonctionne. Et bon sang de bois, qu’est ce que ça fonctionnait bien.
Un épisode qui confirme bien que la série a désormais son rythme de croisière, parvenant au juste équilibre entre délayage et progression des intrigues, harmonie qu’elle peinait un peu à trouver jusqu’à présent.
Braavos.
Cette fois, c’est l’heure. L’heure de contempler enfin pour de vrai le Titan de Braavos dans toute sa démesure.
Accompagné de son fidèle ser Davos, Stannis Baratheon, aussi connu sous le nom de Grumpy King, se rend à la Banque de Fer pour y demander audience.
« THIS.IS.BRAAVOS !!!! «
« THIS.IS.L’UNIQUE !!! »
Et découvrir que bon sang, pour avoir un rendez-vous avec un conseiller, mieux vaut se lever de bonne heure. Après avoir attendu approximativement 2h37 dans le couloir, le roi est enfin mis en présence de Tycho Nestoris, qui n’est autre que le fuckin’ Mycroft Holmes. Comment ça calme direct…
«-Alors Stannis, vous êtes venu pour ouvrir un compte d’épargne logement ?
–Non, se serait plutôt pour un emprunt, en fait.
–Ah.
-Quoi, y’a un problème ?
–Léger. Si je ne m’abuse, vous vivez sur un caillou, présentement.
–Une île, rocailleuse il est vrai mais…
–Et votre régime alimentaire se compose exclusivement de mouettes et autres albatros ?
–AH NON !!!!! Les albatros jamais, c’est pêché. Tous les marins le savent, voyons.
–Ce qui ne change rien à mon problème : vous êtes pauvre.
–Beh c’est pour ça que je viens emprunter…
–Dites voir, c’est la première fois de votre vie que vous entrez dans une banque, M’sieur Baratheon ?
–Alors déjà, c’est M’sieur Roi Baratheon…
–Oui, je connais cette théorie… »
Oh la grande salle…
Et Nestoris n’a pas totalement tort. Rien qu’à voir les fringues de Stannis, on sent le roi au rabais.
On ne prête qu’aux riches, it is known !
Les choses auraient pu en rester là si…
SER DAVOS TO THE RESCUE !!!!
Avec l’argumentaire le plus spécieux de tous les temps, mais qui marche : “la reine est une grosse courge, le roi est un enfant, et Tywin est vieux. Donc vous devez nous prêter de l’argent. »
Gné, fais-je devant mon écran, un peu interdite par le tour que prend la conversation ?
Gné ? Fait Mycroft en changeant néanmoins d’avis.
Bon, d’accord… La Banque de Fer devait apparaitre assez tôt dans la série eut égard à l’importance que cette société va prendre dans la suite de la guerre. Et le fait est que dans « Game of Thrones », on aime aussi rappeler au public les enjeux. Souvent. Lourdement.
Du coup, cette escapade à Braavos n’a pas eu vraiment d’autre intérêt que de nous rappeler la situation délicate dans laquelle se trouve désormais la maison Lannister. Car c’est étrangement plus d’eux qu’il était question que de Stannis et ses projets de domination mondiale.
On va le voir, mais jusqu’à son très beau dénouement, cet épisode est rempli de scènes qui ressemblent à des coups d’épée dans l’eau.
Fort-Terreur.
Cette semaine, à bord de l’Unique, Asha Greyjoy en mode rageuse over 9000.
Dieu que sa harangue envoie du bois ! Ainsi globalement l’ensemble du montage les menant, elle et ses hommes, à l’assaut de Fort Terreur où Michel et Monique jouent à s’étrangler à qui mieux mieux.
On se demande bien ce qui pourrait l’empêcher de récupérer son petit frère Theon d’entre les griffes des Bolton !
Contre toute attente, l’opération échoue ni à cause d’une défense bien organisée, ni en raison du l33t sk1ll de Michel Fourniret en combat torse nu, mais bien grâce à Theon lui-même.
Loser forever…
Sur le coup, je m’interrogeais presque sur l’intérêt de cette scène. On nous fait monter une sauce pas possible sur Asha avec son discours (j’aurais été physiquement présente, j’y allais, plutôt deux fois qu’une), sur Ramsay qui se bat à poil tout ça pour voir les Fer-Nés se carapater comme des blaireaux devant trois pauvres chiens…
On est à ça du point « Bran chez les mutins ».
Comprendre, on se demande à quoi ça sert, mais au final, ce n’était pas si inutile.
Car l’échec d’Asha est bel et bien imputable au principal intéressé de cette scène : Theon. Ou plutôt Schlingue, puisque c’est bien lui et non son frère que la jeune femme a trouvé dans le chenil. Schlingue nous apparait désormais comme totalement soumis à Ramsay, et dans la scène du bain, on ne peut que constater l’étendue des dégâts. Et les percevoir comme irréversibles.
Theon Greyjoy est mort. Adieu, Prince de Winterfell.
Meereen-Les-Mimosas.
C’est l’été et le soleil chauffe à blanc la pierre dure de la garrigue. L’air lourd charrie la senteur de la lavande et du romarin dans les combes et au-dessus de maigres cours d’eau, apportant une fraîcheur bienvenue aux habitants des collines.
Sur les pentes du Garlaban, pâturent d’innocentes bêtes, le poil dru et la corne au vent.
Déjeunant à l’ombre d’un micocoulier d’une fougasse aux olives, Patrick, chevrier, veille d’un œil paternel sur son troupeau.
« Vé commeuh la vie est belle », se dit Patrick, le regard perdu dans l’infinité du ciel azuréen, trinquant d’un verre de Pastis à sa félicité.
Las, bon chevrier, c’est alors que surgit DE NULLE PART BON SANG MAIS D’OU C’EST QUE CA SORT CE GROS MACHIN LA, une gigantesque bartavelle, qui se met à cramer la tête de ses chèvres.
« Putaing, il était fort ce Pastis », pense Patrick en regardant l’étrange perdrix s’enfuir au loin, emportant dans ses serres le cadavre calciné de Geneviève, sa chèvre préférée.
Quelques heures plus tard, après un arrêt au bar des Bellons, Patrick comprend qu’en fait de bartavelle, ses chèvres ont surtout été bouffées par un dragon.
«-Ileus sont venus avec la pitchoune qui est touteu blondeu. Tu sais bieng, Daenerys Tareugaryeng.
–Peuchère…
–Moi si j’étais à ta place, j’irai lui demander réparationg, pating couffing… »
Et ainsi fait Patrick, se présentant devant :
« Sa majesté Daenerys de la maison Targaryen, reine légitime de Westeros et du Trône de Fer, souveraine des Andals et des Premiers Hommes, Protectrice du Royaume, Née du Typhon, Khaleesi de la Mer Dothraki, l’Ignifugée, Mère des Dragons, la Libératrice, Briseuse de Chaînes. »
«-N’ais crainte, Patrick, fait Daenerys une fois que Missandei a terminé d’énoncer sa titulature. Tu peux aussi m’appeler Dany.
–C’est commeuh vous voulez.
–Alors, chevrier, dis-moi tout.
–Aloreuh voilà, c’est à direuh Khaleesi, vos dragongs, ils m’escagassent.
–COMMENT OSES-TU
–C’est que je ne suis qu’un modeste exploitang agricole vous comprenez. Mes chèvres, c’est touteuh ma vie. Aloreuh bong, entreuh l’élevage, les étudeuh du petit, les charges, et le budget Pastis, auquel tout homme a droit, on en s’en soreuh plus, cong.
–Moui, ceci est émouvant… Aussi vais-je te dédommager pour le bétail perdu. Tu seras remboursé trois fois le prix de ta chèvre.
–Vé… C’est encoreuh plus avantageux que la PAC, Khaleesi.
–Casses-toi, maintenant. »
Peuchère, c’est aussi grand que la Cannebière !
On imagine aisément que Patrick va aussitôt se radiner au café des Bellons pour raconter sa bonne fortune aux autres agriculteurs. Du coup, on peut d’ors et déjà anticiper les prochaines séances de doléance :
«-Khaleesi, vos dragongs ont mangé mes vaches !
–Mère des Dragongs, vos enfants ont sauvagement ravagé mes radis ! »
Ah, si ser Barristan pouvait parler (ah merde, si, il peut en fait), il dirait sûrement tout haut ce que son regard dit tout bas au moment où Dany annonce son prix pour le dédommagement : « Mon Dieu qu’elle est bête ! »
Non ? C’est pas ça que vous pensiez ser Barristan ?
Au temps pour moi alors.
Parce que bon, je dis ça, je dis rien, mais Daenerys se comporte avec ses dragons comme ces mères un peu nunuches qui pensent que les enfants, ça pousse comme les fleurs, il faut les laisser l’épanouir au soleil. Et qui les laisse donc faire ce qu’ils veulent quand ils veulent, divaguant et braillant un peu partout.
Le problème avec des dragons, c’est qu’on peut difficilement les remettre dans le rang en distribuant les taloches.
Maintenant qu’ils ont pris l’habitude de chasser la chèvre et la bartavelle dans la garrigue, m’est d’avis que le coup sera difficile à rattraper pour Dany.
Laquelle se comporte avec ses enfants comme la dernière des inconscientes. Que ce soit dans la série ou dans les livres JAMAIS elle n’essaye de les dresser, ou même de les habituer à quoi que ce soit. Le seul truc qu’elle leur ait jamais appris, c’est à répondre au mot de pouvoir Dracarys, ce qui est bien commode pour cramer les mécréants mais assez peu utile question éducation.
Au lieu de proposer des millions aux agriculteurs du coin, Daenerys ferait peut-être mieux d’organiser un système permettant à ses trois petits turbulents de se nourrir sans faire chier le bon peuple. Une forme de tribut à payer en forme de bête que l’on disposerait tous les jours dans un enclos où les dragons iraient becqueter. Et qu’on ne me dise pas que « ouais, mais se sont des dragons, ils obéiront pas », je ne veux pas le savoir, déjà parce que ça valait le coup d’essayer.
D’une mauvaise décision à une autre, passons au cas de Hiz… Hiza….Hizdar Zo Loraq… Hi…
Bref, passons au mec qui se traine un nom encore pire que Xaro Xhoan Daxos . Si c’est possible.
S’il demande audience à la Khaleesi, c’est parce qu’il aimerait bien décrocher son paternel de la croix où sa Grâce l’a fait clouer, avec les autres nobles de la cité.
«-Mais euh ! Fait Dany.
–Mon Dieu qu’elle est bête », disent cette fois les yeux de ser Barristan.
Sans rire, ma fille, ça te pendait gravement au nez. Cette grossière erreur de débutante, que l’on avait pourtant tenté de te faire éviter, tu t’y retrouves maintenant plongée jusqu’au nez.
«-Oué ben je te rembourse trois fois la valeur de ton père.
–Si je puis me permettre, Khaleesi, ça va pas le faire. »
La semaine dernière, madame voulait jouer à la reine et « gouverner ». Bien. Sauf qui visiblement, elle suxx un peu au gouvernage. On peut l’excuser en raison de sa jeunesse, mais il reste que dans l’ensemble Daenerys a la chance d’être bien conseillée. Si elle faisait de temps à autre l’effort d’écouter les conseils plutôt que le sang du dragon qui gronde dans sa tête, elle s’épargnerait quelques erreurs regrettables.
« Vous ne ressemblez pas du tout à votre frère« , lui disait ser Jorah lorsqu’ils étaient à Qarth. Mais ça c’était dans la saison 2…
Port Réal.
Ne me dites surtout pas le contraire, les scènes de conseil restreint vous manquaient. A moi aussi.
Retrouver Tywin Lannister le temps d’une petite réunion de travail est un bonheur dont on ne devrait jamais avoir à se passer.
Oberyn Martell avec ses pieds sur la table est là pour jouer le rôle du mec trop cool pour ces conneries précédemment tenu par Tyrion.
Quand à Monsieur d’Artagnan, il a visiblement été invité pour servir le café et faire les photocopies.
Pendant qu’il s’occupe de la machine Nespresso, les autres devisent de sujets graves comme l’heure des réunions, un peu trop matinale au goût du prince Oberyn. Pas de bol pour lui, c’est Tywin Lannister qui les organise. Et comme c’est un vieux de 67 ans, à 7 heures du matin, il a quasiment déjà terminé sa journée : il est allé faire ses courses au Carrefour Market dès l’ouverture, a fait son Loto à la maison de la presse, acheté son numéro hebdomadaire de Mots Croisée Magazine et sur le chemin du retour, il a écouté l’émission de Jean-Pierre Gaillard-A-La-Bourse-De-Paris sur France Inter. Du coup, à part organiser des réunions en début de matinée, il ne lui reste plus rien à faire, sauf à glander en survêtement devant France 3 Région.
Pour ajouter encore plus d’intérêt à cette scène, D&D ont cru bon de nous y ajouter Varys. C’est qu’on l’avait un peu perdu de vue depuis ce début de saison, le Maître Chuchoteur. Le voici donc cette semaine venu nous causer de ce que ses petits oiseaux lui murmurent à l’oreille.
«-Alors j’ai reçu quelques tweets m’informant de la présence de Sandor Clegane dans le Conflans.
–ça par exemple… Qu’on mette une rançon sur sa tête, ça servira à mettre un peu d’action dans l’arc d’Arya au prochain épisode !
–Sinon, en suivant les hashtag #dragonqueen et #targaryenFTW, j’ai appris que Daenerys s’était installée à Meereen avec ses dragons.
–Hmmm… Et de quelle force dispose-t-elle ?
–8000 Immaculés, une compagnie de mercenaires, un amoureux transi, un chevalier croulant et trois dragons.
–Ouais, pas de quoi s’inquiéter, donc… »
Vous le voyez ? Là, devant vous : un gros dialogue récap. Ouh comme il est beau… On n’y apprendra strictement rien, sauf les deux du fond qui avaient oublié que ser Jorah était un sous-marin à la solde de Robert Baratheon avant de tourner casaque pour les beaux yeux de sa Khaleesi.
Néanmoins, malgré l’inintérêt de façade, la discussion permet d’enchainer sur un dialogue Oberyn/Varys dont j’attendais moult mais qui s’est finalement soldé par du rien, ou du pas grand-chose.
Lord Varys s’ennuie à Port Réal depuis le départ de Littlefinger. Ah…. Comme leurs concours de kiki devant le Trône de Fer lui manquent… Est-ce qu’Oberyn Martell saura lui arracher un sourire ?
Parce que c’est la deuxième fois qu’il apparait sans aucune péripatéticienne dans un rayon de moins de trois mètres autour de sa personne, le prince de Dorne se sent obligé d’inviter Varys au bordel. J’imagine que ça permet de rétablir l’équilibre dans la Force.
«-Vous connaissi li Palais di Mille Fleurs ? Ji vous y inviterai bien.
–C’est gentil à vous.
–Vous prifirez li garçons ?
–Nope.
–Ah mince… Beh li filles alors ?
–Non plus.
–Mais alors…
–Jadis, j’avais un ami. Patrick. Il était chevrier. Mais changeons de sujet, voulez-vous ? »
On sent Oberyn un peu perplexe quand Varys se tourne vers le Trône de Fer indiquant par-là l’objet de son affection. Varys serait-il donc TrônedeFerophile ? Rassure-toi, mon bon Oberyn, l’Araignée n’en est pas encore rendue à se frotter aux chaises.
Même que la réponse à toutes tes questions, ainsi qu’aux vôtres aussi d’ailleurs, était même exposée à la vue de tous aujourd’hui. Carrément. Tadaaam !
Mais sans plus tarder, passons sans transition au gros morceau de la semaine …
Parce que « Game of Thrones », c’est aussi une série judiciaire comme on les aime. Merci à Moonmoon Productions pour ce superbe mashup (le nom de cette chaine est une PUTAIN de fabuleux hasard…)
Bon, on ne va pas se mentir, on s’en poliment ennuyé pendant les trente premières minutes de cet épisode.
Mais ce que proposaient les vingt dernières justifiaient totalement l’attente, et le fait de se lever beaucoup trop tôt pour une série télé.
Ouaip, m’sieurs dames.
Voici donc venue l’heure du procès pour Tyrion. Et je n’ai guère envie de revenir sur le détail, déjà parce que j’ai la flemme, ensuite parce que ça ne nous apporterait rien. Il est assez rare que la série réussisse à ce point un passage obligé. Le plus souvent, D&D se contentent gentiment de laisser la plume de GRR Martin faire tout le boulot, demandant à leur réalisateur du jour de faire de la mise en image bien proprette. Qu’on ne s’y trompe pas, la mise en scène était ici hyper proprette, limite chiante.
De toute manière, y’a pas deux mille façons de filmer un procès. Du coup, service minimum garanti, de toute manière Coco, t’inquiète, on a de super acteurs.
« Et pi on a une super grande salle ! »
Et vous avez surtout Peter Dincklage et Nicolaj Coster-Waldau (le Hizdarh zo Loraq du Danemark…), les mecs. C’est simple : on aurait pu faire jouer tous les autres personnages par des lamas, le procès serait resté aussi puissant juste à cause de ces deux-là. Même si Charles Dance ne démérite pas en juge suprême Grand Stratéguerre de l’Entubage caractérisé, se payant le luxe de remettre dans le rang non pas un mais deux fils, d’une manœuvre aussi habile et économe qu’elle est cruelle.
A noter aussi que le lama qui incarne Margaery jouait une partition particulièrement touchante, bien que muette cette semaine. Margaery sait assister au procès d’un innocent. Et bien que ses réactions indignées puissent aisément passer pour l’offuscation d’une veuve face à l’assassin de son époux, le spectateur, mis dans la confidence par les révélations d’Olenna deux épisode plus tôt, sait qu’il n’en est rien. Dans cette longue scène du procès, le spectateur et Margeary ne font qu’un ou presque. Parce que nous on voudrait hurler que c’est cette vieille *ute de Reine des Epines qui a fait le coup, avec la complicité de lord Baelish.
Est-ce Willos, au fond à droite ?
J’en profite d’ailleurs pour revenir sur un petit détail, trois fois rien vous allez voir.
Souvenez-vous, la saison dernière, durant un certain mariage où furent joués moult airs entraînants au son des arbalètes. Souvenez-vous de votre indignation quand un certain Monsieur Bolton était allé poignarder Robb Stark avec un « The Lannisters send their regards » qui vous avait fait hurler de douleur dans votre canapé.
Et souvenez-vous de ce que j’avais dit à l’époque : les Noces Pourpres sont le chef d’œuvre de Tywin Lannister, se soyez pas trop dur avec lui car à sa place, vous n’auriez jamais pu faire mieux.
Les Noces Pourpres avaient été pour le Lion un moyen simple et efficace de se débarasser de la menace Robb Stark sans gaspiller ses hommes, sans provoquer d’autres morts inutiles.
Incapable de défaire son adversaire sur le champ de bataille, Tywin Lannister l’a donc affronté sur le terrain politique, exploitant la plus grossière erreur du roi du Nord, la rupture de ses fiançailles avec Cunégonde Frey.
« Comment ça se fait trop pas !!! »
A l’époque, je vous disais : «Soyons fous, et imaginons que les Tyrells décident de jouer ouvertement le jeu d’une alliance avec la maison Lannister, fiancent Margaery à Joffrey, et là, toujours en extrapolant un scénario parallèle, que pendant les noces, les forces de Hautjardin en profitent pour passer tous les lions présents par le fil de l’épée. Coup d’état, Mace Tyrell s’assoit sur le Trône de Fer au pied duquel Cersei, Tywin et Joffrey se vident encore de leur sang.
Tous les lecteurs applaudissent, c’est brillant, ahah, vive les Tyrells, best of the best, ‘culés de Lannisters, vous l’avez pas volé ! ».
Vous avez applaudi la mort de Joffrey (moi aussi) et par là même, affirmé votre indignation à géométrie variable.
Parce que mayrde, les Tyrells sont de pires enflures que les plus barrés des Lannisters. En effet, ces derniers étaient en guerre contre les Starks. Le meurtre de Robb est donc un fait de guerre. Certes Tywin utilise Walder Frey comme paravent, mais le seigneur des Jumeaux était parfaitement consentant, acceptant de violer les lois de l’hospitalité les plus élémentaires par soif de vengeance.
Mais les Tyrells… Leur famille est alliée aux Lannisters. Ils leur ont prêté main forte durant la bataille de la Néra et cette alliance a été scellée par un premier mariage, bientôt un deuxième, sans parler des fiançailles de Cersei avec ser Loras. Il n’y a aucun casus belli entre eux. Le seul motif au meurtre de Joffrey c’était que le roi était instable et risquait d’endommager Margaery, en même temps que de se révéler incontrôlable.
Ce qui justifiait visiblement de le tuer, en utilisant pour paravent deux personnes n’ayant aucunement conscience d’être impliquées dans ce régicide. Si Sansa et Tyrion avaient pour eux d’accumuler les ressentiments vis-à-vis de Joffrey et/ou de la reine, ils n’ont pas été pour autant approchés par les conjurés afin de leur demander leur concours. C’est d’ailleurs là que le plan d’Olenna et Littlefinger frise la perfection.
Meanwhile, Oberyn Martell était toujours trop cool pour toutes ces conneries.
Mais dans le fond, regardez comme c’est dégueulasse, petit, minable : on butte le roi, qui est votre allié, au motif qu’il est con comme un carreau d’arbalète, le jour de son mariage, de manière aussi douloureuse que théâtrale, et on fait accuser deux innocents qui seront assurément condamnés à mort pour un crime qu’ils n’ont commis ni de près, ni de loin.
Si je reste admirative d’un plan aussi implacable, permettez-moi de vous le dire quand même : ce régicide là est de loin le pire des quatre dont on ait eu connaissance dans cette série. Et le pire, LE PIRE, c’est que personne ne viendra le contester parce qu’il a touché la pire enflure de tout cet univers.
Ceci étant dit, Olenna Tyrell, je ne vous salue pas.
Surtout quand vous mettez notre Tyrion préféré dans un état pareil. Qui a bien pu mettre la main sur Shae ?
Est-ce Cersei et/ou Tywin l’ayant faite suivre après que la bonniche ascendant MI5 l’ait démasquée ?
Est-ce Bronn supposé avec vu son navire faire voile vers Volantis et dont il faudrait dès à présent douter de la loyauté ?
Quoi qu’il en soit, et malgré les circonstances tragiques menant à cette déclaration, la diatribe de Tyrion contre Port Réal était un des grands moments de cette saison, voire de la série toute entière. Ça et la tronche de Jaime quand il comprend que son frère vient de rejeter l’échappatoire qui lui était proposée. Et le fait que Tyrion n’a jamais été aussi Lannister que dans ce sursaut plein d’orgueil et de panache, motivé certes par le désespoir, mais aussi par une noblesse blessée de ne pas être reconnue.
Parce qu’il ne peut voir en son fils qu’un nain difforme indigne de lui succéder, Tywin n’est sans doute pas capable de comprendre qu’à cet instant précis, il contemple son digne héritier, celui qui porte plus haut que son frère et sa sœur ne le pourront jamais le précieux héritage de la maison Lannister.
On résume trop souvent cette famille à ses membres les plus tête à claque : Joffrey, Cersei, Jaime, ou même Tywin, classé dans la catégorie « politicien retors », rarement portée aux nues.
Mais le fait est que mis à part deux trois membres un peu déviants (pardon au fan club, mais Jaime est définitivement classé parmi les déviants, ayant fait trois enfants à sa sœur et jeté un gamin par la fenêtre), la maison Lannister n’est pas et de très loin, la pire qui se niche en Westeros.
Par exemple, les Lannisters partagent avec les Bolton un point commun : ils ont tous les deux trahis leur suzerain. Sauf que, pardon, mais quand Tywin Lannister décide, après s’être assuré que Robert Baratheon allait l’emporter, de s’en prendre à son roi et ex-ami Aerys, c’est assez difficile de le blâmer. Aerys Targaryen était fou, son fils avait provoqué une guerre civile sur un coup de *bip* aussi irréfléchi qu’indigne d’un futur roi, et Tywin savait qu’il ne pouvait de toute manière plus rien attendre de cette dynastie.
C’est une position un poil plus défendable que celle du mec qui complote contre son seigneur parce que ce dernier a épousé une greluche et qu’en ce moment, y’a un peu de vent debout chez les autres bannerets, alors bon, si je prêtais l’oreille aux sirènes de Port Réal, des fois que ???
Alors oui, il y a du ménage à faire dans la maison Lannister. Mais cela ne doit pas non plus nous détourner du fait qu’elle compte dans ses rangs des personnes tout à faire recommandables, dotées de vertus telles que la compétence, l’honneur, le sens politique. Nous sommes certes loin d’un Ned Stark, pétri des valeurs d’un monde révolu, au charme suranné exhalant un doux parfum de naphtaline. Mais à l’autre extrémité de ce spectre, je ne suis pas certaine que l’on trouve les Lannisters, occupant à mon sens le centre des philosophies politiques de Westeros.
Non, au bout du spectre il y a un petit oiseau moqueur posé sur une rose pleine d’épines.
Ayant dûment réhabilité la maison Lannister, il ne me reste donc qu’à conclure ce billet.
Dans une semaine…
Parce que Tyrion a commandé, avec deux sucres s’il vous plait, un duel judiciaire, logiquement, on devrait voir les candidats se bousculer désormais au portillon. Ce ne sera pas la première fois pour lui, souvenez-vous de la manière dont Bronn avait sauvé sa peau en saison 1, envoyant bouler un des chevaliers de Lysa Tully par la Porte de la Lune.
Qui acceptera cette fois de risquer sa vie pour lui ? Qui sa soeur va donc désigner pour être son champion ? Si vous avez vu la preview, vous avez sans doute déjà votre petite idée.
Nous avons donc basculé dans la seconde moitié de la saison, ce qui veut dire que normalement, sous peu, on devrait sortir du rythme vaguement lancinant qui nous berce depuis deux épisodes, malgré quelques coups d’éclat comme le procès de cette semaine.
J’avoue que j’espère vraiment voir quelques avances rapides sur certains arcs, comme celui de Theon, que je verrais bien dans un épisode ou deux se rendre, beh là où il faut qu’il aille, j’me comprends, et surtout celui de Dany parce que sans déconner, on entre dans ses pires chapitres ever : « Chapitre 3 : Daenerys. C’était le jour des doléances et Daenerys s’ennuyait« , « Chapitre 12 : Daenerys. La Khaleesi reçut des paysans en doléance qui s’étaient fait bouffer des chèvres…« , « Chapitre 23 : Daenerys. Le fauteuil de la salle des doléances faisait mal aux fesses de Dany« .
D, D, vous savez ce qu’il vous reste à faire à présent : Fuck l’auteur.
PS : Hallowed be thy names of the Seven Gods.
PPS : moi qui était un peu gavée des Pluies de Castamere cette saison, je dois dire que cet épisode m’a réconcilié avec elles.