Forts en pomme

Hop !
Hop !
Et hop !

D’une roulade finale aussi souple et féline que Stephen Hawking, je me présente devant vous, le visage mystérieusement dissimulé par la capuche de mon peignoir qui bouloche parce qu’il est vieux mais bon, il est super confortable alors ben je vais pas en acheter un neuf non plus, et puis de toute façon, hein, des dépenses, encore des dépenses, franchement, j’en ai ma claque de toute cette société de consommation, et tiens, si je vous parlais d’un film adapté d’une célèbre licence Ubisoft ?

EL SPOILO ES MUY GRANDE

« Assassin’s creed » c’est donc l’histoire en bois d’un rouquin très choupi mais condamné à mort pour avoir engagé le pronostic vital d’un maquereau.

A peine le temps de mourir tranquille qu’il se réveille stricto sensu dans les bras de Marion Cotillard totalement défoncée au Tranxène qui l’envoie manu militari (j’abuse grave des expressions latines aujourd’hui, mea culpa) dans l’Animus (c’est pas de ma faute, là) pour y faire des tourbilol sur un bras mécanique afin de stimuler sa mémoire. Moi je dis, avec des mots croisés, elle aurait été tout aussi bien stimulée, la mémoire, mais je suis pas docteur donc je regarde et je me tais. Le rouquin fait donc la toupie sur son grappin…

Et là bim, t’as des screenshots d’un jeu Ubisoft qui se mettent à sortir de partout, starring, Aguilar, celui qu’on cherchait à stimuler, un assassin ninja qui a préféré se faire amputer de l’annulaire plutôt que de partir en mission avec tous ses doigts afin d’entamer un maximum sa dextérité, mais bon, là non plus je suis pas assassin, donc je dis rien et je regarde, même si à ce stade, soit moins de 2 minutes de film, c’est déjà tellement n’importe quoi que j’ai envie de faire un avion en papier avec mon ticket de cinéma puis de le lancer sur l’écran histoire de voir si j’arriverais à y faire un trou.


« Donde esta la manzanaaaaaaaa ??? »

Donc Maurice, le rouquin (si je veux), découvre avec…. effarem… surpr… On sait pas, il pas super expressif comme mec, que son ancêtre, Aguilar, même que ça veut dire l’aigle #subtilitay, cherche à sauver Pépé, le fils de l’émir de Grenade, qui a été évacué de la ville parce que les catholiques font un peu le siège de la cité et que l’émir est notoirement de couleur pleutre, ce qui signifie que si jamais les catholiques entrent dans sa cité et menacent, par exemple, de tuer son fils, direct il leur file la Pomme d’Eden, un artefact pluri millénaire ressemblant à s’y méprendre à une boule de pétanque, que protègent les Assassins mais que veulent les templiers afin de s’emparer de son pouvoir suprême de toujours rester au plus près du cochonnet, quand tu tires ou quand tu pointes, ça n’a pas d’importance.
C’est un plan totalement idiot, vous l’avez remarqué parce que si l’émir est un gros pétochard qui lâche des pommes à la cantonade à la moindre menace, j’aurais été les Assassins, je me serais introduit dans l’Alhambra pour prendre la Pomme avant que les catholiques ne mettent la main dessus et puis je serais allé la planquer dans un boulodrome à Marseille là où personne ne la retrouvera jamais. C’était déjà moins hasardeux que de la filer à Christophe Colomb sur le départ pour son premier voyage, genre le mec il a fait toutes les Caraïbes avec la Pomme d’Eden dans sa poche, ce qui est déjà totalement moisi comme idée, et encore, je parle pas de la probabilité assez élevée que le gars coule au fond de l’Atlantique. Et là, les Assassins, ils ont plus qu’à se tourner les pouces sous leurs capuches en attendant qu’un type invente le bathyscaphe.

Vu qu’on va pas passer notre dimanche à dégoiser sur des imbécilités pareilles, alors qu’on est même pas dimanche, en plus, on va plutôt essayer de voir ce qu’il se passe dans le reste du film, soit le présent, soit 80 % du temps investi par l’adaptation d’une franchise dont le seul intérêt est l’immersion dans le passé, ahah, tu la sens venir l’embrouille ?

Donc, dans le présent, il y a l’hôpital / prison / centre de recherche / biffez les mentions inutiles, biffez les donc toutes, en vrai, le truc s’apparente à rien ou pas grand-chose, la preuve, lisez la suite : dans l’hôpital des templiers, il y a plein d’Assassins, enfin, descendants d’Assassins qui sont retenus à l’insu de leurs pleins grés mais qui apprennent comment se battre comme des tueurs psychopathes, sont libres de leurs mouvement, peuvent avoir accès quand ils veulent à des tas d’armes trop stylées du Moyen Âge conservées dans des petites vitrines en verre. Du coup à la fin, SPOIL, ils pètent les vitrines, puis les gueules de la sécurité avec les armes trop stylées du Moyen Âge. Et Maurice se bat torse poil : BEST SCENE HANDS DOWN.


Et voilà, je te fais économiser le prix du billet

Avant d’en arriver à ce débordement de violence inutile, Marion Cotillard va aller gueuler très fort parce que son père a mis Maurice dans l’Animus comme ça sans préavis et que, il parait, c’est très mauvais pour la synchronisation, voire, ne chipotons pas, la santé mentale du sujet. Alors que 15 minutes avant, elle l’avait foutu elle-même dans l’Animus alors qu’il sortait juste de son anesthésie post exécution par injection létale. Mais sinon, ça va, c’est la cohérence.

Je crois avoir résumé l’essentiel de l’intrigue. A la fin, donc, Maurice se bat à poil, Marion Cotillard et son père vont chercher la Pomme qui était depuis tout ce temps dans la tombe de Christophe Colomb (je maintiens que le boulodrome c’était une meilleure cachette) puis partent faire un apéro dinatoire avec les autres templiers pour fêter ça. Sauf que Maurice, qui s’est rhabillé, débarque comme un gros malappris, vole la Pomme, tue le père de Marion Cotillard et là, bam, très inattendu « you killed my father, prepare to die », le tout super bien joué.


Par pitié, donnez cette femme à un Oscar !

En gros on a une intrigue qui se passe surtout dans le présent, chose dont tout le monde se fout parce qu’on nous avait vendu l’Inquisition Espagnole, et que même si Torquemada a plus l’air d’un boulanger que d’un inquisiteur, ben c’est ça qu’on voulait voir. Alors bon, okay, « voir » c’est vite dit parce qu’un génie de la direction artistique a dû trouver que c’était trop stylay de surexposer toute la partie 1492 ET d’y ajouter un maximum de poussière, genre c’est l’Andalousie il fait trocho tavu. Ben moi je vois rien en fait, c’est dommage parce que derrière le nuage, ça avait souvent l’air assez joli.
Les personnages sont écrits à coups de clavier, j’entends par là en fracassant un clavier sur un bureau, en ramassant les touches qui tombent et en essayant de faire des mots avec. Mots du type « orfel1 o lour paçay », « fourb & cru L », mais le mieux reste tout de même le personnage de…. Gné, la side kick d’Aguilar, qui n’a pas de prénom je crois bien, Tortilla, peut-être, dont le développement a été rédigé avec la barre d’espace.

Alors quoi, tu as la PUISSAAAAAANCE d’un studio comme Ubisoft qui décide, de plus, de garder un œil très attentif sur le projet dans le but avoué de ne pas pondre une énième adaptation foireuse de jeu vidéo, et CAYLEDRAME ?
Quand ta licence au gameplay répétitif et aux intrigues juste correctes s’avère supérieure au film que tu produis, ouaip, Ubisoft, payer pour tes DLC reste encore une manière plus honnête de dépenser notre argent.
Ce n’était pas un compliment.
La Dame, out

Note :

6 commentaires Ajoutez les votres
  1. En tout cas le jeux respecte son matériaux d’origine *rires enregistrés* C’est quand même incroyable , les fans et non fans de la série ont à chaques épisodes gueulés contre les phases hors animus et le premier trucs qu’ils sortent…Breeeef c’est pas lui qui va remplacer Doom dans ma liste de plaisirs honteux quoi. Dommage , plus qu’à éspérer que le score au box office convaincra Ubi que non , pas bien , c’est sale Billy ! ( et bordel c’est quand un épisode du temps des samouraïs ? Sans animus surtout )

  2. Aaaah, « Doom »…. C’est tout naze mais c’est tellement fun ! Avec un peu de chance en effet, l’idée d’une trilogie sera abandonnée.

  3. J’ai pas vu le film (avec un pote on avait 3 films à voir, on avait le temps que pour deux, du coup Rogue One et Passengers sont passés devant), mais Rafik Djoumi, dont j’aime beaucoup le travail, disait que le seul intérêt d’Assassin’s Creed, venait de son système de production.

    Depuis Warcraft, on rentre doucement dans un système où les boites de jeu produisent leur propre film. Et que pour le moment ça reste bancal du fait des réalisateurs choisis qui sont au mieux quelconques pour le moment, mais les mentalités changent petit à petit, de sorte à ce qu’on sorte des adaptations foireuses de ces dix dernières années. Combien de temps ça va prendre ? Aucune idée, mais il y a quand même l’embryon de quelque chose d’intéressant.

  4. @ Melloctopus : Rafikcaylavie, je l’ai toujours dit 🙂
    Et oui, on a un système de production qui change mais pour le moment on ne peut pas dire que ça porte vraiment ses fruits, faute de prise de risque aussi bien dans le choix du réalisateur que dans l’écriture du scénario. Et puis ces constants grands écarts entre l’envie de faire du fan service et de rassembler le public le plus large possible n’aident pas non plus.

  5. Rien qu’a lire l’intro on sent déjà tout le bien que La Dame a pensé du chef d’oeuvre qu’est assassin’s creed. Billet court… trop! Il y a tellement plus à redire sur ce film: la 3D qui donne le mal de mer qu’on a l’impression de traverser la manche sur un kayak un soir de pleine lune à l’équinoxe d’automne! Une Marion Cotillard qui laisse passer l’assassin en lui donnant presque sa bénédiction pour tuer son papa et ensuite joue l’orfel1ne Far ou chée.
    Peut-on parler de l’outrage fait à Brendan Gleeson? Pourquoi aller chercher un tel acteur pour lui donner un rôle vomi par un coyote galeux qui a bouffé de la mort au rat périmé?

    j’espère au contraire de vous qu’Ubisoft va reprendre les choses en mains et nous proposer une suite mieux scénarisée dans quelques années.

    Haaaa Doom et sa scène de la course poursuite à la première personne avec la tronçonneuse, un grand moment du cinéma, tu peux pas test!

  6. Je l’ai enfin vu….bon c’est très moyen. C’est écrit avec le cul, il y a des dialogues totalement crétins (probablement écrits par un stagiaire ravagée par l’alcoolisme depuis ses 5 ans), Marion Cotillard sucre les fraises et Charlotte Rampling semble s’amuser autant qu’un défiler de nains devant un parterre de jonquilles en plein désert.

    Mais il y a un truc. Je saurai pas dire quoi, mais il y a truc qui fait que le film marche un peu. Il boite tel un lendemain de double pénétration rectale, mais il marche quand même. Et j’arrive pas à me l’expliquer.

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