Cette cinquième saison de « Game of Thrones » avait jusqu’à présent surtout produit deux effets :
-de longs baillements.
-des facepalm.
Le fait est que les tomes adaptés, « A Feast for Crows » et « A Dance with Dragons »ne sont pas de base, les plus funkies. Après les Noces Pourpres et la mort de Tywin, les cartes sont redistribuées entre tous les joueurs, se préparant chacun pour le grand final.
Cette saison est donc à leur image, au point même de nous priver du fameux « event des épisodes du milieu », vous savez, ce truc que D&D nous balancent dans le ventre mou d’une série de 10 épisodes pour 1)réveiller le public, 2) faire du buzz sur Twitter.
Ah, on me souffle dans l’oreillette que l’event en question a bien eu lieu, même que c’était avec Sansa…
Anticonformisme FTW, D&D nous ont donc gardé l’uppercut pour l’épisode 8, « Hardhome », que l’on peut traduire par « la rude maison », ou « le foyer costaud », anglais LV1 les gens.
Et quelle surprise, quelle scène, quel stress bon sang !!! Alors que le reste de l’épisode, bien que de bonne qualité générale, se borne à de la mise en place de la fin de saison, la partie au-delà du Mur nous sert sur un plateau en acier valyrien une formidable séquence qui réactive avec puissance l’enjeu principal de toute cette histoire.
Déjà, rien que pour ça, pour la générosité de la scène, il y a de quoi être ravi.
Mon cadeau bonus, ma cerise sur le gâteau, mon petit « hiiihhiiiii » hystérique à moi aura été l’EVIDENTE inspiration de Miguel Sapochnik, le réalisateur du jour pour toute la partie à Port-les-Engelures : « Le Treizième Guerrier », de John Mc Tiernan.
Les mecs, vous avez décidément su me parler.
Aller, c’est parti pour de la pastille, et 20 minutes d’anthologie.

Braavos.
« Glaces, beignets, chouchous !!! Demandez Lanna !!!!!!!! »
Nouveau job, nouvelle identité, nouvelles fringues, nouvelle coupe. Le crâne orné de deux petites chouquettes, Arya, ou plutôt « une fille », arpente les quais de Braavos avec sa chariote, dans la peau de Lanna, apprentie capitaliste.

Sa mission ? Laisser traîner ses oreilles tout en vendant des fines de Cancale, ah ça ma bonne dame c’est autre chose que les huîtres du bassin d’Arcachon !
«-Jaqen ?
–Oui, une fille ?
–J’ai assisté à une étrange discussion sur le port.
–Hmmhmm. Raconte.
–Je sais pas, j’ai rien compris.
–Alors je vais t’expliquer:blacapitaineblaassureurblablacontratblafortunedemerblaassuranceviebla.
–DAFFUQ.
–Une fille doit tuer l’assureur.
–Ah ! Ok ! Cool ! »
Munie d’une fiole de poison, Arya s’en va donc en sautillant, ce qui est parfaitement normal pour une fillette de 10 ans à qui on vient de confier le meurtre d’un inconnu, sous le regard dubitatif de sa camarade de chambrée.
Comme elle, je sais pas pourquoi, mais je sens que le monsieur de la MAIF va pouvoir encore arnaquer quelques clients parce que j’anticipe trop le pop impromptu de ser D’Artagnan escorté de ser Optimus, comme de par hasard le jour J.
Et ce sera le gros dilemme pour Arya qui, si elle choisit sa Valar Morghuliste plutôt que le Valar Dohearis, risque fort de se faire renvoyer du Poudlard aux Mille Visages.
Meureen.
C’est donc là que l’on rentre de plain-pied dans ce concept chatoyant qui fait le titre de ce billet. Il me vient du temps où je m’adonnais sans vergogne aux Meuporg. « No strat, full DPS », était la réponse classique qu’un membre de notre raid donnait à chaque fois que l’on demandait s’il fallait ou pas nous organiser avant d’attaquer un boss.
En gros, cela revenait à dire « oubliez la subtilité, envoyez la purée ».
Un principe que bon nombre de personnages auront appliqué cette semaine avec brio.
Et retrouvons justement, Tyrion,Daenerys, lord Frienzone et brio.

«-COMMENT OSES-TU TE MONTRER DEVANT MOI, SALE ENGEANCE LANNISTER !!!
–Ecoutez, je tue des Lannisters depuis ma plus tendre enfance. On peut pas dire « un partout balle au centre » ? Hein ? Dis ?
-JE CONSIDERE CET ENTRETIEN D’EMBAUCHE TERMINE. Signe en bas de la page, petit homme.
–Kewl.
–Maintenant que tu m’as rejointe, nous allons régner ensemble sur la galaxie, avec mes gros dragons et ma grosse armée!!!!
–Comme ma… tête.
–Lol. Aller, on va se boire un gobet et fomenter notre plan d’invasion.
–Sans vouloir vous déranger, Laurel et Hardy, je suis là, moi aussi…
–Lord Friendzone, j’avais presque oublié votre présence mais soudain c’est l’odeur méphitique de votre trahison qui fouette mon auguste visage. Tyrion Lannister, attendu que vous êtes en période d’essai, statuez moi donc sur le sort de ce butor.
–Résumons : il vous trahissait, mais à la fin il vous trahissait plus, parce qu’il est éperdument éperdu de votre personne. Il est loyal, affligé d’un sens déplorable de la mode…
–Eh, j’ai arrêté de porter la cravate en jean…
–…Compétent en matière d’armes, et loyal, mais j’ai déjà dû le dire. Et il aurait pu se confesser avant, quand bien même il craignait votre réaction.
–NO STRAT FULL DPS §§§§ A MORT LE TRAITRE DE SOUS-MARIN !!!!!!!!!!!!!!!!!!
–Voilà, c’est précisément de ça dont je parlais… Khaleesi, vous me faites étrangement penser à quelqu’un. Pour être sûr, il faudrait que je vous vois avec une arbalète.
–QU’ON LE CONDUISE AU PILORIS !!!
–Vous m’avez entendu quand j’ai parlé de sa loyauté ? Justice et magnanimité sont les deux mamelles d’un gouvernement sage, votre Grâce.
–C’est pas faux.
–Vous n’avez pas compris « justice » ?
–Et « magnanimité ».
–Ok, on va se le boire ce godet ? J’ai besoin de me donner du courage. Il va y avoir BEAUCOUP de boulot. »
Une scène qui n’a pas l’air de grand chose vue de loin, mais passe son temps à jouer au plus fin sur la manière de présenter Daenerys et Tyrion, les mettant peu à peu sur un pied d’égalité. A tel point qu’à la fin de l’échange, Tyrion semble plus imposant à l’écran que Daenerys. Si vous regardez la scène sous cette angle, vous vous rendrez compte qu’à mesure qu’elle progresse, le nain apparait par un subtil jeu de cadrage et d’échelles, être le personnage le plus grand de l’assemblée.
Outre sa langue bien pendue, on comprend ainsi que c’est son charisme et son aura naturelle, sa fameuse « very large shadow » qui convainc Dany de lui donner sa chance.
Et c’est le retour à la case départ pour ser Jorah, qui repart en mode lonesome cowboy hors de Meereen, surplombé par la face martelée de la Harpie. Caybo et triste à la fois.
Loyal et dévoué, comme un chien fidèle, lord Friendzone n’en tente pas moins une deuxième fois sa chance en retournant auprès de Mario Del Vafanculo.
Pendant ce temps-là, c’est soirée mojitos chez Dany avec son nouveau BFF.

«-Leçon numéro 1 : faut pas mettre trop de glace pilée. Ça noie le rhum.
–Tu es le meilleur conseiller que j’ai jamais eu !!!
–Je suis surtout le seul que tu écoutes !
-Attends, parle pas trop vite.
–Leçon numéro 2 : il faut toujours se faire des amis haut placés.
–Moi mon style c’est plutôt la dictature au nom du prolétariat.
–Ouioui, Vladimir Ilitch Targaryen…
–L’aristocratie est une ROUE A RAYONS. UNE GROSSE ROUE AVEC DES RAYONS ARISTOCRATIQUES ET BOURGEOIS QUI TOURNE ET ECRASE LES OUVRIERS ET LES PAYSANS !!!!!!!!!
–C’est beau ce que vous dites. C’est un peu con aussi.
–JE VAIS BRISER LA ROUE DE L’OPRESSION §§§ JE REDUIRAI SES RAYONS EN COPEAUX §§§
–Certes, et après ?
–Après, je la remplace par un pneu Michelin. »

Daenerys Targaryen : allégorie
Toujours aussi mesurée, et jamais trop ambitieuse, Daenerys.
Une chose m’étonne un peu de la part de Tyrion : lorsqu’il cite les grandes familles westriennes, il oublie les Martells. Ces derniers ont pourtant des liens forts et anciens (fort anciens donc) avec la maison au dragon tricéphale, et pourraient sembler un allié logique à ses yeux.
Mais il fallait servir à Dany l’opportunité de balancer sa punchline de la saison… Et « Je vais casser la roue sauf le rayon des Martell parcequ’ils sont gentils », c’était moins majestueux.
Bon aller, je le dis, je le confesse, écoute moi bien septa Terminator avec ta cuillère en bois (je tease mon propre billet c’est n’importe quoi) : je suis un peu déçue, George.
« Game of Thrones » est une série qui a toujours très bien su gérer les scènes en un contre un, s’appuyant sur des dialogues bien écrits et des acteurs de talent.
Du coup, je me demande bien ce qui ne fonctionne pas dans cette scène, ah si, c’est ça :
«-Je suis Tyrion Lannister j’ai plusieurs Master en sciences politiques, je suis trop puissant, trop plein de répartie, trop le cerveau, le génie que les oracles de Public Sénat attendent, et j’estime que je n’offrirai mes services qu’à quelqu’un qui les mérite.
–Je sui DNériss targar1, reprezent Meereen, tmtc. La rayn dragon FTW, YOLO Westeros range T poul je lach mon com sur ton Skyblog. La routourne a tourné »
Voilà. C’est ça. On essaye de nous vendre le face à face de deux personnages que l’on voulait voir se rencontrer et au final, on se rend compte que l’un des deux n’a pas les moyens intellectuels de ses ambitions. « Break the wheel », sans déconne Dany c’était tout naze. Je m’étonne, Monsieur Ramirez que l’on ait eu droit à aucun contre champ sur Tyrion après cette réplique toute de modestie vêtue. Sans doute parce qu’il était en train de se rouler par terre de rire ou de se face palm très fort.
Le mec lui cause de renforcer son pouvoir, de s’appuyer sur les élites en gagnant la dévotion du peuple, bref, il lui explique qu’il faut renforcer ses arrières pour d’aller de l’avant, et elle, tout ce qu’elle trouve à répondre c’est qu’elle veut casser des roues.

« Casser la rooooouuuuue ! Casser la rooooouuue ! Casser la roooooouuuue !!! Casser la rooooouuue !!! » (air connu)
J’ai beau essayer, je n’adhère pas. Reste à espérer que l’influence de Tyrion lui sera bénéfique et qu’elle arrêtera de faire et de dire n’importe quoi.
Winterhell.
Chaque jour que Ramsay Bolton fait, Schlingue se lève. Chaque jour que Ramsay Bolton fait, il s’extirpe de la paille de son box et se rend aux cuisines. Car chaque jour que Ramsay Bolton fait, Schlingue doit se rendre dans les appartements de lady Sans…
Dark Sansa est dans la place cette semaine. Après l’appel au secours de la dernière fois et la fin prématurée de Mamie Zinzin, épluchée comme une vulgaire pomme, Mockingbird 2.0 est dans une fureur noire.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Theon répond à cette colère. Lentement mais sûrement, le pupille de Ned Stark refait surface, car désormais, Schlingue n’hésite plus à parler de lui à la première personne.
Certes, il est encore mort de peur, mais on progresse. Juste que la méthode de Sansa pour sortir le patient de son traumatisme est, disons, discutable d’un point de vue déontologique : « si jamais je mets la main sur ne serait-ce qu’un couteau à beurre, Theon, je t’énuclée, je te tranche la langue, je la mange, je la vomis dans tes oreilles, je les coupe et je te les fais avaler ! On s’est bien compris tous les deux ? »

Mais l’important, c’est encore que ça marche et que Theon soit capable de confesser, dans la douleur, mais tout de même, qu’il n’a jamais tué Bran et Rickon.
Une grosse scène, pour les deux acteurs, et pour les deux personnages. Sansa vient d’entendre sa première bonne nouvelle depuis…Euh… Depuis la fois où on lui a dit qu’elle allait épouser Loras Tyrell. Ça remonte à super loin cette affaire-là.
Et c’est juste une demie bonne nouvelle. En gros, on vient de lui dire que ses deux petits frères qu’elle croyait morts et enterrés sont vivants, mais on ne sait pas trop où.
C’est vrai que c’est une bonne question, ça, Sansa : où est Rickon ?

Aller, c’est l’heure du conseil de guerre. Un Baratheon serait en approche.
«-Alors chef, c’est quoi le plan de bataille ?
–No strat, zero DPS. On attend que Stannis et son armée pokevolvent en surgelés Picard, pendant que nous, on mange de la fondue et des tartiflettes.
–Il est super ce plan, chef.
–C’est n’importe quoi votre idée, père.
–Ramsay, mon fils préféré en attendant le prochain, tu disais ?
–Je disais qu’on connait le terrain, on n’a qu’à sortir et leur défoncer leurs mouilles une bonne fois pour toute ! No strat, full DPS !!!
–Genre : « papa, si tu allais risquer ta vie dans le froid de l’hiver pendant que moi je pose des savonnettes sur chaque latte du plancher que foule ta femme enceinte ? »
–Allons, allons, comme tu y vas… Je suggérais simplement une opération commando… »
Le bougre veut à tout prix son coup d’éclat, son premier flocon, son béret de chasseur alpin. La pique de Sansa sur sa bâtardise a fait mouche. Avec un peu de chance, elle le conduit droit à sa mort. On peut rêver, mais alors qu’un petit frère tout ce qu’il y a de plus légitime menace, le bâtard fraichement Boltonisé cherche à être aussi ambitieux qu’indispensable.
La Tour de Londres.
Dans la famille « La Reine en Taule », je demande Cersei Lannister !
Sommée de se confesser à grands coups de cuillère dans la tête, la reine-mère s’accroche à sa fierté léonine. Il faut dire aussi qu’elle risque gros si d’aventure elle s’amusait à avouer l’inceste et le régicide. Avec Captain High Sparrow à la tête du Grand Tribunal de l’Inquisition et du Repentir, il y a de quoi être inquiète. Elle aurait pu le voir venir il y a déjà, ouhla… 4-5 épisodes, mais Cersei reste fidèle à elle-même. Elle a donc besoin que ce soit Qyburn qui lui fasse l’explication de texte : « ça monsieur très très dangereux foufou du goupillon. Toi madame très très vilaine, fofolle du slip. Vous pas aller ensemble. »
« Ahlala, si seulement on me l’avait dit avant ! »
Ahlala, si seulement tu avais un cerveau !
Si l’on devait choisir un adjectif pour qualifier Cersei dans cet épisode, c’est bien le mot « pathétique » qui me vient à l’esprit. Terrifiée par une septa, contrainte de laper son eau à même le sol, abandonnée par ceux qu’elle croyait ses alliés, délaissée par sa famille, la reine-mère n’a plus rien ni personne. Sauf un futur golgoth fait de pièces détachées de Gregor Clegane et de têtes de nain.
Malgré sa déchéance, difficile de la plaindre. Car tristement, ce qui lui arrive semble un retour logique des choses. Je ne dis pas qu’elle mérite d’être battue par sœur Terminator et humiliée par une cuillère en bois, mais « Game of Thrones » est un univers cruel. Les plus roués s’en sortent souvent, mais en cas de chute, celle-ci est souvent très dure. Or Cersei est tombée, évènement des plus prévisibles, compte tenu de la bêtise qui lui aura servi de boussole.

La bêtise, l’absence de sens politique et surtout une trop haute opinion d’elle-même. Bien qu’elle ait cru toute sa vie être une femme de pouvoir, Cersei découvre désormais qu’elle a été dépendante depuis l’enfance des hommes de sa vie.
En se rendant chez Maggy la Maegi, son amie Joséphine invoquait le nom de Tywin et la peur qu’elle pouvait avoir du seigneur de Castral Roc. Cersei avait beau fanfaronner « tu ne devrais pas avoir peur de mon père, sous-entendu, ais peur de moi », c’est bien Cersei en tant que « fille de » qui imposait l’obéissance. Et pas le respect.
A Port-Réal, son autorité dépendait de sa position et de sa fortune. Epouse de Robert, elle pouvait jouer de son statut de reine et payer grassement des Janos Slynt pour lui obéir au doigt et à l’œil. Mère de Joffrey et régente, elle utilisait ce pouvoir là pour abattre Ned Stark. En l’espèce, elle n’a emporté le morceau que parce qu’elle avait trouvé plus mauvais qu’elle en politique. Si Ned avait accepté le deal de Littlefinger, Cersei n’aurait pas tenu deux jours avant de se faire expédier dans un colis Fedex direction Castral Roc sous la bonne garde de son oncle Kevan.

Depuis la saison 2 et la montée en puissance de la folie de Joffrey, nous avons pu constater combien l’autorité de Cersei était une chose fragile, ne tenant que si l’homme au pouvoir, successivement Tyrion, Joffrey et Tywin, la lui reconnaissait.
Morts ou disparus, son prestige et son aura s’effondrent. Tommen n’a pas lui-même l’autorité (ou la crédibilité) suffisante pour justifier sa position à la cour, ce qui aujourd’hui l’entraine vers le fond.
Oui, toute sa vie, Cersei a construit ce qu’elle croyait être son pouvoir sur le prestige des hommes dont elle dépendait, sans même s’en rendre compte. Les seules fidélités qu’elle aura su construire sont bâties sur l’or et les honneurs, des denrées pas si rares que cela. Surtout si le bénéficiaire a pour habitude de changer de cap dès que le vent tourne.
Another Brick in the Wall.
Quand une scène est bien écrite, parfois, son contenu peut sembler insignifiant. C’était le cas de la discussion entre Sam et Olly aujourd’hui.
Olly, ce pauvre enfant, n’arrive pas à digérer les choix de Jon. Et Sam, avec sa foi en Jon, en la menace que représente l’Hiver et son bon sens, ne peut rien faire d’autre que de lui dire que les choix sont parfois difficiles à faire, qu’il faut parfois faire ce que l’on croit juste, même si les autres sont persuadés que l’on a tort…

Voilà, vous mettez ça dans la tête du gamin, et vous laissez mariner quelques jours.
Maintenant, on sort les couverts à dessert, j’apporte l’omelette norvégienne.
Port-les-Engelures.
Le vent farouche et fier d’au-delà du Mur souffle sur le visage de Jon Snow. Campé à la proue de sa chaloupe, le lord commandant écarte bien grand les bras et s’écrie : « Je vole, Tormund ! Je vole ! »
«-C’est super Jonsnow, lui répond ce dernier, mais on arrive à Port-les-Engelures maintenant alors si tu pouvais ne plus faire que des trucs virils, ça m’arrangerait.
–Ok, m’sieur Tormund. Sinon, je me demandais, on fait comment pour négocier avec les Sauvageons ?
–Le Peuple Libre…
–Le Peuple Libre Sauvageon ?
–Je… Ok, le mieux c’est que tu te taises et que tu restes à côté de moi pour faire joli. Attends que je t’arrange tes boucles, vooooiiilà.
–Vous êtes sûr que je devrais pas parler un peu, genre pour me présenter et tout ?
–Laisse faire les professionnels de la diplomatie sauvageonne.
–La diplomatie du Peuple Libre !
–… Oh la ferme… »

Et donc, la diplomatie en action :
«-C’est quoi tous ces Corbeaux ?
–Content de te revoir aussi, Lord of Bones.
–J’ai comme une envie subite de leur enfoncer profondément ma sagaie dans le…
–…Ce sont nos alliés !
–JAMAY !!!! Tous avec moi, prenez vos sagaies et enfonc…
- BAMTACTACBOUMSCHLAKSCHLAKBAMHEADSHOT*
–Mais enfin M’sieur Tormund !!!
–Woooah, Tormund ! Moi, nouveau personnage féminin que l’on va appeler Val pour faire un clin d’œil aux livres et simplifier la rédaction de ce billet, je ne peux que m’incliner devant votre sens aigu de la diplomatie. Maintenant que la discussion a été rondement menée et que Lord of Bones est mort après un caméo de 1 minutes et 7 secondes, je pense qu’il est grand temps de réunir le Conseil des Anciens. »
J’ai l’air de me moquer comme ça, mais il faut reconnaitre que par rapport à Ban Ki Moon, Tormund est vachement efficace. Sur l’échelle de la diplomatie, le Sauvageon est facile à 17 Vladimir Poutine.

Direction donc, le Conseil des Anciens. Qui nous fait prendre conscience que la vie est sacrément rude au-delà du Mur parce que les personnes les plus âgées dans la pièce doivent avoir quelque chose comme 40 ans.
Et puis, question : à quoi sert ce Conseil des Anciens ? Parce qu’au final, ce sont les mêmes personnes qui s’expriment dans le grand hall que sur la plage. Ça valait bien le coup de se la péter avec l’Assemblée des Sages si c’est juste pour aligner trois ancêtres de 42 ans le long du mur du fond pour faire genre…
Enfin bref.
Pendant que je cherche les vieux dans l’assistance, la diplomatie poursuit son cours avec un Thenn, Freddy, sans doute le cousin de Franck, qui essaye de tuer Jon, et Wun Wun le géant, qui est là pour être grand et regarder par la fenêtre. Coucou, personnage qui aura peut-être son importance d’ici la fin de la saison.
«-Alors voilà, moi c’est Jon Snow.
–Aaaaaah, le bâtard de Ned Stark ! S’exclame toute l’assistance.
–… Donc voilà, on se propose de vous évacuer.
–C’est un piège.
–Attends, Freddy, laisse-le finir.
–Donc de vous évacuer par bateau et de vous offrir des terres au sud du Mur.
–C’est un piège !
–Tais-toi donc !
–Et en gage de bonne foi, je vous ai apporté ces poignards en obsidienne.
–C’est TROP un piège !
–Freddy, si tu ne la fermes pas tout de suite, je te rebaptise Amiral Ackbar pour le reste de la saison !
–N’empêche c’est quand même un p…
–Ne vous soucier pas de l’amiral, Jonsnow, poursuivez. Des poignards en verre dragon, donc… Et vous en avez combien ?
–Là ? Oh je dirais une petite vingtaine.
–Super. Et à Châteaunoir ?
–Oui ?
–A Châteaunoir ?
–Y’a la Garde de Nuit…
–Je vous demandais combien vous en aviez à Châteaunoir ?
–De quoi ?
–Vous êtes bouché à l’émeri ma parole !!!! DES POIGNARDS EN OBSIDIENNE !!!
–Aaaah !!!!!!!! Ben c’est tout ce qu’on a !
–Comment ?
–Je sens comme un léger malaise.
-Je t’avais dit que c’était un piège… »
Je m’avance peut-être un peu sur cette histoire de stock d’obsidienne. Mais je n’ai pas l’impression que Sam en ait gardé par devers lui. A la base, il n’y en avait pas tant que cela dans la cache du Poing des Premiers Hommes, et la quantité contenue dans la sacoche me semble correspondre à ce qui a été trouvé.
Même si les expédier au-delà du Mur n’est pas idiot, puisque c’est plutôt là-bas qu’ils ont le plus de chance de servir dans l’immédiat, diviser le stock en deux n’aurait pas été bête non plus.
Histoire de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Histoire de ne pas tout perdre si l’expédition venait à mal tourner.
Je dis ça, je dis rien…

C’est l’heure de l’embarquement. Tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes si Val, en installant ses enfants sur une barque, n’avait pas cette idée débile :
«-Allez, les filles, soyez sages ! On se retrouve dans une heure ou deux ?
–Comment ça ? Tu viens pas avec nous ?
–Je prendrai la prochaine chaloupe. Je serai juste derrière vous.
–Maman, tu réalises que c’est EXACTEMENT ce que Jack a dit à Rose quand elle est montée dans le canot de sauvetage ? Même que c’était un mensonge !
-Non mais je vais vraiment venir, hein ! Aller, bisous !
–Maman ! Réfléchis deux minutes, on est dans « Game of Thrones », et tu viens d’avoir une scène émotionnante !
–Zut… C’est balot… J’aurais mieux fait de vous benner sur le bateau avec trois paires de baffes chacune et en vous reniant.
–Sûr que ça aurait augmenté ton espérance de vie d’au moins 2 saisons.
–Bon, ben mazeltov les filles, vous voilà orphelines. »
Ainsi, grâce à sa bêtise, Val déclencha la scène la plus awesome ever. Y’a pas à dire, cette série excelle à nous montrer l’Hiver dans toute sa fureur. Déjà l’incursion dans la Citadelle de la Couronne de Glace l’an passé avait été le moment le plus incroyable toutes saisons confondues. L’assaut sur Port-les-Engelures était tout aussi puissant.
Et nécessaire. GRR Martin peut se permettre dans ses livres de laisser les White Walkers et autres zombies dans une sorte d’arrière-plan oppressant. Les références à la menace sont constantes, et le lecteur, même s’il se laisse happer par d’autres histoires, ne peut oublier les enjeux de la lutte contre l’Hiver dès lors que les pages le renvoient vers le Mur.
La série elle, ne peut pas se permettre d’infuser pépouse le concept. Elle doit le montrer, l’incarner. Si vous réalisez une adaptation et que vous cachez du premier au dernier épisode le visage de l’Ennemi, autant vous abstenir de faire cette adaptation.
C’est le même genre de parti-pris que dans « Le Seigneur des Anneaux » de Peter Jackson, qui choisit de montrer Sauron dans son prologue, puis de le faire régulièrement apparaitre dans les trois films sous la forme de l’Oeil. Là où Tolkien incarnait sa présence par la suggestion, les histoires, ou l’expression des tourments de Frodon, Peter Jackson ne pouvait faire autrement, art cinématographique oblige, que de le montrer.

Ici, même combat. La menace ne pouvant dans la série être évoquée que de manière occasionnelle, il est impératif de marquer les esprits en développant l’Ennemi non plus comme une ombre encore lointaine, mais comme un adversaire tangible, physique, que les héros doivent affronter au péril de leurs vies.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que les dernières secondes de « Hardhome » filent de sacrées chocottes. Un manifeste éclatant de la nécessité d’une alliance entre la Garde de Nuit et les Sauvageons. Et Stannis. Et les Boltons. Et les Lannisters. Et les Tyrells. Et les Martells, enfin si Doran daigne faire autre chose que de contempler l’horizon depuis son fauteuil. Et Daenerys.
Dany, ma chérie, le final de cet épisode s’adressait à toi. Tu veux briser la roue ? Soit. Prends tes cliques, tes clacs, tes dragons et va faire le ménage. On a besoin de toi ici, mon petit pneu en caoutchouc.
Nous le savons depuis l’épisode 1 de la saison 1 : Winter is Coming.
Jusqu’ici, on pouvait en déduire qu’il était temps de passer une petite laine. Là, on se rend compte qu’en fait, ça risque de ne pas suffire.

Difficile de faire l’inventaire de tout ce qui fonctionnait à mort dans cette fin d’épisode, 20 minutes en lent crescendo horrifique, avec pour apothéose cet échange de regards entre le Roi de la Nuit et Jon Snow, ce qui était également émouvant parce qu’ils partagent le titre de lord commandant, et qu’ils auraient tous deux du sang Stark dans les veines.
En fait, c’est un peu comme si le Roi de la Nuit était le jumeau maléfique de Jon. Une remarque comme ça en passant.
Mais ça fait sacrément sens, en fait.
Non-lecteurs, vous avez le choix : soit vous continuer ce paragraphe qui n’est pas terriblement spoilant, soit vous passez votre chemin et nous retrouvez après la deuxième alerte spoiler de Sansa, quelque part au niveau des chatons :

Le Roi de la Nuit est le chef des White Walker, les Nazguls de l’Hiver. L’Hiver est une entité, appelée aussi l’Autre par les disciples de R’hllor, car leur dieu est en guerre de toute éternité contre cette force tapie dans le Grand Nord.
Les légendes du culte de R’hllor disent que durant la Longue Nuit, pour contrer l’Autre, le Dieu Rouge fit naître son champion, Azor Ahai, qui avec son épée Illumination, pourfendit les faquins de glace jusqu’à ce que mort s’en suive et soleil fut revenu.
Mélisandre croit avoir trouvé Azor Ahai en Stannis et pense qu’il est celui qui défera l’Autre à présent qu’un long hiver se profile.
La venue d’Azor Ahai est annoncée par une prophétie, et Stannis n’est pas à proprement parlé celui qui remplit le mieux ses critères. Daenerys est une bonne candidate, de même que Jon. Au sujet de ce dernier, un chapitre de Mélisandre semble pencher en sa faveur puisqu’alors qu’elle regarde dans les flammes espérant y voir des nouvelles de Stannis, elle déplore que R’hllor ne lui montre que Jon Snow alors qu’elle avait demandé une ligne directe sur Azor Ahai.
Si Jon est Azor Ahai (ou une partie d’Azor Ahai, on n’est toujours pas à l’abri de découvrir qu’ils sont plusieurs élus destinés à unir leurs forces), alors il est l’équivalent du point de vue de Dieu Rouge du Roi de la Nuit pour l’Hiver.
Ce qui rend leurs points communs très logiques.
Fun fact, le Roi de la Nuit devint Roi de la Nuit le jour où il rencontra sur le Mur une femme à la peau blanche et aux yeux bleu de glace. Il l’épousa et bascula du Côté Obscur du Mur.
Cette femme était sans doute un zombie. Ou pas. On n’en sait rien. Mais si c’est le cas, alors elle était certainement Sauvageonne.
Devinez qui dans la Garde de Nuit est tombé amoureux d’une Sauvageonne ?
Et quand celle-ci est morte, qu’a-t-il fait ?
La légende du Roi de la Nuit est tellement ancienne qu’elle peut bien raconter une version romancée et nécrophile d’une histoire similaire à celle de Jon et Ygrid. Le futur Roi de la Nuit tombe amoureux d’une Sauvageonne, qui meurt et devient un zombie. Par amour/folie, le Roi la garde à ses côtés et conclut un pacte avec l’Hiver pour demeurer auprès de sa femme pour l’éternité.
Confronté à une situation similaire Jon se contente de foutre le feu à sa promise. Azor Ahai FTW.
Ffun Ffact : il est dit qu’Azor Ahai dans son combat contre l’Autre, sera armé de son épée magique, Illumination. Sans déconner, Grandgriffe est autrement plus classe que l’Illumination de pacotille que Mélisandre a filé à Stannis. Et puis elle est en acier valyrien. Valyrien comme Valyria, là où les mecs élevaient des dragons. Dragons dont le feu aurait bien pu entrer dans le processus de fabrication de l’acier en question.
Voilàvoilà…
C’est qu’on s’en voit « presque » confirmer des trucs sur Jonsnow cette année !

Bien, et maintenant que l’on a bien spoilé, bienvenue dans
L’INSTANT JOHN MCTIERNAN
Comme je le disais en intro, de nombreux éléments des vingt dernières minutes de cet épisode renvoyaient directement au « Treizième Guerrier » de John Mc Tiernan. Film sous-estimé mais objectivement massacré par un montage en mousse et des reshoots discutables, « Le 13e Guerrier » est pourtant une œuvre matricielle de la fantasy contemporaine, s’appuyant sur les nouveaux codes du film d’action mis en place par Mc Tiernan dans « Die Hard III ». En appliquant cette mise en scène très organique, Mc T a dépouillé son film de tout le vernis de kitsch que l’on associe généralement à une œuvre de fantasy ou le côté guindé que pouvaient avoir certains films historiques (« Braveheart » de Mel Gibson ayant déjà bien préparé le terrain en flanquant des coups de pied au cul du genre).Le style visuel du « Seigneur des Anneaux » doit beaucoup à ces deux films, tout comme « Hardhome » aujourd’hui.
Dans « Le 13e Guerrier », des Vikings sont attaqués toutes les nuits par de mystérieuses créatures nécrophages, les Wendols. Ils surgissent sous la forme d’une colonne de feu, baptisée « le dragon luciole ».
Je n’ai pas pu m’empêcher, quand les premières citations visuelles sont arrivées à l’écran, de faire un lien immédiat entre la colonne de feu et le blizzard annonçant l’arrivée de l’armée de Picard.
Toujours dans « Le 13e Guerrier », le royaume attaqué fait appel à une compagnie de 13 héros qui passeront leur première nuit dans le grand hall à attendre l’arrivée des monstres. Ceux-ci se manifestent en grimpant sur le toit.
Dans l’épisode du jour, nous avions un plan similaire, avec Edd et Wun Wun levant les yeux vers les poutres du plafond, derrière lesquelles on devine le mouvement des zombies.
Grand hall qui présenté plus tôt dans l’épisode, était très clairement d’inspiration viking ou du moins cherchait à évoquer cette référence.
Le combat entre les Sauvageons et les zombies mêlait des plans frénétiques mais lisibles et des plans plus confus où des PNJ se font boiter le museau par les zombies. Un style visuel très proche des combats contre les Wendols. Une fois encore.

Enfin, peut-être moins évident mais je veux tout de même y voir un cousinage, il y a eu la manière de mettre en scène la confrontation entre Jon et le Roi de la Nuit. Passé le petit côté Cavaliers de l’Apocalypse pour Hubert, Jean-Robert et Heudebert les White Walkers escortant leur bon souverain, le face à face sur l’embarcadère m’a vraiment fait penser à celui, massacré au montage, entre le chef des Wendols, au front orné de cornes, et Buliwyf, le héros du « 13e Guerrier ». A la différence près qu’à la fin de ce duel de regard, Buliwyf, toutes ballz dehors, défiait son adversaire en levant bien haut son épée.
J’ai espéré que Jon, malgré ses larmes, aurait fini par faire de même en criant quelque chose comme « celle-là elle est pour ton fion, Dagobert ! »

Oui, parce que j’ai décidé que Le Roi de le Nuit s’appellerait Dagobert. Rapport au fait que « c’est le roi Dagobert lalala… »
Bien évidemment, « Le 13e Guerrier » n’était pas l’unique référence de la semaine, on peut même citer le cas plus désolant de « World War Z » avec ce plan des zombies qui forment une montagne de corps pour passer par-dessus un mur d’enceinte, où celui où ils se jettent de la falaise.
Je tiens d’avance à m’excuser si « World War Z » a piqué cette idée à un autre film de zombies. Comme ce genre me met très mal à l’aise, j’en regarde très peu. Même « World War Z » je ne l’ai pas vraiment vu, juste quelques passages. Dont celui de Jérusalem. Où il y avait ce truc ridicule des mecs qui se mettent à crier « Ouais ! Vive Brad Pitt ! Vive le hipster ! » ce qui attire les zombies qui se mettent à faire une pyramide humaine pour passer le mur.
Ben laissez-moi vous dire que ce concept était mille fois plus flippant et mieux amené dans « Hardhome ».
Ça et les zombies qui se prennent pour des lemmings et se jettent du haut de la falaise (mes lecteurs lemmingologues ne manqueront pas de m’expliquer qu’en vrai, les lemmings ne se jettent pas du tout du haut des falaises), idée monstrueusement classe, efficace, mais moins que ce plan sur la plage lorsque Dagobert ouvre les bras.

« No start. Full DPS »
Un moment, j’ai cru qu’il allait geler la mer et commencer à faire passer ses troupes dessus. Jon et les siens auraient été obligé de courir sur la banquise puis de se jeter à l’eau pour gagner les bateaux. Voire, Wun Wun serait venu les secourir (question : dans quel bateau va-t-il bien pouvoir embarquer ?).
Mais non, que de la gueule le Roi de la Nuit. Il se « contente » de relever les morts. Oui, j’ai mis des guillemets parce que c’était tout de même bien flippant. Et que le message à Jon était clair : « merci mec, pour le cadeau. A bientôt. »


Au passage, j’ai été ravie de découvrir que les zombies sont hydrobloquants dans la série, alors que pas dans les livres où étaient évoquées « des choses mortes dans l’eau ».
Au passage, l’effet du blizzard qui s’arrête aux portes de Durlieu était vraiment saisissant. Et marrant aussi. Genre le blizzard, c’est le cousin du nuage de Tchernobyl : il voit un mur, une porte fermée, une frontière, paf, il s’arrête.
Mais mon esprit tordu mis à part, c’était une grande réussite, appuyée par la gestion magistrale du son dans cette deuxième partie d’épisode, créant des bulles de silence oppressant succédant à des sons d’horreur.
Globalement, cette seconde moitié d’épisode est très bien construite. Le metteur en scène travaille à localiser chaque élément du décor, nous faisant voir Durlieu sur un plan très large, afin d’appréhender l’espace, les enjeux humains, et la catastrophe conclusive. Nous ne sommes à aucun moment perdu dans ce port, et pouvons évaluer rapidement les distances séparant les personnages de la palissade, des bâtiments, des chaloupes. Même lorsque le montage se fait stroboscopique, la caméra épileptique et que le cadreur se met à coller au mufle des figurants, on retrouve rapidement nos repères.
Plan qui m’a choquée en revanche, celui final où la barque de Jon s’éloigne, faisant paraitre l’embarcation beaucoup plus proche du port qu’elle ne semblait l’être deux plans plus tôt. Une « coquille » rendue nécessaire par le plan large embrassant l’armée des morts flambants neufs du Roi de la Nuit.
Une mention morte de lol pour Jon Snow qui dans le chaos de la fuite de milliers de Sauvageons vers les chaloupes, se met à hurler aux gens de se ranger dans le calme s’il vous plait.

« J’ai dit en rang par 2 ! Toi, là ! Ton carnet de liaison ! »
Malgré une grosse scène de bataille bien brutale, aucune mort majeure à déplorer dans cet épisode. Sauf celle de Val, parce qu’elle était devenue majeure en l’espace de quelques répliques du style : « I fucking hate Thenns » et sa réponse à « My ancestors would spit on me if I broke bread with a Crow » : « So would mine but fuck them, they’re dead. »
A un dialogue émotionnant près… C’est fou la vie quand même.
C’était un bon personnage, bien badass, une des rares personnes sur terre capable de garder sa dignité en portant un collier de moules.

Freddy aura également eu une courte carrière, car on peut toujours compter sur un Thenn pour mourir comme un gland dans une grande bataille.
J’aurais presque été marri de la perte de …
C’est qu’il serait peut-être temps de faire un récap sur nos amis les White Walkers parce que sinon, on va s’y perdre…
Jean-Pierre apparait dans le pilote de la série.

Il était accompagné par ce qui semble bien être la futur star du show pour deux saisons.

On note sur cette image qu’une grosse partie de la smala s’était déplacée
La star c’est donc ce bon vieux Gilbert, avec son apparition au Poing des Premiers Hommes et sa mort, sous les coups furieux d’un certain Samwell Tarly.


La saison 4 nous a permis de faire la connaissance de trois White Walkers supplémentaires. D’abord il y a eu Hubert, surnommé par ses camarades la Cignogne, parce que c’est lui qui apporte les bébés.
C’est sans doute lui qui fait une apparition lors d’un plan bref sur la plage de Durlieu.

Nous avons également fait la connaissance de Herbert, aussi connu sous le nom de Craster Jr.

Et puis surtout, nous avons découvert Dagobert, le Roi de la Nuit.

Il a légèrement changé de tête depuis la saison dernière. Ce sont des choses qui arrivent, regarder Myrcella…
Cette semaine, Jon aura affronté, et défait, à la grande surprise des deux partis, Albert, le White Walker.
Quelle classe, Albert, qui avance dans les flammes avec son aura de glace repoussant le feu. Dommage pour lui qu’il ait sans doute tenu des propos émotionnants hors champ, alors qu’il changeait la couche d’Herbert juste avant de partir.

« C’est qui le petit White Walker à son tonton Albert ? C’est qui ? Il est où le bébé Courgeau ? Dans le congélo !!! »
C’est donc lui dont la mort m’a presque fort marri, mais mon chagrin a vite été balayé par la réalisation subite que Jon venait de le tuer avec de l’acier valyrien, chose confirmant une théorie de Sam dans les livres.
Si je résume bien, maintenant que l’on n’a plus DU TOUT de verredragon puisque Dagobert va certainement s’empresser de jeter tout le stock dans les neiges du Glacier du Destin, il nous reste tout de même une seconde option : l’acier valyrien. Et de l’acier valyrien, on a assez vite fait le tour puisqu’après Grand-Griffe, il nous reste Féale, qui est justement dans le Nord, pendue à la ceinture de Brienne, et Book Destroyer, l’autre moitié de Glace, offerte au roi Joffrey. Arme dont je n’ai pas la moindre idée de l’emplacement actuel.
Ça, ce sont pour les épées connues dans la série. Dans les livres, on en croise une bonne dizaine, dont 8 sont encore en circulation.
MAIS, les premières annonces de casting pour la saison 6 viennent de filtrer et v’là t’y pas qu’on y verrait circuler le nom de l’interprète de Randyl Tarly, père de Sam du même nom, heureux possesseur d’un fils intellectuel et d’une épée en acier valyrien. Je me dis que ce serait peut-être la raison de son apparition dans la série.
La semaine prochaine.
Cela va être difficile de faire aussi fort que la seconde moitié de « Hardhome » d’ici la fin de cette saison. Plus que deux épisodes et quelques surprises dans la musette pour D&D qui ont frappé un très grand coup aujourd’hui. Plus je regarde la scène, et plus je me dis qu’elle est sans doute le meilleur passage de la série. Et de loin.
Du coup, préparez-vous les chatons parce que la semaine prochaine, on retourne à Dorneville.
Prévoyez des oreillers pour des scènes où :
-Jaime n’entrave rien.
-les Aspics font de la merde.
-Doran médite sur le sens profond de la vie et le goût des oranges amères depuis le fond de son fauteuil. S’il est dans une bonne semaine, il daignera peut-être nous honorer d’une ligne de dialogue.
Reste à espérer que cette fin de saison poursuivra sur cette dynamique. Si 70% des scènes pouvaient être de la qualité de celle de Port-les-Engelures, ce serait encore plus super.
Deux épisodes encore avant de pouvoir commencer à faire un bilan de cette cinquième année devant « Game of Thrones ».
En attendant, faites comme Roose, mangez des tartiflettes.
Et d’ici là, n’oubliez pas….

« C’est vraiment pas bien, ce que tu me fais… »