Blood Brothers.

C’est la nuit sur la Taupinière.
Réunis dans ce qu’il reste de l’auberge du Rat d’Égout Lubrique, quelques Sauvageons font griller les membres de Mado la Niçoise afin de s’en restaurer. Un peu de repos et de réconfort avant l’ultime bataille, qui ne saurait désormais tarder.
Dans un recoin sombre, tout juste éclairé par une bougie à la flamme vacillante, deux hommes au faciès aussi rustique que mystérieux se penchent sur un vieux poste à galène, émettant d’étranges sons.
Ce sont Tormund, connu sous le nom de « Fléau d’Ogre » et Styr le Thenn dit « Franck », les deux plus éminents membres du réseau « Alliance Sauvageonne ».

Dans la vieille radio, une voix nasillarde s’élève soudain : « Ici chez Craster, les Sauvageons parlent aux Sauvageons. Veuillez écouter tout d’abord quelques messages personnels. Tirelipimpon sur le chiwawa. Je répète, Tirelipimpon sur le chiwawa. Tirelipimpon un coup en l’air un coup en bas. Je répète, Tirelipimpon un coup en l’air un coup en bas. »

Fléau d’Ogre et Franck échangent un regard incrédule. Il est enfin émis, ce message tant attendu. Demain, à l’aube, s’achèvera le dernier combat pour la liberté du peuple Sauvageon.

« Par contre », remarque Ygrid, « Mance Rayder a vraiment des goûts douteux en matière de poésie. »

Alors autant vous prévenir, ce ne sera pas glorieux cette semaine. Comme « Blackwater », j’ai eu le plus grand mal à pondre sur « The Watchers on the Wall » quoi que ce soit de correct alors pardon tout ça, en plus, j’ai plus d’eau chaude et c’est le lundi de Pentecôte alors va trouver un dépanneur qui n’en aurait pas RIEN A CARRER de la journée de solidarité pour les vieilles chaudières (true story, bros).

Je vous propose donc d’attaquer bille en tête, avec cette annonce : par les pouvoirs qui me sont conférés, j’octroie la Médaille du Congrès à Grenn.
Voilà, ça c’est fait, attaquons la suite avec un point sécurité.

En ce jour de bataille, en ce jour funeste où le destin du Peuple Libre se joue dans un assaut puissant et désespéré, rappelons-nous quelques règles de base :

-un bon ennemi est un ennemi mort.
-un ennemi presque mort mérite toujours qu’on lui mette un coup de sécurité. Dans la tête, ou dans la nuque, peu importe. Be quick, or be dead.
-enfin toujours, TOUJOURS. T.O.U.J.O.U.R.S. porter un casque.

Nous remercions le prince Oberyn Martell d’avoir été un si bon professeur la semaine dernière.


« Ci bizarre, ji sens comme di l’ironie… »

« The Watchers on the Wall » est donc bien un épisode dans la tradition de “Blackwater” (jusqu’à avoir le même réalisateur), à la différence près que son final s’avère bien moins pétaradant. Un fondu au blanc sur un Jonsnow quittant le Mur c’est tout de même moins classe qu’un Tywin Lannister déboulant toutes ballz dehors juste avant un gros cut noir et « The Rains of Castamere ». Et ce malgré, les beaux plans d’au-delà du Mur sur le gigantesque feu allumé par Mance Rayder. Visuellement, pas grand chose à redire, rien n’est fondamentalement raté, bien au contraire. On ressent toute la bonne volonté qui a été mise dans la conception de cet épisode comme point d’orgue de la saison. Le hic, c’est que la saison en question n’a jamais vraiment construit la montée en puissance aurait dû servir « The Watchers on the Wall ».


Cette semaine, de la poésie…

Mais on ne va tout de même pas bouder notre plaisir cette semaine, quand bien même la bataille de Châteaunoir a un goût de trop peu, la faute à cette fin en suspens, quelques scories en cours de route et une mise en place de la tension à la ramasse toute la saison durant. « Blackwater » était une réussite parce que l’épisode cristallisait la plupart des enjeux de la saison, mettant en scène un grand nombre de personnages principaux dont on était curieux de connaître les réactions face à l’évènement.
Ici, et bien ma foi, on ne peut pas dire que l’on tremble vraiment pour Jon, Sam, Pyp, Grenn (adieu, homme du métro…), ser Alliser ou Janos Slynt.
Il est d’ailleurs dommage concernant Thorne que ce dernier n’est vraiment pas fait l’objet d’une étude de caractère plus poussée cette saison. Quitte à le montrer comme un gros con, un salopard, mais un salopard suffisamment charismatique pour entrainer la Garde de Nuit à sa suite. Heureusement que c’était bien joué car sans un acteur solide sur ce rôle, tous les passages bien velus avec Alliser Thorne eurent été complètement vains.








Mais penchons-nous sur l’épisode en lui-même et sa merveilleuse introduction en mode « Oh Marie, si tu savais ». Oui, pardon pour cette référence musicale de mayrde, j’ai bien conscience qu’après Carlos en intro je vous en demande beaucoup, mais reste tout de même que tous les belligérants ne parlaient que gonzesses avant d’ aller se mettre joyeusement sur la gueule. C’est normal, d’après mestre Aemon.


Moi je dis que c’est surtout chiant, mais bon, après tout, j’ai jamais fait la guerre hein donc je regarde poliment Jon tenter de disserter sur l’amour et les choses de la vie avec Sam, toussa, Sam ergote comme un foutu avocat sur un vice de forme dans les vœux de la Garde de Nuit, puis se défendre vaillamment contre Aemon sur le refrain de « Ouh la menteuse, elle est amoureuse » (y’a un niveau dans la référence musicale aujourd’hui….. Et ce lien vous fera perdre quelques points de santé mentale, garanti sur facture), et Torm…

Oh.

Arrêt sur image.

WATDAFUQ

« Et c’est ainsi que je fis à cette ourse le coup du bébé phoque. »


Aaaaaaaakwaaaaaaaaard……..

Moment gênant qu’Ygrid se sent obligée d’interrompre parce que bon, les histoires zoophiles de tonton Tormund ça fait des mois qu’elle les subit tous les soirs au camp donc ça va bien, hein ! Et puis se serait dommage de ne pas donner une occasion à Franck de rappeler à tous combien il est MECHANT, TRÜ EVIL et cannibale par derrière.
Et pendant que les Sauvageons font un duel de mauvais dialogues écrits pour faire passer le temps, voilà t’y pas que Vère se prend l’envie de leur passer juste sous le nez, mais alors là, juste juste, avec Sam Jr dans les bras, direction Châteaunoir.

Un des gros WTF de cet épisode repose sur ce passage de Vère au nez à et la barbe des Sauvageons. Et se verra confirmer quelques scènes plus tard.
Je m’explique. Tormund, Franck, et leurs crews respectifs sont là, peinards à se bouffer des saucisses tout en racontant comme ils ont engendré des lignées d’ours garous (ce qui fait sans doute de Tormund le père de Sébastien Chabal, qu’il en soit donc remercié), et le plan séquence aérien sur leur assaut dans quelques minutes nous révèlera qu’ils sont en fait juste en-dessous de Châteaunoir.
Comme Vère arrive à passer à 5 mètres d’eux, à s’arrêter pour les regarder et à repartir sans être inquiétée, j’en déduis que personne n’a jugé bon de mettre des éclaireurs, des sentinelles, une patrouille, n’importe quoi mais quelque chose pour surveiller les parages.

Parce que bon, je dis ça, je dis rien, mais moi, je suis la Garde de Nuit, je sais que des Sauvageons rôdent aux alentours de la Taupinière dans le but avoué, merci Jon Snow, de réaliser la célèbre manœuvre de la tenaille dans la forêt de Machecoul, je mets des éclaireurs hors de ma forteresse histoire de ne pas me faire surprendre comme un couillon par un campement sauvageon impromptu. Et quand ils arrivent, je crois que je leur latte préventivement la gueule. Parce que la Garde de Nuit est peu nombreuse, certes ( et dans cet épisode, contrairement aux livres, on a le sentiment que Châteaunoir est l’unique forteresse existant le long du Mur et subissant un assaut, mais se serait malhonnête d’attaquer la série sur ce point), mais un assaut coordonné de cavalerie contre des piétons armés d’épieux et vêtus de peaux de phoques, pardon, mais je pense que ça passe à l’aise.

Mais non, ni d’un côté ni de l’autre on ne semble avoir pensé à ce détail. Un détail, qui ne gêne aucunement le déroulement de l’épisode. Mais qui contribue à affaiblir un peu cet arc supposé nous présenter depuis le début de la saison la résistance désespérée d’un groupe d’hommes unis par un serment, abandonnés de tous, dernier rempart d’un royaume entier contre les indicibles horreurs d’au-delà du Mur.
Là, on a juste l’impression de regarder deux bandes de glands se mettre des taquets dans la bouche.

Enfin, heureusement, l’impression ne dure pas.

Mais je tenais à le signaler.

[ Le point : tactique.

J’avoue que les tactiques des uns et des autres m’ont laissée un peu dubitative cette semaine. Déjà, l’affaire des éclaireurs, sentinelles et autres patrouilles relève de l’incurie (personne n’a donc lu ne serait-ce que Sun Tzu à Westeros ? Non parce que bon, c’est un peu la base, « La Guerre pour les Nuls », quoi…), mais je ne m’étendrai pas davantage là-dessus.

Non, le plus gênant c’est le fait, tout con que ceux qui commandent les archers sur le Mur passent leur temps à donner l’ordre de tirer. Mais genre toutes les 7 minutes environ. C’est débile.
Si.
Autant, tant que les mecs ne sont pas à portée, tu attends. Logique. Mais une fois que c’est fait, tu m’expliques pourquoi l’ordre n’est pas donné de balancer toute la sauce ?

« Pour pas gaspiller des flèches, nunuche ! »

Un point pour toi, caporal Mc Major, mais le but c’est tout de même de buter un maximum de mecs en face si je ne m’abuse. Alors de coup du « non attendez, on va pas les tuer tout de suite quand même », c’est un peu étrange dans le contexte.

Tout comme il semble super bizarre que l’on attende trois plombes avant de balancer de la poix enflammée sur les géants à la porte, géants qui ont le temps de déboiter la moitié du bouzin avant que quelqu’un ne se décide à venir positionner des fûts à l’aplomb. Soit le truc qu’il aurait fallu faire AVANT la bataille, voire, au tout début. Alliser Thorne n’ayant pas fait boucher les tunnels, c’était la première de toutes les précautions à prendre.


Le Stark-shirt ultime.

Ensuite, Mance Rayder n’a pas tout à fait l’air d’une flèche sur ce coup-là : « OLOL, si jenvouaillais D G-en avec 1 mamout au tunel é ke je lé protégé pa lolilol » Mais c’est quoi cette strat en mousse sans déconner, où même pas avant l’assaut de ce foutu tunnel les archers géants, seuls capables d’atteindre le haut du Mur, ne se mettent pas à arroser l’aplomb de la porte pour tenir occupée la Garde de Nuit pendant que les autres envoient un mammouth avec une garde conséquente vers la grille !!!

« Mais on avait pas les moyens de mettre trouzmille géants dans cet épisode !!! »

Dites donc, D&D, même un seul aurait suffi pour suggérer cette idée. Un seul géant avec une cadence de tir de ouf.

Bon, ok, si les Sauvageons avaient appliqué un plan plus lourd question engagement des forces, ils auraient sans doute pris la porte et on aurait été bien embêtés. Mais quand même…

L’épisode passe beaucoup de temps à montrer des gens faire n’importe quoi avec leurs ressources. C’est un peu agaçant.

C’était le point : tactique ]

Toujours sur le thème de la vie, la mort, les gonzesses et la guerre, l’épisode du jour recelait un enchaînement intéressant tournant essentiellement autour de Sam. Dans une première scène, notre bon ami Tarly retrouve Vère, coincée à la porte de Châteaunoir.

«-OHMONDIEU c’est horrible, ils ont massacré tout le monde à la Taupinière.
Oui, j’en entendu ça, mais bon, ça va, arrête de gueuler, si t’as réussi à venir jusqu’ici, c’est que ça va pas trop mal !
Okay… Du coup, je pensais te dire que j’ai vu toute une bande de Sauvageons camper sous vos murs, mais bon, j’imagine que vous avez des sentinelles et des patrouilles, rapport au sac de la Taupinière.
Silence femme, suis-moi donc, je vais te montrer où est ta place : le cellier.
Parce que les jambons vont nous protéger moi et mon enfant ?
Je te trouve bien mesquine, Vère. Mais puisque tu parles de jambon, que dirais-tu de me confectionner un sand…
*POOOOIIIIIIIIIIIIIIIIINPOIIIIIIIIIIIIIIIIN !!!!*
Damned ! Vère, c’est la guerre, je dois te laisser.
OHNONPITIENON ne me laisse pas seule ici !
Allons, ne fais pas l’enfant…
Je refuse que tu ailles combattre !
Mais je suis soldat, c’est mon devoir !
Peut-être mais il semblerait que mon personnage soit cette semaine l’incarnation de la femme chiante et obtuse qui refuse de comprendre que quand on est à la colle avec un militaire, dès fois, ça peut arriver, il va se battre et même qu’il peut mourir.
C’est vrai que c’est chiant, ce poncif.
Mais on va mettre ça sur le coup de mon statut de primipare traumatisée par la vie.
Okay… »

Mais non, enfin moi ça me gonfle ce genre de perso. Même si la réaction de Vère n’est pas totalement illogique. Sam l’a déjà laissée seule et elle s’est retrouvée à la merci des Sauvageons. Ici, Sam part à nouveau, alors que l’armée de Mance arrive. On peut comprendre qu’elle panique. Mais quand même quoi. C’est la fille de Craster. Elle a vécu au Nord du Mur toute sa vie et elle n’a pas plus de cojones que ça ?

Bref, fermons pudiquement les yeux parce que la suite de la scène revêt quelque intérêt à partir du moment où ENFIN ON N’Y CROYAIT PLUS MONSIEUR TARLY, Sam embrasse sa Sauvageonne (« mais chuis pas amoureux, mestre Aemon ! ») et là tout d’un coup, sorti de nulle part, il se transforme en Sam the Man, le type tellement sûr de lui et de son mojo qu’il va jusqu’à tenir Pyp à bout de bras tout au long de la scène suivante, et de celle d’encore après.

Des scènes qui m’ont vraiment fait regretter que l’on ait passé si peu de temps à faire des choses intéressantes au Mur cette saison car la dynamique entre eux deux fonctionne très bien. D’ailleurs, de manière générale, toute la dynamique entre les frères fonctionnait très bien, mais comme on n’a pas passé assez de temps à leur côté et que l’on ne s’est jamais attachés, on s’en fiche un peu.
Quel gâchis…
Revenons tout de même à Sam qui n’est donc plus « nothing anymore », car désormais, il a une femme dans sa vie.
Ohoh. Attention, licence poétique incoming. C’est pas qu’on n’y croit pas une seconde à cette affaire, car si, on y croit, mais bon, heureusement que John Bradley West joue bien, que Josef Altin joue bien, que leur dialogue est bien écrit et tombe fort à propos. Sinon, le coup de baguette magique mis par le baiser de Vère sur la couardise de Samwell Tarly n’aurait jamais fonctionné. On y reviendra d’ailleurs plus tard, mais cela ressemble beaucoup à la façon dont va être traitée la dernière scène Jon/Ygrid. C’est joliment fait, ça fonctionne, mais quelque part, ça sonne faux dans cet univers où un homme ne change pas ce qu’il est parce qu’une fille lui a roulé un patin dans un cellier.





Ce type de lieu commun n’est pas forcément mal venu, surtout pas si c’est correctement exécuté, ce qui est le cas ici. Ce genre d’artifices narratifs qui s’apparentent à des rites symboliques permettant de faire évoluer rapidement les personnages quand le récit l’exige n’a rien de honteux. Mais dans « Game of Thrones », cela me semble un peu hors ton.
Même si le personnage de Sam a été préparé pour en arriver là, au gré des épreuves traversées. C’est d’ailleurs toujours Vère qui a su révéler en lui des trésors de courage insoupçonnés : elle qui lui fait envisager de la voler à Craster, qui le pousse à affronter Gilbert et à le tuer, et qui une fois encore, lui fait prendre conscience que ses vœux le dépassent et qu’il est prêt à mourir pour elle et son fils.

Malgré tout… J’ai eu un peu de mal avec cette scène.

A game of lift .

Cette semaine à Châteaunoir l’ascenseur n’a pas chômé ! Tous ces allers-retours m’ont flanqué le tournis !

Alliser Thorne : « Ahahah ! Je tiens le Mur !
Frère juré : Chef, c’est le bazar en bas, y’a des tas de Sauvageons qui se frottent langoureusement à notre porte d’entrée !
Alliser Thorne : Frère Slynt ! Le Mur est à vous !
Janos Slynt : Chef oui chef ! Je fais quoi Chef ?
Jon Snow : Tu tiens le Mur qu’on t’a dit.
Janos Slynt *s’agrippe au Mur* : Comme ça ?
Jon Snow : Bien, au regard de votre incompétence, moi et mes camarades avons décidé de vous envoyer en bas. Je tiens le Mur !
Janos Slynt : Ok, accrochez-vous bien, Jon !
Sam ( qui vient d’en bas ) : Cay affreux, on a besoin d’hommes en bas !
Grenn : Je descends !
Jon : J’arrive !
Edd : Ben je tiens le Mur alors… »

Là, je fais du mauvais esprit parce qu’il n’y avait pas 36 façons de montrer comment les informations circulent sur les différents fronts. C’est pas comme si les mecs avaient des talkies ou des pigeons de combat voyageurs. Ah ben en fait, ils ont des corbeaux, mais j’imagine qu’on n’en a pas dressé pour faire la route du haut en bas du Mur. Ceci dit sans ironie, hein. Du coup, pas le choix, ascenseur. Ce qui a tendance avec ces constants allers retours à casser le rythme de l’épisode par moments. Pas bien méchant, mais je tenais tout de même à le signaler.

Morts pour Westeros.

Pour qui, pour quoi, D&D ont décidé de faire un gros ménage cette semaine, en virant séance tenante tous les PNJ au Mur, ou presque. Seuls survivants du crew de Jon Snow,Sam et Edd la Douleur.
Adieu, Pyp. Adieu Grenn. Vous êtes partis avec les honneurs, car cet épisode vous aura très bien servis l’un comme l’autre.

Surtout Grenn. Sans déconner si j’avais vu cette scène avant de le croiser dans le métro en décembre dernier, je sais pas ce que j’aurais fait, mais j’aurais sans doute fait un truc genre : « EH LES GENS, REGARDEZ, GRENN EST PARMI NOUS ! »
Pour mémoire, je me suis contentée de bugger sur « d’où je le connais, ce type ? » pendant de longues secondes, suffisantes pour le voir se perdre à jamais dans la foule.











Tout le monde dans « Game of Thrones » n’a pas la chance de sortir avec autant de classe.

Moins spectaculaire, la mort de Pyp n’en a pas été moins touchante, grâce à cette très bonne dynamique entre les personnages dont je parlais plus haut.

Pourquoi faire mourir Grenn et Pyp, alors qu’ils sont sympa et qu’on les aime bien ?
La première et évidente réponse à cette question est : vous regardez « Game of Thrones ». Je dois VRAIMENT vous reparler d’Oberyn Martell ?

Ensuite, il y a la nécessité d’afficher à l’écran le prix payé par la Garde de Nuit. On n’y connaît quasiment personne. Aussi pour faire ressentir l’âpreté du combat et faire en sorte que cela touche le spectateur, pas d’autre choix, il faut sacrifier quelques têtes connues. Tant qu’on les sacrifie aussi classieusement que Grenn, ça me va.

Eeeet last, but not least, et sans spoiler sur la saison 5, Jon va avoir besoin d’apparaître isolé, fragilisé l’an prochain. Lui faire prendre ses deux amis n’est pas dénué de sens à ce niveau.

L’instant garou.

Jon : « Tiens-toi à l’écart des combats, Sam.
Sam : Tu ne peux pas m’obliger, je suis un homme maintenant !
Jon : Prends cette clé, Sam. Et s’il te plait…….. RELEASE MOON MOON !!!!!!!« 


Je n’ai pas trouvé la capture originale, mais c’est assez proche. Une belle tête de vainqueur.

Moon Moon qui ne fera d’ailleurs que passer moins de 10 secondes pour mordre un Thenn avant, je suppose, de partir pisser sur un sac de pomme de terre, puis de se rouler dans la neige avant d’aller chasser les écureuils.

Mais à quoi sers-tu, Moon Moon ?

Glory to the brave.

Après une saison passée à faire rien ou pas grand-chose à Châteaunoir, la série avait grandement besoin de se sortir les doigts du fondement pour pondre un dernier carré de résistance digne de ce nom sur le Mur. Afin de compenser l’évident manque de moyens (et encore, c’est vraiment pas dégueu ce qui a été proposé là), choix a été fait de se concentrer, exactement comme dans « Blackwater », sur les actes de bravoure des personnages. Ainsi, chaque membre éminent de la Garde de Nuit a eu droit à son moment de gloire. Je passe sur Sam et Pyp, je glisse aussi sur Grenn, on en a déjà parlé, je m’attarde un peu sur ser Alliser qui a carrément roxxé du poney en défiant Tormund en combat singulier. Un duel assez sympa, qui achève l’œuvre de l’épisode destinée à donner une envergure à Thorne en lui rendant ses lauriers de commandant, de ranger, de combattant. Jon est évidemment servi par de bonnes scènes de combat et son duel contre Franck le Thenn était pour le moins intéressant.

Ah oui, figurez-vous que Franck se jette sur Jon uniquement parce qu’il semble le reconnaître. Et je me demande bien comment car les deux personnages ne se sont jamais rencontrés. On peut arguer que sa description a circulé parmi les Sauvageons. Et qu’une choucroute pareille, ça se remarque de loin.
Le plus drôle, c’est que je m’en suis rendue compte bien après avoir visionné l’épisode (pendant que j’écrivais le paragraphe du dessus, en fait). Je revisionne la scène et oui, c’est pour moi assez évident, Styr voit Jon et sourit de toutes ses dents parce qu’il veut se le faire. Personnellement. Pas sous le coup de la colère parce que le Frisé vient de lui déboiter un de ses hommes, non, avec un gros sourire genre « je t’ai enfin trouvé, viens un peu par-là Bichon que je te rase de près ».
Enfin, c’est ainsi que j’interprète l’ouverture de ce duel. Au terme duquel j’étais contente de voir Franck se manger un marteau dans la tête. Superbe symbole de la subtilité d’écriture de son personnage.

Olly, du haut de ses 5 ans et demi, va également montrer sa bravoure, parvenant à surmonter sa peur pour venger la mort de ses parents. J’aime bien que la mort d’Ygrid n’est pas été précédée d’un plan sur le petit reconnaissant la Sauvageonne. C’est au spectateur de faire le boulot et de se rappeler qu’il peut afficher un air satisfait après avoir mis la rouquine au tapi, et sauver la peau de son pote Jon.
Là, pour le coup, je retrouve « Game of Thrones » dans le texte : cruel, imparable, pas de destin, juste l’Echelle du Chaos.

Et Edd, du haut du Mur, qui avec sa tronche de dépressif chronique atteint de paralysie faciale, sera celui qui utilisera l’arme la plus classe de tout l’épisode, une frakking ancre géante avec une gigantesque chaîne qui décroche d’un coup d’un seul tous les Sauvageons partis à l’assaut du Mur.
Le truc bien badass mais totalement inutile. Parce que, Edd, mon loulou, ils sont quoi, une vingtaine à tout péter en train de se taper l’ascension. Si on en croit l’expérience de Jon l’an passé, cette montée est tout sauf une partie de plaisir. Donc il y a déjà des chances qu’une partie s’auto élimine avec le temps. Ensuite, pour les autres, il suffit de bien positionner quelques archers et le tour est joué. Je doute que même à 10 mètres de distance, un Sauvageon n’ayant pour matériel d’escalade qu’une paire de piolet et des crampons en mousse arrive à esquiver les flèches comme un ninja.

Mais peu importe, c’était tout de même bien classe. Et cela donnait à Edd une belle envergure, que le personnage mérite amplement.

On note aussi que l’endroit le plus dangereux de Châteaunoir, ce sont les cuisines où les marmitons vous brûlent au troisième degré avec du porridge en fusion, vous latte la tête avec des poêles et vous finissent au hachoir.
Ma parole, c’était classe. Un mix élégant et racé entre le skill de combat de Sam Gamegie, « Cauchemar en Cuisine » starring Gordon Ramsay (Ramsay… hasard, coïncidence ?) et « Piège en Haute Mer » avec Steven Seagall.

Rapide retour sur Jon néanmoins, dont la décision finale, partir négocier avec Mance Rayder, diverge beaucoup de celle des livres. Dans ces derniers, il se retrouvait forcé à le faire par ser Alliser. On pourra en reparler la semaine prochaine car si je cause ici de la manière dont GRR Martin conçoit le personnage de Jon, je pourrais spoiler par inadvertance.
Je me contente donc de dire que le fait qu’il prenne lui-même cette décision change de beaucoup la tonalité de la scène. Dans les livres, Thorne l’envoie quasiment vers une mort certaine, ce qui l’arrange bien. Ici, c’est Jon qui se met en tête de jouer les kamikaze de la Garde de Nuit pour l’honneur, la gloire, et tout le tremblement.
Pourquoi pas, après tout ? Cela évite un peu de l’enfoncer dans son rôle de loser qui est le sien depuis le début de la série. Lui aussi, comme Pyp, Grenn, Sam, Edd a le droit de sortir grandi de l’épreuve.
Dans la logique de la série, ce choix n’est pas dénué de sens, surtout après que Jon ait perdu Ygrid. On peut comprendre cette décision, puisqu’il faut bien quelqu’un pour négocier avec Mance, que la mission pourrait coûter la vie de cette personne et que Jon est 1) déjà connu du roi d’au-delà du Mur 2) au top du top de son emo attitude.



J’avais promis que se serait super décousu et totalement moisi alors voici donc le moment tantattendu où Jon et Ygrid se font face, en mode remake de la scène de l’étang : « je te aime », « je vais t’éclater la gueule à coup de flèches ! » « mais je te aime quand même », bref, un intense moment de tension et d’émotion entremêlées où Jon sourit comme un con à la Sauvageonne, genre « t’es même pas cap de la tirer, cette flèche », ce qui au demeurant est exact.
Un qui ne lésine pas sur les head shots en revanche, c’est le petit Olly qui interrompt l’instant Nutella d’une flèche dans le buffet d’Ygrid.


« Crap », semble se dire Jon, « c’est le moment de ma scène d’adieux émus ». Comptons sur Kit Harrington si étonnant de charisme cette année pour…

Foirer COMPLETEMENT sa scène, mais c’est pas possible de voir des choses pareilles, ZUTEUH FLUTEUH !
Bon, torts partagés, Rose Leslie se montre elle aussi un cran en dessous de ce dont elle est d’ordinaire capable. Du coup, la scène chavire très vite dans le dialogue neuneu à grands coups de « tu te souviens de la caverne ? » « beh oui, je t’y ai mis misère », « on n’aurait jamais dû en sortir », « c’est tellement beau ce que tu dis, Ygrid ».


Remarque, malgré tout, le dialogue commence sur une réplique de boss de fin des gentlemen : « Ygrid, ferme ta gueule. »

C’est vrai que l’histoire nous aura prouvé que la petite parlait trop et souvent pour ne rien dire. L’histoire retiendra aussi que ses derniers mots auront été « You know nothing Jon Snow », OMG on ne s’y attendait PADUTOU.
De même que l’on n’espérait pas ce plan sur Jon tenant le corps d’Ygrid tandis qu’en arrière-plan, des gens essayent de gagner la guerre.

La scène ne fonctionne pas totalement pour moi parce qu’elle est sans doute un poil trop longue et un poil pas assez « Game of Thrones ». Je m’explique : depuis quand dans cette série, des gens qui s’aiment ont droit de se dire adieu ? Jusqu’à présent, toutes les familles, les couples les amitiés brisées, l’ont été de façon abrupte, sans accorder aux protagonistes le droit d’une ultime confession ou d’un dernier baiser.

Étrangement, et même si le parti pris d’un adieu entre Jon et Ygrid n’était pas non plus complètement injustifié, au regard de la façon dont ils s’étaient quittés, la scène sonne faux pour la série. Peut-être aurait-il mieux fallu qu’Ygrid meurt plus vite, sans avoir le temps de dire quoi que ce soit à Jon. Ou que ce dernier mette plus de temps à la rejoindre.
Et accessoirement, il aurait fallu que Kit Harrington ne se rate pas sur ce seul moment de l’épisode où il en revient à son absence totale de charisme qui l’a si bien caractérisé les saisons passées.

A titre de comparaison, prenez le moment où Jon demande à Grenn d’aller tenir le tunnel. Dans ces quelques secondes, Kit Harrington fait passer plus d’émotions, et tout en retenue qui plus est, que dans toute la scène avec Ygrid.

Mention spéciale hors Garde de Nuit à Tormund Bear Fucker, pour sa fin d’épisode en mode Boromir hard core. Il a tellement de flèche et de carreaux dans la couenne qu’on jurerait un hérisson.

Si « The Watchers on the Wall » n’est pas une totale réussite aussi intense et dense que « Blackwater » il y a deux ans, il faut tout de même reconnaître que l’épisode met les petits plats dans les grands avec une mise en scène souvent intéressante, cherchant à donner une réelle ampleur à la bataille, à renfort de plans séquences comme celui balayant le camp sauvageon sous Châteaunoir jusqu’au sommet du Mur, ou cet autre suivant tous les combats dans la cour de la forteresse.
Comme dans « Blackwater », « The Watchers on the Wall » contient également une scène de discours mémorable, qui ne nous est pas venue d’un personnage principal, mais bien de Grenn, qui emporte la palme du panache et l’épique dans la très belle scène du tunnel, LE moment de bravoure de l’épisode, reposant finalement sur trois fois rien, comprendre des mecs dans couloir, et un champ contre-champ avec une créature toute de CGI vêtue. Souvent, ce sont les choses les plus simples qui fonctionnent le mieux.


J’ai également apprécié le soin apporté à la photographie qui jouait constamment entre les tons bleus et rouges, autant pour coller à ce que l’on pouvait attendre d’un combat de nuit dans la neige que pour convoquer l’essence même de l’œuvre de GRR Martin, qui est bel et bien la chanson de la glace et du feu.

Ah, et Ramin Djawadi est une grosse feignasse qui nous recycle aux 2/3 tous les thèmes de « Blackwater ».

La semaine prochaine : DU LOURD !!!!

Chose promise, chose due. Faut arrêter les épisodes centrés sur un seul évènement, se sont clairement les pires pour moi. Bouh, quelle horreur.

Bon en fait, j’ai eu un souci avec ma chaudière, et y’avait aussi, POURQUOI VOUS LE CACHER, l’E3 donc voilà, hein, on est faible, on passe du temps à mater les trailers des prochains jeux plutôt qu’à écrire son billet et puis de toute façon, les épisodes comme ça, on n’a jamais rien à dire.

Si j’en crois le trailer de « The Children », ultime épisode de cette saison 4, il se pourrait bien que pour la première fois dans l’histoire de « Game of Thrones », on ait droit à un épisode 10 haletant et riche en contenu :

-des intrigues à Port Réal !
-un évènement de ADWD à Meereen !
-Arya et le Limier rencontrant…. BRIENNE ET POD Oooooooh !!!! Comment que ça promet !
-un évènement de ADWD pour Bran, confirmant bien les soupçons très juste d’un lecteur (pardon, j’ai oublié de qui il s’agissait mais il se reconnaitra sûrement) sur le possible cliff de cette fin de saison !
-Jon vs l’Arlésienne, nom de code de Mance Rayder dans la Résistance, car il est GRAND TEMPS de rentabiliser Kieran Hinds à l’écran !

Bref, si on s’ennuie poliment la semaine prochaine, je veux bien être brûlée sur un bûcher de Rhllor !

Une saison se concluant sur un diptyque et non pas sur un épisode 9 qui roxx suivi d’une conclusion molle de 50 minutes.
Reste à croiser très fort les doigts pour le cliff (la bande originale de la saison 4 sortant demain, elle pourrait nous donner quelques pistes à ce sujet).

PS : Non mais en fait, j’ai changé mon fusil d’épaule pour la semaine prochaine, donc j’en profite pour remettre une dernière fois un titre signé Iron Maiden. Up the Irons.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *